Bleues - Laure BOULLEAU : "On avait mis toutes les stratégies en place"

Laure Boulleau espérait vivre ses deuxièmes Jeux après y avoir un tout petit peu goûté en 2012 face à la Colombie. Mais ce mardi, la Parisienne a dû renoncer suite à un dernier examen médical. Retrouvez un entretien réalisé ce lundi avec la joueuse avant l'annonce de ce forfait.



Laure Boulleau, lors de la séance de lundi matin à Ploufragan (photo Sébastien Duret)
Comment s'est passé le soin de cette blessure ?
J'étais contente de retrouver le groupe France. J'ai eu des vacances un peu moins fun que d'habitude. Je le faisais parce qu'au bout il y avait les Jeux Olympiques. Ce n'est pas une carotte qu'il y avait au bout, mais une compétition incroyable. Autant se donner toutes les chances de revenir au top niveau. Après les examens médicaux suite à ma blessure contre Lyon, c'était clair dans ma tête que je reprendrais pour revenir avec la sélection. Lorsque j'avais eu ma première blessure, j'étais tout le temps amener à courir après le temps. Il faut que je revienne pour le Barça, puis pour Lyon. Et cette dernière fois, cela m'avait peut-être libérée en me disant que j'avais un créneau un peu plus grand pour revenir. On avait mis toutes les stratégies en place. J'avais repris à Clairefontaine avant même la fin de la saison.

Est-ce que l'impatience de retrouver le terrain se faisait sentir ?
C'était un peu long, parce que malgré tout, j'ai repris le terrain début juin mais avec des séances individuelles, ou avec quelques joueurs. Ce qui changeait, c'est que j'étais avec des garçons. Cela m'a redonné une dynamique, de voir comment eux travaillaient. J'étais avec un latéral gauche, Jordan. C'était très intéressant.

Et retrouver la compétition est aussi une attente de plus en plus pressante ?
Je suis moins pressée que d'habitude parce que je suis sur une pente ascendante. Je ne veux pas griller toutes les étapes, mais il me tarde de refaire un match même si l'intensité en équipe de France est parfois plus intense que certains matchs.

Est-ce que vous serez apte pour être dans la liste ?

Il faut que je montre que je ne suis peut-être encore à mon top mais malgré tout que je suis apte. J'ai la confiance du coach malgré tout. Après c'est une question qu'il faudra lui poser. Mon sentiment est que j'ai l'impression qu'il compte sur mon expérience. Il sait que les retours de blessure, c'est un peu ma spécialité, mais que je ne l'ai jamais déçu par rapport à ça. Je ne lâche pas. A moi de montrer aux entraînements que cela va, et d'adapter les séances et que petit à petit cela va aller.

Que pensez-vous des jeunes joueuses qui ont l'occasion de jouer à votre poste en club (Perle Morroni) ou en sélection (Sakina Karchaoui) ?
Elles prennent de l'expérience. J'espère être là pour le passage de relais pour ces petites. Amel Majri est montré d'un cran, c'est bien pour l'équipe de France parce que je pense qu'elle peut apporter offensivement un peu plus, et être plus libérée.
(A propos de Perle Morroni) Je la connais depuis quelques années, je m'entraîne avec elle et j'aime beaucoup cette fille. Humainement, elle est super, très à l'écoute. Elle a beaucoup de qualités, elle est toute jeune. Saki(na Karchaoui) est aussi jeune. Elles vont se tirer la bourre. Elle a beaucoup de qualités aussi. J'aurai du mal à faire mon pronostic. C'est bien, car avant on n'avait pas beaucoup de latérales gauches et maintenant j'ai l'impression qu'on en a un paquet.

Un mot sur les garçons qui jouent l'Euro 2016 ?
Les choses sérieuses commencent réellement. J'ai tendance à les défendre souvent. J'ai fait un parallèle par rapport à la Coupe du Monde 2015 lorsque l'on devait jouer la Colombie. A l'Euro 2016, on disait que cela allait être facile face à l'Albanie mais pas du tout. Contre les Allemands, j'ai tendance d'avoir toujours un traumatisme que ce soit chez les garçons ou les filles. S'ils gagnent l'Allemagne, je serai très contente. Une petite vengeance via les mecs, ce serait cool (sourire). Et peut-être qu'on les retrouvera pendant les Jeux.

A Ploufragan,
Sébastien Duret



Mercredi 6 Juillet 2016
Sebastien Duret