D1 - L'EA GUINGAMP peut-il bousculer le quatuor de tête ?

Depuis qu’en 2009, le PSG a décidé que sa section féminine devait jouer un rôle en D1 et a fait venir des joueuses comme Jessica Houara, Julie Soyer, Élise Bussaglia, ainsi que Camille Abily et Sonia Bompastor en intersaison américaine, l’équipe parisienne fait partie du quatuor de tête avec Lyon, Juvisy et Montpellier. Les places d’honneur varient mais depuis cinq ans, ce quatuor est en haut du championnat avec une marge appréciable sur la concurrence, jamais moins de quatorze points sur la cinquième place. Guingamp peut-il venir cette saison s'introduire dans ce quatuor ?



Après des débuts difficiles face à Lyon et le PSG, Guingamp enchaîne les succès
Yzeure et Saint-Étienne ont longtemps été les leaders de ce second championnat, mais les premières ont cédé l’an dernier et joueont cette saison en D2 avec l'ambition de remonter tandis que les secondes n’ont pas été loin d’en faire autant, sauvées lors de la dernière journée. C’est l’En Avant Guingamp qui a repris le flambeau. Cinquième l’an dernier pour l’arrivée de Sarah M’Barek, les Bretonnes ont pour ambition de faire au moins aussi bien et de titiller les équipes qui les précèdent.
Pour cela, le club s’appuie sur une forte ossature de jeunes joueuses dont 7 étaient à la dernière Coupe du monde U20. Le fer de lance de cette équipe est bien sûr Griedge Mbock Bathy, qui s'annonce comme une future taulière des Bleues, dans un avenir proche.
Cinq internationales U20 sont arrivées lors des deux dernières intersaisons (Marine Dafeur et Aminata Diallo cette année, Charlène Gorce, Margaux Bueno et Faustine Robert l’an dernier). Menées par les expérimentées Emmeline Mainguy, Audrey Février et Salma Amani, Guingamp dispose d’un groupe riche et homogène qui n’a sans doute pas d’équivalent dans le « deuxième championnat », d’autant plus qu’il a en pointe la Nigériane Désirée Oparanozie en provenance de Wolfsbourg (ou elle ne s’était pas imposée) en passant par la Turquie.

Juvisy dans la continuité

Toutefois, cela sera-t-il suffisant pour rivaliser avec Juvisy et Montpellier ? L’équipe essonnienne poursuit son chemin singulier d’équipe féminine de haut niveau qui n’est pas adossée à un club professionnel, et ne dépend ni ne profite des subsides d’une équipe de garçons.
L'équipe est passée à une phase post-Sandrine Soubeyrand et a recomposé son milieu de terrain où Inès Jaurena a déjà pris une place régulière avec en alternance à ses côtés Nadia Benmokhtar puis désormais Aïssatou Tounkara. Pour le reste les ajustements se font à la marge et sur le long terme : la gardienne Romane Bruneau arrive de La Roche-sur-Yon et la défenseure Théa Gréboval sont déjà l’avenir du club, alors que Kadidiatou Diani devient plus régulièrement titulaire.
A cela s'ajoute Sandrine Dusang qui retrouve progressivement sa place dans l'effectif. Mais l’évolution du club se joue aussi dans les structures et les conditions d’entraînement qui se rapprochent de plus en plus du professionnalisme, dans la manière de travailler à défaut des moyens financiers.

Montpellier poursuit sa reconstruction

Daughetee, l'une des nombreuses recrues héraultaises (photo MHSC)
Autant dire qu’il est plus probable de voir Juvisy concurrencer les deux équipes de tête que descendre au-delà de la quatrième place, dévolue depuis deux ans à Montpellier. Après le départ de Sarah M’Barek la saison dernière, le MHSC a continué sa mue en laissant partir cette saison plusieurs joueuses emblématiques : Hoda Lattaf et Ophélie Meilleroux ont arrêté leur carrière tandis qu’Élodie Ramos et Ludivine Diguelman jouent en D2 à Nîmes.
En deux ans, Montpellier a profondément renouvelé son équipe type, ne conservant qu’une ossature constituée de Viviane Asseyi, Solène Durand, Laetitia Philippe, Kelly Gadea, Claire Lavogez, Marion Torrent et Rumi Utsugi.
Poursuivant dans la lignée de l’an dernier, le club a recruté les internationales suédoises Linda Sembrant en provenance de Tyresö et Sofia Jakobsson de Cloppenbourg mais passée par Umeå, Rossiyanka et Chelsea, qui prenneont la suite de Josefine Öqvist qui a arrêté sa carrière.
L’Américaine Genessee Daughetee et la Camerounaise Francine Zouga complètent cet effectif cosmopolite dont la capitaine est l'expérimentée attaquante Laetitia Tonazzi venue chercher dans l’Hérault un statut de titulaire qu’elle n’avait pas à Lyon. Elle est là pour y apporter son expérience à un effectif jeune qui espère voir l’explosion des stars de l’équipe de France M-20 Claire Lavogez et Sandie Toletti. Si la mayonnaise prend, Montpellier restera bien à sa place dans le quatuor de tête mais sinon Guingamp ne devrait pas assez très loin.

Avec CHR$

Samedi 18 Octobre 2014
Sebastien Duret