Claire Lavogez et les Bleues ont échoué en demi-finale de la Coupe du monde U20 en 2014 (Photo FIFA.com)
Du foot avec une balle de tennis
J’ai fait plusieurs sports (GRS, judo, tennis) avant de commencer le foot à l’âge de 6 ans dans le Nord Pas de Calais. Mais quand j'ai commencé à jouer au pied avec la balle de tennis, on s’est rendu compte que je n’étais pas trop faite pour le tennis (rires). J’ai découvert le foot grâce à mon parrain qui était recruteur. C’est lui qui a dit à mes parents que j’avais des qualités pour ce sport. Comment ont réagi mes parents ? Ils étaient un peu contre au début car peu de filles jouaient au foot à cette époque : le foot féminin n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui mais ils se sont dit : « Si elle aime, on va la mettre au foot ». Et depuis, ils me suivent partout où je vais. Ils sont fiers.
Elle ne les remerciera « jamais assez »
J’ai joué à l’AS Marck jusqu’à 13 ans. L’AS Marck, c’est mon club formateur, là où j’ai tout appris. Je ne remercierai jamais assez mes entraîneurs. Ce n’est pas parce que je jouais avec les garçons que j’étais chouchoutée. Bien au contraire. Ils me faisaient travailler au maximum. Rémi Caron, Remi Vercoutre et Alan Juan, étaient mes trois entraîneurs. J’étais très proche d’eux la-bas. Et comme j’étais «meilleure» que les garçons, ils ne voulaient pas me mettre sur un piédestal : ils cherchaient toujours à me mettre en difficulté à chaque entraînement. Je rentrais chez moi en pleurant parfois mais aujourd’hui je les remercie. S’ils ne m’avaient pas fait ça, je ne serais peut-être pas à ce niveau aujourd’hui. Ils voulaient que je travaille plus que les autres par des petits exercices où j’étais en retard par rapport à mes coéquipiers. Cela m’a forgé un caractère.
La mixité à Gravelines ? Un choc
Après un an à Calais, je suis rentrée à 15 ans à Clairefontaine et je jouais à Gravelines puis Hénin uniquement les week-ends car je m'entraînais au pôle la semaine. Le fait de jouer exclusivement avec des filles m’a fait un choc mais je me suis habituée. J’adorais jouer avec les garçons parce que ça allait plus vite, je me sentais à l’aise avec eux même dans le groupe. N’être qu’avec des garçons j’aime bien ça. Quand j’étais petite à l’école, je ne traînais qu’avec des garçons. Rester qu’avec des filles c’est différent mais on passe des bons moments aussi. Finalement, la mixité me manque. J’ai gardé des contacts mais j’habite Montpellier, ils sont loin. D'ailleurs, je préfère parler foot avec un garçon. Pourquoi ? Parce qu'ils sont épatés quand on dit qu'on est une fille et qu’on joue en équipe de France (sourires).
J’ai fait plusieurs sports (GRS, judo, tennis) avant de commencer le foot à l’âge de 6 ans dans le Nord Pas de Calais. Mais quand j'ai commencé à jouer au pied avec la balle de tennis, on s’est rendu compte que je n’étais pas trop faite pour le tennis (rires). J’ai découvert le foot grâce à mon parrain qui était recruteur. C’est lui qui a dit à mes parents que j’avais des qualités pour ce sport. Comment ont réagi mes parents ? Ils étaient un peu contre au début car peu de filles jouaient au foot à cette époque : le foot féminin n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui mais ils se sont dit : « Si elle aime, on va la mettre au foot ». Et depuis, ils me suivent partout où je vais. Ils sont fiers.
