Bleues - Philippe BERGERÔO : "Il faut être des tueuses devant le but"

Vendredi soir, au soir de la quatrième défaite des Bleues depuis sa prise de fonction, Philippe Bergerôo est revenu sur la prestation d'une équipe remaniée et qui n'a pas montré le visage habituel du fait de ses nombreux changements.



Bergerôo connait sa première défaite à domicile (photo Frédérique Grando)
L'analyse du sélectionneur pour expliquer avant tout cette défaite reposait sur le début match manqué : "On a très mal démarré le match. Il fallait trouver des automatismes avec des joueuses qui n'ont pas joué beaucoup. Il y avait six joueuses de moins de 22 ans sur le terrain (ndlr : pas au début de la rencontre). On a eu un début de match poussif, notamment quand on prend deux buts en une minute contre la 12ème équipe FIFA".

Une déception pour le sélectionneur qui "n'aime pas perdre" rappelant que "cela fait deux ans que je suis à la tête de l'équipe. C'est le quatrième match qu'on perd. Le premier à domicile. J'aurais signé pour un match nul". Pour autant, la prestation de l'équipe s'avère instructive : "Après il y a énormément d'enseignements. Bousculer cette équipe avec des jeunes, c'est satisfaisant. J'ai pratiquement triplé les postes. Il y a quand même six titulaires qui n'étaient pas là ce soir".

"Un enseignement terrible ce soir"

Un match dont le sélectionneur sans chercher d'excuses apporte donc des explications autour des absences : "On a eu les occasions pour revenir. Cela m'a permis de faire jouer les jeunes avec énormément de satisfaction. Je suis déçu par le résultat mais cela a été un enseignement terrible ce soir sur l'évolution de l'équipe. Je ne cherche pas d'excuses mais qui peut se permettre de jouer avec six titulaires en moins par rapport à notre Mondial".

Le sempiternel problème offensif est revenu au goût du jour comme après chaque défaite ou élimination : "On a eu les occasions pour revenir. Cela fait 7 ou 8 ans que cela dure. Il faut être des tueuses devant le but. On fait des séances. On travaille continuellement. C'est un petit peu le problème de cette équipe-là".

Malgré la défaite, point de risque pris pour ce match face aux Pays-Bas avant la rencontre en Ukraine pouvait-on comprendre : "Ce qui est important, c'était de faire un résultat positif, mais ce qui était primordial, c'est de ne pas avoir d'autres blessées. J'ai fait sortir des attaquantes et j'ai changé mon milieu (...) Louisa avait un problème de coup de pied. On s'était mis d'accord pour qu'elle joue la première mi-temps".

"On m'a demandé de préparer 2019"

Un banc rajeuni (photo Frédérique Grando)
Bergerôo avait aussi décidé de donner du temps de jeu à des joueuses plus jeunes et moins capées comme Laëtitia Philippe qui réussit un bon début de saison avec Montpellier : "Je regrette les deux buts de Laetitia Philippe, pour moi elle a montré des qualités de haut niveau. C'est une fille qui méritait de jouer ce soir. Elle a été blessée huit mois sans jouer. C'était normal de la récompenser ce soir. Je peux compter sur elle."
Charlotte Bilbault, Viviane Asseyi puis Valérie Gauvin, Marie-Charlotte Léger et Clarisse Le Bihan ont pu aussi bénéficié de temps de jeu : "Sur les objectifs, on m'a demandé de préparer 2019. Que ce soit moi ou pas moi. Marie Charlotte, c'est quelqu'un qui a d'énormes qualités de puissance. Elle a un peid gauche extraordinaire. Il faut que tactiquement elle travaille énormément. Sur le plan tactique, elle a énormément de lacunes. Je prends des risques à jouer le 12ème mondial avec des gamines. Si je ne le fais pas là, je le fais à un mois des JO ? Les mettre sur les matches amicaux les plus costauds. Valérie, elle a un talent énorme. On lutte contre sa nonchalance. Sur ces matches-là, elle se fait bousculer. Elle va vite comprendre. J'avais fait pareil contre l'Allemagne avec Claire Lavogez (...) Viviane est jeune. Elle n'a pas beaucoup de sélections. Quand on a le ballon, il faut manger la ligne de touche si on veut écarter l'équipe adverse. Elle était très stressée avant le match, elle a eu un début de match un petit peu compliqué".

Mais d'ici 2019, Bergerôo annonce aussi que la sélection prépare 2016 et 2017 : "On a un groupe qui se dessine. C'est bien évident. J'irais avec des cadres pour encadrer quelques jeunes. Après 2017, c'est très très loin. C'est moins loin que 2019. Il peut se passer des choses, on ne sait jamais".

Les choix du sélectionneur sujets de conflit et articles à travers les médias écrits depuis quelques semaines ont ramené à de récurrentes questions sur lequel Bergerôo a rappelé sa position : "Marie-Laure et Kheira ne jouent pas à Paris, mais elles s'entrainent deux fois par jour. Elles sont affûtées, elles pensent comme il faut. Je suis content de leurs comportements. Pourtant, elle a des occasions. C’est Marie-Laure… Contre le Mexique (5-0), elle a marqué et elle a fait une Coupe du monde exceptionnelle. Là elle n’a pas eu de réussite. C'est une nouvelle Marie-Laure. "
L'absence de Thiney a également été évoquée lors de cette conférence avec le n°17 habituellement dédié à Thiney, non convoquée. Bergerôo a ainsi répondu : "Joker, je ne sais pas. Je n'ai même pas fait gaffe" avant de répondre brièvement à la question 'Elle vous plait la nouvelle numéro 17 de l'équipe de France ? Plus que l'ancienne ? : "Question ouverte, réponse fermée".

Mardi contre l'Ukraine, les Bleues auront un tout autre objectif, celui d'enchaîner une deuxième victoire en qualification pour assurer la première place du groupe. Une équipe qui pourrait connaître des changements à nouveau. Tout d'abord à propos de la gardienne : "On verra bien, on fera le point avec les filles. Il y aura peut-être un turn-over. Si vous regardez les entraînements, vous découvrirez l'équipe"

Remerciements à William Commegrain/lesfeminines.fr

Dimanche 25 Octobre 2015
Sebastien Duret