#Arkema Première Ligue - Un nouveau nom, la volonté d'une nouvelle dynamique

Le championnat reprend ce week-end sous l'égide de la LFFP, nouvel organe initié pour structurer le football féminin. Mais les missions sont nombreuses dans un monde de plus en plus concurrentiel et où les moyens financiers et l'attractivité sont les principaux vecteurs de la réussite.



source FFF
La Ligue féminine de football professionnel est née officiellement cet été et se veut être un organe qui doit permettre de professionnaliser les deux premières divisions françaises pour amener les joueuses et les clubs vers le haut niveau. Son Président Jean-Michel Aulas qui a mené la section féminine de l'OL vers les sommets européens se veut acteur de cette dynamique et l'a expliqué sur le site de FFF : "Au niveau mondial, nous avons un rôle à jouer dans la promotion du football féminin. La LFFP doit être un exemple en matière de professionnalisation et d’innovation. Nous allons continuer à travailler avec la FIFA et l’UEFA pour améliorer la visibilité, la parité des dotations et l’accès aux grandes compétitions. Notre objectif est clair : faire de la LFFP un acteur incontournable du football féminin à toutes les échelles."

Pour y parvenir, la LFFP s'est doté de moyens humains et financiers avec le concours de la FFF qui a contribué à la mise en place de cette nouvelle entité. Les ressources financières restent à développer. Aujourd'hui, le championnat dispose d'un naming avec Arkema, d'un diffuseur pour deux rencontres par journée avec le groupe Canal+ mais cela ne peut suffire à venir concurrencer des acteurs comme l'Angleterre qui ont su lever des sommes bien plus importantes à travers leur diffuseur et le naming.

Un championnat à valoriser par les stades et les diffusions

Ces deux éléments sont majeurs car ce sont des outils pour promouvoir le championnat, son image auprès des annonceurs mais aussi des spectateurs. La qualité de diffusion des matchs est une volonté de Canal+ qui souhaite un produit plus qualitatif qui passe par des stades et des moyens de captation avec un certain niveau d'exigence. Les clubs ont dû s'adapter, en proposant des enceintes "premium". Des stades qui permettent aussi d'accueillir le public dans de meilleures conditions que les terrains secondaires aux capacités moindres, et qui étaient souvent des terrains synthétiques.

Néanmoins, un grand stade, ce sont aussi de grandes tribunes et proposer des sièges vides n'est pas une valorisation du produit. Dans ce domaine, un travail conséquent reste à faire, qui passe par la programmation des rencontres. Le passage de rencontres au samedi 17h au lieu de 14h30 est un plus, tout comme un match le samedi soir à 21h. Un créneau bien plus adapté pour accueillir de jeunes supporters et des familles.

Il reste à faire connaître les programmations de ces matchs au plus grand nombre. Dans ce domaine, un travail important vient d'être réalisé à l'instar du championnat anglais. En quelques clics, l'accès aux billetteries est proposé (ici). Des outils simples et indispensables qu'il convenait de mettre en œuvre. Des clubs ont pris des décisions majeures pour accueillir le public. Si au Havre, le Stade Océane est l'enceinte des féminines depuis de nombreuses saisons, Dijon a emboîté le pas la saison dernière avec le Stade Gaston Gérard tandis que le Paris FC évolue au Stade Charléty.

Pour les autres clubs, les organisations sont à géométrie variable. Reims utilise le Stade Auguste Delaune pour quelques affiches, tout comme Guingamp au Roudourou, ou encore Lyon avec le Groupama Stadium jusqu'à présent. Mais dans ce domaine, la cession de la section féminine est en train de rebattre les cartes. Michele Kang aimerait un stade dédié à la section féminine et en l'état le Training Center n'est plus l'enceinte souhaitée. L'OL y évoluera mais devrait aussi se rendre dans d'autres stades de la Région.

La Meinau et La Beaujoire accueilleront les féminines

Publicité publié dans la presse ce vendredi 20 septembre
Par contre, le Chaudron n'a que très très rarement accueilli l'ASSE, tout comme la Mosson pour Montpellier qui bénéficie cependant sur son terrain habituel à Grammont d'une pelouse de très belle qualité mais dans un contexte moins favorable pour l'accueil du public avec un capacité de tribune réduite. Les deux promus ont enfin saisi cette volonté et Strasbourg évoluera finalement dans la moitié de ces rencontres au stade de la Meinau et ce dès ce samedi face à Dijon. Les Nantaises aussi à quelques occasions les honneurs de la Beaujoire et ce dès le 12 octobre avec la réception du PSG. Jean-Michel Aulas a indiqué au regard de la saison écoulée : "Nous avons également observé une hausse significative de la fréquentation des stades et des audiences télévisuelles, ce qui prouve qu’il y a un intérêt croissant du public pour le football féminin. Bien entendu, nous avons encore du travail mais les fondations sont solides avec une gouvernance qui optimise les échanges ou réflexions avec l’ensemble des actrices et acteurs du championnat. C’est de bon augure pour la suite."