Elle ne les remerciera « jamais assez »
J’ai joué à l’AS Marck jusqu’à 13 ans. L’AS Marck, c’est mon club formateur, là où j’ai tout appris. Je ne remercierai jamais assez mes entraîneurs. Ce n’est pas parce que je jouais avec les garçons que j’étais chouchoutée. Bien au contraire. Ils me faisaient travailler au maximum. Rémi Caron, Remi Vercoutre et Alan Juan, étaient mes trois entraîneurs. J’étais très proche d’eux la-bas. Et comme j’étais «meilleure» que les garçons, ils ne voulaient pas me mettre sur un piédestal : ils cherchaient toujours à me mettre en difficulté à chaque entraînement. Je rentrais chez moi en pleurant parfois mais aujourd’hui je les remercie. S’ils ne m’avaient pas fait ça, je ne serais peut-être pas à ce niveau aujourd’hui. Ils voulaient que je travaille plus que les autres par des petits exercices où j’étais en retard par rapport à mes coéquipiers. Cela m’a forgé un caractère.
La mixité à Gravelines ? Un choc
Après un an à Calais, je suis rentrée à 15 ans à Clairefontaine et je jouais à Gravelines puis Hénin uniquement les week-ends car je m'entraînais au pôle la semaine. Le fait de jouer exclusivement avec des filles m’a fait un choc mais je me suis habituée. J’adorais jouer avec les garçons parce que ça allait plus vite, je me sentais à l’aise avec eux même dans le groupe. N’être qu’avec des garçons j’aime bien ça. Quand j’étais petite à l’école, je ne traînais qu’avec des garçons. Rester qu’avec des filles c’est différent mais on passe des bons moments aussi. Finalement, la mixité me manque. J’ai gardé des contacts mais j’habite Montpellier, ils sont loin. D'ailleurs, je préfère parler foot avec un garçon. Pourquoi ? Parce qu'ils sont épatés quand on dit qu'on est une fille et qu’on joue en équipe de France (sourires).
"Ce n’est pas parce que je jouais avec les garçons que j’étais chouchoutée"
Aux côtés d'Eugénie Le Sommer, Claire Lavogez a joué plusieurs matches au tournoi de l'Algarve (Photo FFF)
Hénin, à 16 ans en D1
J’ai joué dès l’âge de 16 ans en D1 à Hénin-Beaumont. Il n’y avait pas forcément de joueuses emblématiques comme à Lyon, Montpellier, c’est un petit club où ils font jouer les jeunes. On était quelques joueuses à Clairefontaine ou au pôle à Liévin à être titulaire. Et jouer à 16 ans contre des équipes comme Lyon, m’a bien servi.
Montpellier, le choix de la progression
Lors de la troisième année à Clairefontaine, il fallait faire un choix. Soit je restais dans le Nord, soit je changeais de club pour progresser. En sortant de Clairefontaine je m’entraînais cinq fois par semaine et si tu passes à trois ou quatre, je pense que tu régresses. Je suis parti dans un club comme Montpellier, un club formateur qui laisse sa chance aux jeunes. Au début, il y avait les anciennes avec Hoda (Lattaf), Elo Ramos puis le nouvel entraîneur (Jean Louis Saez) a préféré misé sur l’avenir et ça m’a permis d’avoir du temps de jeu en D1 comme toutes les jeunes. Aujourd'hui, c’est super, on est en train de construire une belle équipe.
Coupe du monde U20
Mon meilleur souvenir reste la Coupe du monde U20 en 2014, c’était magnifique, je ne sais même pas comment le définir. Ça aurait pu mieux se passer mais j’ai très bien vécu cette Coupe du monde. Ce sont des choses à vivre. Bizarrement, j’ai préféré la Coupe du monde à l'Euro U19 que nous avons remporté, ça a une saveur particulière d’être troisième au mondial Tout était plus fort : l’installation, les stades, l’engouement médiatique... On perd contre l’Allemagne alors qu’on devait gagner mais on a su se remobiliser en gagnant la petite finale. On a quand même ramené une médaille à la France, c’était la première fois que ça arrivait.
