#D1Arkema - En chiffres : Soyaux trouvera-t-il la faille à Bordeaux ?

Après cinq revers consécutifs en championnat, Soyaux se déplace à Bordeaux ce samedi dans l’espoir d’obtenir ce sursaut attendu depuis la nomination de Laurent Mortel. Les statistiques ne plaident toutefois pas en faveur des Sojaldiciennes.



photo ASJ Soyaux
Il n’est jamais facile pour une équipe de football de relever la tête après une série noire. Encore moins quand cette dernière a traversé une zone de turbulence assez importante ces dernières semaines. Mais sur le terrain du troisième de D1, les coéquipières de Siga Tandia veulent croire en leur bonne étoile dans un derby où les coups de pied arrêtés apparaissent déjà clé.

Les six buts marqués par Soyaux cette saison en D1, tous sur coup de pied arrêté et dans une zone restreinte.
En effet, un chiffre est particulièrement inquiétant pour l’ASJS avant ce match : en plus d’être la pire attaque du championnat (6 buts), les Charentaises ont marqué l’intégralité de leurs buts… sur coups de pied arrêtés. Seule équipe dans ce cas cette saison (Le Havre arrive loin derrière avec 3 réalisations sur 9 sur CPA), Soyaux risque de devoir trouver une autre solution face à des Bordelaises qui excellent dans ce domaine.

Sur les 11 buts subis par les joueuses de Pedro Martínez Losa cette saison, un seul est venu sur ce type de phase (contre Issy, défaite 1-3). Avec le PSG, qui n’en n’a toujours pas encaissé un seul sur CPA, Bordeaux présente le meilleur bilan dans ce domaine.

Les 62 coups de pied arrêtés subis par Bordeaux cette saison. Seule Laurie Teinturier a trouvé la faille dessus.

Retrouver de l’efficacité dans les deux surfaces

À ce problème de dépendance des coups de pied arrêtés vient s’ajouter pour les Sojaldiciennes un manque criant d’efficacité dans les deux surfaces. Car si d’un côté du terrain, elles ne parviennent pas à trouver la faille malgré plusieurs occasions (10 tirs dont 4,4 cadrés par match en moyenne), de l’autre ces dernières ont la fâcheuse habitude de laisser des positions de tirs dangereuses à leurs adversaires. Un constat que l’étude de la « danger zone »* vient démontrer.

Cette saison en championnat, Soyaux parvient à être à la fois l’équipe qui concède le plus de tirs en proportion dans cette zone (65 sur 109 tirs subis soit 59,6%) tout en étant l’une de celle qui peine le plus à tirer depuis cet espace (35 sur 89 tirs tentés soit 39,3%, seul Issy fait pire avec 35,2%). En plus d’avoir marqué tous leurs buts dans cette zone, les Charentaises y ont aussi encaissé la quasi intégralité en championnat (20 sur 21 buts pris).

Pas un hasard donc si, lorsqu’on fait la différence entre ses xG** et ses buts, l’ASJS est la seule à afficher un déficit important aussi bien offensivement que défensivement (voir tableau ci-dessous, cliquez dessus pour agrandir).
Soyaux marque moins et encaisse plus qu'il ne devrait, expliquant le fait d'être le seul club de D1 à afficher une différence xG offensive ou défensive aussi négative (les deux meilleures valeurs sont en vert, les deux pires en rouge)

Pour compléter ce constat, on peut aussi se pencher sur la production offensive des attaquantes sojaldiciennes cette saison en D1, avec un simple rapport entre leur xG+xA et leurs buts et passes décisives réelles. Et sans surprise, la totalité d’entre elles sont dans le rouge en termes d’efficacité.
Les performances des attaquantes de D1 cette saison.

Kimberley Cazeau, Nina Stapelfeldt ou encore Laura Bourgouin (suspendue ce samedi) apparaissent toutes sous la ligne rouge malgré une production correcte, signe d’un manque criant de réussite. Seule Rachel Avant s’en sort légèrement mieux mais pour une production moindre. Intéressant d’ailleurs de noter que l’an passé, la seule attaquante qui se montrait aussi efficace qu’attendue en Charente se nommait… Sarah Cambot, partie depuis à Guingamp.

L’heure du renouveau est attendue

La tâche s’annonce donc difficile pour Soyaux, privé de Laura Bourgouin, suspendue, qui devra faire face samedi dans le derby à une équipe programmée pour le podium. Mais le dernier match a montré quelques signes encourageants pour la suite.

Face à Reims lors de la 9e journée, le club charentais a retrouvé plus de mordant, avec plusieurs occasions dangereuses et un xG bien supérieur à sa moyenne mais non récompensé (1,91). Et ce avant que ses vieux démons ne finissent par lui coûter cher, allant jusqu’à encaisser son premier but depuis l’extérieur de la surface de la saison face à des Rémoises qui, à l’inverse, brillent par leur efficacité.

En arrivant début novembre, Laurent Mortel savait déjà l’immensité du travail qui l’attendait pour remettre cette équipe historique en route. Il va désormais devoir trouver les solutions rapidement pour empêcher le club sojaldicien de s’enliser dans la zone rouge.

Toutes les statistiques de cet article sont fournies par notre partenaire InStat Football : https://instatsport.com

*Danger Zone : espace du terrain où sont inscrits la majorité des buts en football. Il est situé entre l’entrée de la surface de réparation et la cage et fait la largeur de la surface de but.

**xG : Expected Goals, soit le nombre de buts que l’équipe aurait dû marquer en fonction de la probabilité que ses tirs se transforment en buts (calculée grâce à divers facteurs).

Vendredi 4 Décembre 2020
Daniel Marques