Le train est en marche et sur le plan européen, l'avance qu'avait pu avoir la France, a disparu et les voisins anglais, espagnol et italien sont aussi dans une volonté forte de développement. Les mouvements des joueuses vers ces championnats sont aussi le reflet de ces évolutions. La France n'est pas la seule à attirer les étrangères et les joueuses françaises vont aussi chercher d'autres expériences sportives. D'autant que la structuration de ces clubs, l'enthousiasme des supporters ajoutent à l'attractivité. Dans le domaine de la structuration, de nombreuses innovations technologiques sont proposées au clubs dans leur quête de performance pour le suivi médical, les analyses tactiques et statistiques et toute la gestion des performances sportives : "L'objectif est de favoriser l’utilisation d’outils de performance sur les clubs d’Arkema Première Ligue et Seconde Ligue », explique Cindy Spaziani, chief executive officer de MyCoach Pro sur le site de la FFF.

Les médias et les réseaux

La communication, c'est enfin le dernier facteur majeur qu'il ne faut pas négliger. Les réseaux sociaux permettent de créer des communautés, de promouvoir et faire connaître les actrices, les clubs et de relayer les infos. L'Arkema PL qui dispose des comptes X et Instagram autrefois dédié à la D1 Arkema doit désormais les développer et les dynamiser pour être au plus près des actrices. Par contre, contrairement aux championnats européens voisins, le championnat ne dispose pas d'un site Internet dédié pour retrouver les infos, et aujourd'hui, si le nom de domaine http://www.lffp.fr/ est réservé, il renvoie uniquement sur deux calendriers généraux. Il reste à l'image de footofeminin, d'autres médias indépendants autour du football féminin, qui subsistent cependant avec la bonne volonté de leurs rédacteurs, passionnés, étudiants ou dévoués, de relayer les informations dont ils peuvent disposer. Le football féminin dans ce domaine ne doit pas copier le foot masculin. Il faut se montrer plus ouvert que ce soit à travers les interviews, les conférences de presse à l'instar de ce que réussissent les compétitions américaines.

Enfin à travers les médias TV, outre Canal+ qui s'appuie sur son équipe de journalistes et des consultants, désormais FFF TV a apporté des ajouts au produit télévisuel que ce soit dans la captation mais aussi avec des journalistes et des consultantes, anciennes joueuses bien connues du championnat pour apporter leur expertise (Laury Jesus, Hoda Lattaf, Coralie Ducher, Élise Bussaglia, Audrey Février, Mélodie Carré, Julie Soyer, Julie Debever, Julie Peruzzetto et Rachel Saïdi).

Il reste désormais à souhaiter que le championnat soit le plus attractif possible et pour y parvenir tous les ingrédients seront indispensables afin de prendre le bon wagon.

Le programme

Vendredi 20 septembre 2024 - 21h00 (Canal+ Foot)
FLEURY - LYON
Bondoufle (Stade Robert Bobin)
Arbitre : Alexandra Collin

Samedi 21 septembre 2024 - 17h00 (FFF TV)
REIMS - SAINT-ÉTIENNE
Bétheny (Stade Louis Blériot)
Arbitre : Élisa Daupeux

Samedi 21 septembre 2024 - 17h00 (FFF TV)
STRASBOURG - DIJON
Strasbourg (Stade de la Meinau)
Arbitre : Cécile Bessière

Samedi 21 septembre 2024 - 17h00 (FFF TV)
LE HAVRE - NANTES
Le Havre (Stade Océane)
Arbitre : Romy Fournier

Samedi 21 septembre 2024 - 21h00 (Canal+ Foot)
MONTPELLIER - PSG
Montpellier (Stade Bernard Gasset - Mama Ouattara)
Arbitre : Maïka Vanderstichel

Dimanche 22 septembre 2024 - 14h30 (FFF TV)
GUINGAMP - PARIS FC
Pabu (Complexe Sportif Akademi EAG)
Arbitre : Emeline Rochebilière

Vendredi 20 Septembre 2024
Sebastien Duret