D1 – Kadidia DIAWARA (FC VENDENHEIM) : « Croire en nous »

Malgré les blessures, la nouvelle capitaine de Vendenheim reste confiante et espère que son équipe enchaînera une troisième victoire d'affilée ce week-end face à Yzeure.



Kadidia, Vendenheim est-il prêt pour la passe de trois face à Yzeure dimanche?
Ce match est super important pour nous notamment pour le moral parce que nous sommes vraiment diminuées. Trois filles se sont faites les croisés récemment (Cynthia Duteil, Jennifer Meyer, Delphine Soret) et puis Laure Anstett est obligée de passer ses examens de kiné.

Ces absences vous inquiètent ?
Il faut que l’on reste confiante. Si on est à ce niveau, ce n’est pas un hasard. Il faut se serrer les coudes, ne rien lâcher. On a une bonne ambiance et une bonne cohésion dans le groupe, c’est super important et on y croit malgré les blessures.

Il y a eu beaucoup d’arrivées cet été avec des filles très jeunes. Qu’est ce que ça a changé au niveau du groupe ?
Il faut beaucoup parler aux jeunes. Techniquement, elles sont toutes au point mais au niveau de leur placement sur le terrain, il faut toujours leur parler et parfois elles peuvent peut-être mal le prendre. Et puis il y a la pression de la D1. Pour 50% de ces filles, c'est leur première saison en D1. C'est une équipe qui est vraiment en voie de construction mais avec le mental, la cohésion dans le groupe, il y a moyen de faire quelque chose.

Vous entendez quoi par « quelque chose »?
L’objectif, c’est de finir dans les cinq premiers et puis moi, en tant que défenseure, je veux vraiment encaisser le moins de buts possibles parce que l'an dernier, on faisait partie des plus mauvaises défense de D1 (Ndlr : 68 buts encaissés en 22 matches soit la troisième plus mauvaise défense de D1 en 2011-2012). Quand tu te prends 20 buts en aller-retour contre Lyon ça fait vraiment mal…

Quel regard portez-vous sur votre début de saison après vos deux premières victoires ?
Avec deux victoires, le bilan est plutôt positif et pourquoi ne pas enchaîner avec un troisième succès ce week-end ? Cela nous permettrait d'aborder le match de Lyon plus sereinement. C'est une rencontre que l'on essaye de préparer au mieux.

Vous affrontez donc Yzeure dimanche, comment abordez-vous cette rencontre ?
Le plus important, c’est de croire en nous et de prendre du plaisir à jouer ensemble. Il faut se dire qu’on a des capacités, on doit s’en rendre compte et s’en servir lors des matches. Il faut qu'on garde la confiance, qu'on donne le meilleur de nous même et que l'on se fasse violence...Et avec ça, on a les moyens de faire quelque chose de bien.

C’est le plus dur pour Vendenheim : croire en soi ?
Oui, il faut croire en nos capacités. Il faut beaucoup parler aux jeunes. Elles sont vraiment performantes sur le plan technique mais elles ne croient pas tellement en leur jeu, en elles. La confiance n'est pas encore là.

« L'an dernier, je voulais même arrêter »

(photos : LMP)
Personnellement, vous allez porter le brassard pour la première fois...
Oui parce que notre première capitaine Jennifer Meyer s'est rompue les ligaments tout comme notre vice-capitaine Cynthia Duteil. Alors maintenant, c'est mon tour !

C'est une malédiction !
(rires) Quand j’ai pris le brassard, je me suis posée la même question ! J’ai dit « oula » que va-t-il m'arriver ? Non, sérieusement j’étais vraiment fière de le porter, je l'ai pris avec plaisir. Je n'ai pas peur du poids du brassard même si avec deux capitaines qui se font les croisées, on commence à se poser des questions (rires).

Être capitaine d'une équipe, qu'est ce que cela signifie pour vous ?
C’est différent....On n'a pas plus la pression mais plus de responsabilités. Tu te dois d'encourager les autres sur le terrain. Il ne faut pas baisser les bras, être toujours à l’heure à l'entraînement. Il faut vraiment donner l'exemple. Et quand on est capitaine, il y a des choses qu'on ne peut pas se permettre. Le fait d’être capitaine, c'est vraiment un plus dans mon expérience.

Cela va vous apporter quoi ?
Beaucoup de choses... L’an dernier, j'ai eu beaucoup de blessures, je ne croyais plus en moi. Je voulais même arrêter à un moment donné parce que les blessures s’enchaînaient. Mais cette année, ça commence à aller mieux et en plus on m'offre le brassard. C'est vraiment le moment de tout donner, de montrer au coach qu’il a eu raison de me confier le brassard.

C'est une sorte de renouveau ?
Oui en quelque sorte j'espère juste qu'il n'y aura pas de malédiction dimanche (rires). Mais avec les études, le boulot, le sport, il faut vraiment du courage. On essaye vraiment de tout faire pour y arriver et on va tout donner pour atteindre notre objectif. L’an dernier, l’objectif c’était le maintien, cette année c’est l’élite.

T.S.

Kadidia DIAWARA
Née le 16 mai 1986 à Bamako (Mali)
Défenseure
1,84 m

Parcours
FC Amazones Boulkassoumbougou (2002-2006), FC Vendenheim (fév-juin 2006), FC Amazones Boulkassoumbougou (2007-2008), FC Vendenheim (depuis 2008)

Internationale malienne

Fille d'un ancien footballeur Abdoulaye Diawara «Blocus», Kadidia a fait ses premiers pas chez les Amazones de Boulkassoumbougou avant de rejoindre l'Hexagone où elle a déposé ses valises à Strasbourg, plus précisément au club Venhendeim. Très discrète sur les terrains, elle est pourtant dotée d'une excel­lente frappe du pied droit et est une redoutable joueuse au mar­quage.

Vendredi 28 Septembre 2012
Sebastien Duret