Bleues - Eric BLAHIC : "On s'est rendu le match plus facile"

En l'absence de Corinne Diacre, c'est Eric Blahic qui a participé à la conférence de presse ce vendredi soir à l'issue de la victoire face à la Macédoine du Nord



photo FFF
Quel est votre sentiment avec cette large victoire ?
"C'est tout d'abord la joie et le sentiment du devoir accompli qui prédomine après ce match. Il fallait le jouer même si déjà à l'aller il y avait eu un écart assez important. Mais chaque rencontre a sa vérité donc il fallait repartir, ne pas croire que ça allait être facile. On s'est rendu le match plus facile dès le départ, ce qui a permis à tout le monde de se mettre dans le rythme. Marquer 11 buts ce n'est pas anodin. 7 joueuses différentes qui ont marqué en plus, c'est un signe de bonne vitalité c'est bien".

C'est une défense inédite qui était alignée. Est-ce la volonté de faire des essais ?
"Oui c'était une occasion pour tester. C'est un choix de Corinne et du staff, une réflexion sur le travail à faire. Il y a des affinements qui se sont faits cette semaine, ça a bien travaillé. C'est la forme du moment aussi. Après, c'est le choix et la composition d'un match.

Les Lyonnaises Renard et Majri n'étaient pas titulaires. Est-ce liée à leur récente sortie médiatique ?
(Sur la non-titularisation de Renard) : "Je vous laisse l'analyser comme vous voulez de votre côté. C'est le choix d'un soir, une réflexion qu'a eu la coach avec le staff. Rien de plus que cela".
(Sur la non-titularisation de Majri) : "C'est pareil. Après sur le banc, on fait rentrer la petite Oriane, Kenza... C'est à un moment donné un ressenti sur le banc et en relation avec Corinne. Il y a de la continuité dans ce qui est fait et des associations qui nous permettent aussi de voir des choses un petit peu différentes".

Pouvez-vous nous dire comment cela s'est passé dans la gestion avec Corinne Diacre à distance ?
"On avait déjà vraiment bien travailler en amont sur tout ce qui était la semaine de travail et la réflexion avec Gilles et Anthony. On a fonctionné là-dessus. L'évènement a fait que cela s'est déroulé d'une façon totalement différente. Mais on a continué. On était en relation deux à trois fois par jour, soit en visio le midi, soit en visio le soir sur le bilan. On avait installé des caméras sur Clairefontaine donc elle pouvait voir les deux séances en direct. On faisait une analyse, on partait, on re-discutait. On aménageait ce qu'on voulait. Le ressenti, on lui donnait. Bien évidemment, il y a la distance. Mais avec la confiance qu'elle a dans le staff, Gilles a vraiment participé à tout aussi. Donc il n'y a pas eu de réflexion différente. On s'est peut être aménagé un peu notre travail au quotidien de façon différente sur le terrain avec Michel Etorre. Mais la supervision de l'entraînement, de la composition d'équipe, de la stratégie et du plan de jeu est restée dans les mains de Corinne. Ce qui est tout à fait logique et pas embêtant du tout. Nous, on sait ce qu'on a à faire. À partir du moment où il y a des discussions et des échanges, c'est clairement plus simple de se faire une opinion".

Quel a été votre ressenti personnel durant ce rassemblement malgré le climat actuel ?
"Je l'ai très bien vécu. Je sais que c'est le terrain qui va les guider. Le reste après... C'est vrai qu'on a eu une semaine chargée émotionnellement. J'en ai parlé aux filles. L'absence de Corinne et Gilles, le protocole et l'ambiance sanitaire avec le Covid pour tout le monde, avoir des infos sur leur famille si y'a des soucis. La troisième chose c'est quand même la disparition de Bruno Martini qui a touché quelques joueuses de Montpellier et pas mal de personnes du staff ou de l'administratif qui l'ont connu. Il était quand même à Clairefontaine. Il y a eu aussi l'hommage qu'on lui a rendu. Moi, ça ne m'a pas plus gêné que cela. Le terrain quand on est adjoint, c'est ce qui vous guide au quotidien. Donc on s'est remis dessus, on a retravaillé dessus. On a fait ce qu'on avait à faire. Après il y a eu la relation, les discussions dans le staff, les discussions le soir. Moi, je l'ai bien vécu. Après il y a juste les petits détails de quelqu'un qui n'a pas l'habitude comme les conférences de presse et 2-3 choses comme ça. Mais ça va, ce n'est pas non plus la mer à boire".

Sur le banc vous n'avez pas été trop stressé ce soir, ça a été...
Non, non. La dernière fois où je me suis retrouvé dans cette situation, c'était une demi-finale de Coupe de France où l'entraîneur avait été expulsé à Toulouse. C'était un moment un peu plus compliqué sportivement. Là, les filles ont fait ce qu'il fallait. C'est plus sympathique d'être sur le banc dans des conditions pareilles.

Face à l'Autriche, vous vous attendez à autre chose ?
"Oui, on s'attend à quelque chose de différent. On les a observées, c'est quand même l'autre grosse équipe du groupe. On va d'abord profiter de l'instant présent. Elles sont heureuses. On va rentrer tranquillement dans notre château, bien récupérer et commencer à travailler et envisager l'Autriche mardi".

Qu'avez-vous pensé de la prestation d'Elisa de Almeida ?
"Elle est à l'image de toutes les filles aujourd'hui qui progressent. Elle progresse réellement. L'idée de Corinne de la mettre sur le côté, c'est qu'elle avait quelque chose en tête. Mais l'ensemble du groupe vit bien, s'entraîne bien. Elles progressent ensemble, elles ont envie d'être ensemble, elles font des efforts ensemble. Elles ont vraiment l'envie de bien faire, que tout soit acceptable et que l'on soit satisfait de leur travail. C'est ce qu'elles ont réussi. Elisa est dans ce groupe là grâce à son tempérament. Mais elle s'est mise au diapason de toutes les autres. La performance de Grace, de Valérie... On ne peut pas les ressortir. C'est vraiment un ensemble qui vit bien, qui a envie d'être ensemble et qui fait les efforts pour le bien de l'équipe. C'est la chose à mon avis la plus importante, au delà de mettre en valeur la performance d'une ou deux joueuses. Bien sûr des performances individuelles, on en trouvera. Mais je préfère m'attacher à l'idée de collectif, c'est la chose la plus importante".

Corinne Diacre : "Les consignes ont été respectées"

Le premier objectif était la victoire, c'est ce qu'on a réussi à faire très rapidement. L'objectif était vraiment d'ouvrir le score très rapidement, c'est ce qu'on a réussi à faire. Tout a été travaillé dans la semaine, les consignes ont été respectées. À partir du moment où on ouvre le score rapidement, on se rend le match facile. Il y avait des nouvelles joueuses, mais pas tant que ça, il y avait aussi des retours de blessure ou de méforme par rapport au stage précédent. Quand on gagne un match international 11-0 c'est difficile de faire la fine bouche sur la prestation collective. On n'a pas baissé le pied. De là où j'étais, j'ai vécu un moment agréable.

Source : L'Equipe/interrogée par téléphone

Samedi 24 Octobre 2020
Sébastien Duret (avec Daniel Marques)