La jeune génération
Avec Sandie (Toletti), Griedge (M’Bock Bathy) ou encore Kadi (Diani), on a vécu de belles choses ensemble. Aujourd’hui, on est avec les grandes et c’est plus facile de s’intégrer quand on est plusieurs. C’est super et j’espère qu’on y restera le plus longtemps possible. On est bien intégré, les grandes prennent le temps de nous connaître, de savoir d’où l’on vient. On est très bien accueillies dans cette équipe.
J’ai joué dès l’âge de 16 ans en D1 à Hénin-Beaumont. Il n’y avait pas forcément de joueuses emblématiques comme à Lyon, Montpellier, c’est un petit club où ils font jouer les jeunes. On était quelques joueuses à Clairefontaine ou au pôle à Liévin à être titulaire. Et jouer à 16 ans contre des équipes comme Lyon, m’a bien servi.
Montpellier, le choix de la progression
Lors de la troisième année à Clairefontaine, il fallait faire un choix. Soit je restais dans le Nord, soit je changeais de club pour progresser. En sortant de Clairefontaine je m’entraînais cinq fois par semaine et si tu passes à trois ou quatre, je pense que tu régresses. Je suis parti dans un club comme Montpellier, un club formateur qui laisse sa chance aux jeunes. Au début, il y avait les anciennes avec Hoda (Lattaf), Elo Ramos puis le nouvel entraîneur (Jean Louis Saez) a préféré misé sur l’avenir et ça m’a permis d’avoir du temps de jeu en D1 comme toutes les jeunes. Aujourd'hui, c’est super, on est en train de construire une belle équipe.
Coupe du monde U20
Mon meilleur souvenir reste la Coupe du monde U20 en 2014, c’était magnifique, je ne sais même pas comment le définir. Ça aurait pu mieux se passer mais j’ai très bien vécu cette Coupe du monde. Ce sont des choses à vivre. Bizarrement, j’ai préféré la Coupe du monde à l'Euro U19 que nous avons remporté, ça a une saveur particulière d’être troisième au mondial Tout était plus fort : l’installation, les stades, l’engouement médiatique... On perd contre l’Allemagne alors qu’on devait gagner mais on a su se remobiliser en gagnant la petite finale. On a quand même ramené une médaille à la France, c’était la première fois que ça arrivait.
La jeune génération
Avec Sandie (Toletti), Griedge (M’Bock Bathy) ou encore Kadi (Diani), on a vécu de belles choses ensemble. Aujourd’hui, on est avec les grandes et c’est plus facile de s’intégrer quand on est plusieurs. C’est super et j’espère qu’on y restera le plus longtemps possible. On est bien intégré, les grandes prennent le temps de nous connaître, de savoir d’où l’on vient. On est très bien accueillies dans cette équipe.
"J’ai l’impression que tout ça, c’est encore un rêve"
Claire Lavogez est à Montpellier depuis trois ans (Photo MHSC.com)
Camille Abily, de la télé à la réalité
Petite, j’avais des joueuses préférées comme Camille, Louisa, je regardais plus que les autres les filles qui jouaient au même poste que le mien. Camille était mon idole chez les filles. Et quand je suis arrivée dans cette sélection, elle m’a tout de suite mise à l’aise. En voyant une jeune arriver, c’est rare de voir les anciennes accueillir les jeunes de cette façon. Depuis que j’ai l’âge de 10-11 ans, je la vois jouer et évoluer avec elle aujourd’hui c’est incroyable. Quand je la voyais à la télé je disais : « Maman c’est trop bien je veux faire ça ! » Maintenant je me dis que c’est incroyable de jouer avec de telles filles aujourd’hui.
Grain de folie
Mo point fort, c’est la technique et la vision du jeu après j’ai aussi un grain de folie, on m'en parle souvent. Je peux tenter des choses sans me poser de questions. Je joue comme si j’étais dans ma cour de récré. Je pense qu’il ne faut pas trop se prendre la tête quand on joue. On m’a toujours dit : « A trop se poser de questions, on rate les choses qu’on voulait faire». Dès que j’ai la possibilité de faire quelque chose, je le fais : parfois je marque je ne sais même pas comment. Je pense qu’il faut oser.
