Coupe du Monde U20 - La FRANCE peut-elle se montrer ambitieuse ?



Maéline Mendy et Shana Chossenotte (photo FIFA.com)
Début juillet, la fédération française de football avait publié une première liste en vue de la Coupe du monde. Une liste qui laissait présager un beau parcours, alors que la France, depuis 2014, a souvent tourné autour du titre pour finalement s'arrêter toujours trop tôt, malgré une finale -perdue logiquement face à la Corée du Nord en 2016. La liste finale a finalement été amputée de plusieurs joueuses, et pas des moindres, notamment du fait des qualifications pour la Ligue des championnes qui ont poussé le PFC (et le PSG) à garder ses joueuses.

Des absentes de poids

La défense se trouve particulièrement affaiblie, puisque seules Hillary Diaz et Marion Haelewyn sont restées dans le groupe. Les latérales Lou Bogaert et Fiona Liaigre ont été conservées par le PFC, et en défense centrale, Wassa Sangaré n'a pas été autorisée par la fédération à disputer une deuxième phase finale consécutive (après l'Euro U19), Alice Marques s'est blessée, et Thiniba Samoura a été retenue par le PSG. Dans les buts, Inès Marques manquera à l'appel, mais c'est Féérine Belhadj qui devrait être titulaire.

Du côté défensif mais plutôt au milieu, on peut noter également l'absence finale de Kysha Sylla, remplacée par sa partenaire de club et joueuse majeure du titre européen U17 en 2023 Maéline Mendy, au profil plus offensif. C'est la seule différence dans ce secteur de jeu, qui reste solide. En attaque, Louna Ribadeira, elle aussi destinée à jouer la Ligue des championnes, meilleure buteuse de l'Euro U19 en 2023 et nommée dans l'équipe-type de la compétition aux côtés de Samoura et Sylla, laisse un vide à la pointe de l'attaque en plus de son leadership, tout comme la dynamique Tara Elimbi Gilbert, capable de jouer aussi bien en défense qu'en attaque sur le côté gauche du terrain. La jeune Lyonnaise Liana Joseph, qui peut jouer sur les deux postes des absentes, va probablement devoir assumer plus de responsabilités, à la hauteur des attentes nées de son énorme potentiel.

Un groupe malgré tout de qualité

Impossible pour les nouvelles appelées de concurrencer l'expérience et les références des joueuses retenues ou blessées. Hors blessures, elles ont aussi généralement obtenu un temps de jeu appréciable en D1 ou en D2 et vont avoir l'opportunité de montrer qu'elles sont prêtes à prendre une nouvelle dimension avec la possibilité pour certaines de jouer un rôle plus important en club la saison prochaine. Océane Hurtré, dernière appelée pour pallier la blessure d'Alice Marques, est comptée par les attaquantes (mais a déjà joué latérale), ce qui laisse a priori un groupe de cinq défenseures pour la compétition et pourrait permettre une alternance entre défense à 3 et à 4 selon l'opposition et les états de forme. Hillary Diaz et Marion Haelewyn, titulaires les deux dernières années du côté de Bordeaux, formeront un duo d'expérience et polyvalent en défense, entourée de Léa Notel, à gauche, Romane Lejeune, au centre, et Pauline Sierra, polyvalente mais peut-être plutôt appelée pour jouer à droite.

Le milieu sera le secteur fort de l'équipe malgré l'absence de Kysha Sylla, un secteur de belle qualité qui devrait permettre d'avoir des joueuses de confiance à tout moment sur le terrain. Les performances dans ce secteur de jeu seront primordiales pour espérer un bon parcours. Ce sont Léa Bourgain et Madeleine Yetna qui ont été appelées à la place de Tara Elimbi Gilbert et Louna Ribadeira, devenues au fil des années des joueuses importantes en sélection. Le secteur, avec l'ajout également d'Océane Hurtré et ses qualités de tireuse de coup de pied arrêtés (entre autres) est plutôt fourni, il ne serait pas étonnant d'en voir jouer un ou deux crans plus bas pour permettre à Sandrine Ringler de proposer des équipes à caractère résolument offensif. Après avoir raté le titre à domicile en 2018 deux ans après avoir atteint la finale, après l'élimination par le Japon suite à un match fort en émotions dès les quarts de finale lors de la dernière édition, la sélection veut enchaîner les bons résultats. Cela passera en premier lieu par une phase de poule réussie même si la présence des Fidji -l'équipe a priori la plus faible de la compétition- doit permettre au Brésil, à la France et au Canada de continuer l'aventure.

Le groupe

Gardiennes :
Féérine Belhadj (2005, Lyon)
Emma Francart (2004, Fleury)
Jade Dumas (2004, Le Mans)

Défenseures :
Léa Notel (2004, Reims)
Hillary Diaz (2004, Bordeaux)
Marion Haelewyn (2004, Reims)
Pauline Sierra (2004, Toulouse)
Romane Lejeune (2004, Lens)

Milieux de terrain :
Airine Fontaine (2004, Fleury)
Mélinda Mendy (2006, Le Havre)
Juliette Mossard (2005, Nantes)
Chloé Neller (2004, Strasbourg)
Maëlle Seguin (2004, Guingamp)
Maéline Mendy (2006, Lyon)

Attaquantes :
Shana Chossenotte (2005, Leicester)
Léa Bourgain (2004, Reims)
Pauline Haugou (2004, Lille)
Liana Joseph (2006, Lyon)
Madeleine Yetna (2004, Le Mans)
Dona Scannapieco (2004, OM)
Océane Hurtré (2004, PSG)


Samedi 31 Aout 2024
Charlotte Vincelot