Bleues - Laurent BONADEI : "Il faudra faire preuve d’humilité et de labeur"

A l'occasion d'une conférence de presse ce lundi 30 septembre, Laurent Bonadei a été présenté aux côtés du Président de la FFF, Philippe Diallo, et du Vice-Président de la FFF et Président de la LFFP Jean-Michel Aulas.



Laurent Bonadei (photo FFF)
Laurent Bonadei est désormais le numéro 1 de la sélection nationale féminine. Une première pour l'entraîneur de 54 ans qui disputera ses premiers matchs amicaux à la fin du mois d'octobre contre la Jamaïque à Sochaux le 25, puis à Genève en Suisse quatre jours plus tard. Encouragé par son prédécesseur Hervé Renard, Bonadei arrive dans cette fonction avec humilité : "Cela fait un moment que je me prépare pour ce jour. J’ai prévenu mes joueuses que l’homme ne changerait pas, je resterai le même, mais je leur ai également dit que tout le monde aurait sa chance, que personne ne serait indispensable. Forcément, ce nouveau rôle va m’exposer et je me dois d’être vigilant à cet égard."

Autour de lui, le staff évolue aussi avec le départ d'Éric Blahic qui a quitté toutes ses fonctions au sein de la Direction Technique Nationale et celui de David Ducci. Au niveau des arrivées, Bonadei a souhaité avoir comme entraîneur adjoint, Stéphane Saillant qu'il connait depuis plusieurs années mais aussi un préparateur mental, nouvelle fonction au sein du staff. Thomas Sammut, rencontré par Bonadei à Nice en 2016, occupera cette fonction après avoir récemment encadré les nageurs français aux JO, et évoluait à Brest la saison écoulée avec une qualification en Ligue des Champions au bout. Enfin, Clément Ybert promu en tant qu'analyste vidéo avec Didier Deschamps, Maxime Foucault rejoint les Bleues.

"Je suis très perfectionniste sur l'approche tactique"

Bonadei dont les joueuses apprécient les méthodes a retenu l'attention de Philippe Diallo et Jean-Michel Aulas au moment de faire le choix du 10e sélectionneur des Bleues : "C’est quelqu’un qui avait la connaissance de notre Équipe de France et car il a également la confiance des joueuses, un élément déterminant" a justifié le Président de la FFF, ajoutant que cela allait dans la continuité du projet.

Le nouveau sélectionneur a expliqué ses principales qualités à l'auditoire : "J'attache beaucoup d'importance à la relation humaine. Il y a mes qualités de formateur, aussi. Les filles sont très sensibles à ces aspects technico-tactiques. Je suis très perfectionniste sur l'approche tactique des matches. Je voudrais qu'elles aient un cadre plus large pour s'exprimer, pouvoir switcher d'un système à un autre rapidement, par exemple". Au regard des joueuses dont il dispose, Bonadei a imaginé plusieurs schémas comme il l'a expliqué : "Il y aura des évolutions, notamment sur l’animation offensive. Cela a ne vous a pas échappé, on a sur le côté gauche certains profils que nous n’avons pas de l’autre côté. On ne s’interdit pas d’expérimenter une défense à trois également". Avec quatre matches amicaux au programme dans les mois à venir, il aura l'occasion d’expérimenter un nouveau système, en plus de celui qui a été utilisé dernièrement.

"Il faudra être à l’écoute du football de base"

Mais pour Bonadei, la mission ne s'arrête pas à la sélection et il a montré son souhait d'aller bien au-delà dans son engagement. "J’ai présenté au Comité exécutif mon ambition de faire progresser notre équipe ainsi qu'un discours fédérateur pour développer le football féminin dans sa globalité : s’il progresse, ce sera en faveur de l’Équipe de France. En tant que Fédération et en tant que sélectionneur, il faudra être à l’écoute du football de base, j’y serai attentif." Aperçu en Ligue des Champions en Suède, ou encore en Italie, depuis un mois, le sélectionneur a déjà rencontré 31 joueuses : "Je suis allé voir l'OL, le PSG, Fleury et Le Havre en France, mais aussi quatre clubs anglais (Leicester, Aston Villa, Manchester United, Chelsea). Le DTN peut compter sur moi pour remplir des missions auprès des centres de formation et de préformation. Je suis très motivé" a insisté le Marseillais de naissance.

"Optimiste, pas fataliste"

Si les Bleues ont chuté à la 10e place du classement après les revers depuis le mois de mai, le sélectionneur est en quête de progression : "Je suis quelqu’un de positif, optimiste, pas de fataliste. Bien sûr, il ne faut pas se voir plus beau que ce qu’on est : nous sommes 10es au classement FIFA, nous devons être plus haut mais il faut aussi accepter ce statut d’outsider et être en quête permanente de progression.". Le premier titre est toujours attendu depuis une dizaine d'années et la France n'a pas encore atteint la finale d'une grande compétition en phase finale : "On a des attentes élevées et il ne faut pas se satisfaire de son sort. Il faut rechercher excellence, exigence et performance. Gagner un titre est un challenge excitant et motivant. Il faut replacer cette équipe à un niveau plus raisonnable. Humilité et travail comme maîtres-mots."

Un discours qui convient à Jean-Michel Aulas qui se montre tempéré dans cette volonté de résultats : "Dans toutes ses composantes, le foot féminin doit obtenir de la performance dans le temps. Certains résultats des Bleues ont souvent été tancés de manière trop négative, même s’ils n’ont pas donné satisfaction (...) Il a une vraie vision pour notre discipline et nous aidera à atteindre notre objectif, à savoir retrouver les sommets le plus rapidement possible. L’arrivée d’Hervé Renard avait permis de changer la vision du football féminin, c’était un projet court terme. Désormais, on rentre dans un projet de concrétisation de ce qui a été mis en place précédemment, avec une ambition à moyen et long terme. Nous sommes dans un projet plus global. "


Lundi 30 Septembre 2024