Bergerôo, les choses sont claires
J’aime bien sa façon de fonctionner. J’ai connu différents coaches dans les sélections, j’aime bien sa façon de parler, de voir les choses. Il est à l’écoute, à notre contact quand on veut lui poser des questions, il est là. Il nous dit les choses clairement, c’est ce qui est bien. Tactiquement, il nous a aussi beaucoup fait progresser.
Coupe du monde au Canada
Après avoir fait une coupe du monde U20, y participer avec les grandes, ça fait rêver. J’essaye de m’accrocher pour aller à cette Coupe du monde. En étant jeune, ça reste chez les jeunes mais quand tu joues avec les grandes et que tu montres quelque chose de bien, ce n’est plus pareil. Ça change le statut. Les gens me félicitent plus que lorsque j’étais chez les jeunes. Je me rends compte que c’est beau d’être à 20 ans chez les grandes mais j’ai du mal à y croire, j’ai l’impression que tout ça, c’est encore un rêve. En revanche, je suis toujours la même avec tout le monde, je ne vois pas pourquoi je changerais.
Petite, j’avais des joueuses préférées comme Camille, Louisa, je regardais plus que les autres les filles qui jouaient au même poste que le mien. Camille était mon idole chez les filles. Et quand je suis arrivée dans cette sélection, elle m’a tout de suite mise à l’aise. En voyant une jeune arriver, c’est rare de voir les anciennes accueillir les jeunes de cette façon. Depuis que j’ai l’âge de 10-11 ans, je la vois jouer et évoluer avec elle aujourd’hui c’est incroyable. Quand je la voyais à la télé je disais : « Maman c’est trop bien je veux faire ça ! » Maintenant je me dis que c’est incroyable de jouer avec de telles filles aujourd’hui.
Grain de folie
Mo point fort, c’est la technique et la vision du jeu après j’ai aussi un grain de folie, on m'en parle souvent. Je peux tenter des choses sans me poser de questions. Je joue comme si j’étais dans ma cour de récré. Je pense qu’il ne faut pas trop se prendre la tête quand on joue. On m’a toujours dit : « A trop se poser de questions, on rate les choses qu’on voulait faire». Dès que j’ai la possibilité de faire quelque chose, je le fais : parfois je marque je ne sais même pas comment. Je pense qu’il faut oser.
Bergerôo, les choses sont claires
J’aime bien sa façon de fonctionner. J’ai connu différents coaches dans les sélections, j’aime bien sa façon de parler, de voir les choses. Il est à l’écoute, à notre contact quand on veut lui poser des questions, il est là. Il nous dit les choses clairement, c’est ce qui est bien. Tactiquement, il nous a aussi beaucoup fait progresser.
Coupe du monde au Canada
Après avoir fait une coupe du monde U20, y participer avec les grandes, ça fait rêver. J’essaye de m’accrocher pour aller à cette Coupe du monde. En étant jeune, ça reste chez les jeunes mais quand tu joues avec les grandes et que tu montres quelque chose de bien, ce n’est plus pareil. Ça change le statut. Les gens me félicitent plus que lorsque j’étais chez les jeunes. Je me rends compte que c’est beau d’être à 20 ans chez les grandes mais j’ai du mal à y croire, j’ai l’impression que tout ça, c’est encore un rêve. En revanche, je suis toujours la même avec tout le monde, je ne vois pas pourquoi je changerais.
Claire Lavogez digest
Née le 18 juin 1994, à Calais.
Poste : milieu de terrain
Sélections : A (8), U20 (7), U19 (13), U17 (19), U16 (6)
Parcours clubs : Gravelines (09-10), Hénin-Beaumont (10-11), Montpellier (depuis 2011)
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Née le 18 juin 1994, à Calais.
Poste : milieu de terrain
Sélections : A (8), U20 (7), U19 (13), U17 (19), U16 (6)
Parcours clubs : Gravelines (09-10), Hénin-Beaumont (10-11), Montpellier (depuis 2011)
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