Les surprises ont été peu nombreuses pour l’heure cette saison. Avec le duo PSG-OL en tête et les deux promus dans la zone rouge, la tendance habituelle de ces dernières années semble se confirmer. Mais en observant de plus près certains chiffres, d’autres trajectoires sont à observer.
Pour cette analyse, nous allons nous appuyer principalement sur les expected goals* mais pas seulement. Il est donc important de rappeler en préambule que les statistiques sont toujours sujettes à l'interprétation. Elles ne remplacent en aucun cas l'observation réelle du terrain et des matchs. Elles permettent au contraire de réfléchir ensuite sur les raisons d’une sur-performance ou sous-performance.
Pour cette analyse, nous allons nous appuyer principalement sur les expected goals* mais pas seulement. Il est donc important de rappeler en préambule que les statistiques sont toujours sujettes à l'interprétation. Elles ne remplacent en aucun cas l'observation réelle du terrain et des matchs. Elles permettent au contraire de réfléchir ensuite sur les raisons d’une sur-performance ou sous-performance.
Un jeu de possession payant
Pour commencer, intéressons-nous à deux données assez simples mais qui traduisent une tendance nette : la possession et le tir ratio**. Si la première est connue de tous, la seconde est une comparaison entre les tirs tentés et subis par une équipe en moyenne. Un chiffre supérieur à 50% montre qu’une équipe a l’habitude de tirer plus souvent que son adversaire.
Assez logiquement, le PSG et l’OL sont détachés du reste des équipes avec une possession et un tir ratio bien supérieurs à la moyenne des clubs de D1 Arkema. Intéressant également de noter que les deux équipes actuellement relégables, Le Havre et Issy, sont à l’inverse dernières dans les deux secteurs.
La corrélation entre bons résultats et possession/tirs ratio plus importants semble se confirmer, même s’il y a quelques éléments à noter : le PFC, malgré un nombre de tirs plus important (65% de tir ratio) et des chiffres proches de Bordeaux, est aujourd’hui loin du troisième au classement. À l’inverse, Soyaux semble être proche des équipes de milieu de tableau (43,4% de tir ratio, 43% de possession) là où dans la réalité le club charentais est plutôt décroché. Reims, à l’instar des relégables, tire lui beaucoup moins que ses opposants mais peut s’appuyer sur une efficacité redoutable comme nous allons le voir.
La corrélation entre bons résultats et possession/tirs ratio plus importants semble se confirmer, même s’il y a quelques éléments à noter : le PFC, malgré un nombre de tirs plus important (65% de tir ratio) et des chiffres proches de Bordeaux, est aujourd’hui loin du troisième au classement. À l’inverse, Soyaux semble être proche des équipes de milieu de tableau (43,4% de tir ratio, 43% de possession) là où dans la réalité le club charentais est plutôt décroché. Reims, à l’instar des relégables, tire lui beaucoup moins que ses opposants mais peut s’appuyer sur une efficacité redoutable comme nous allons le voir.
L’OVNI rémois et l’inefficacité sojaldicienne
Continuons l’analyse en passant désormais aux performances offensives et défensives des équipes. Ces dernières, qui se reposent sur l’écart entre les npxG (xG sans les penalties) et les buts hors penalties, permettent de déceler assez clairement si certaines équipes sur-performent ou sous-performent par rapport à ce qui est attendu.
L’énorme efficacité rémoise saute aux yeux dès la première observation du graphique. Équipe qui tire le moins en championnat (61 frappes) et au npxG le plus faible (6,97), le Stade de Reims parvient dans le même temps à présenter la cinquième attaque du championnat (16 buts dont 3 sur penalty). Sa capacité à faire la différence dans des matchs où il est dominé joue en sa faveur, sachant que cette réussite s’observe logiquement chez les joueuses rémoises. À commencer par sa meilleure buteuse Mélissa Gomes (5 buts pour 2,8 xG).
À l’opposé de ce tableau, Soyaux confirme lui sa difficulté à trouver la faille devant, ce qui lui a souvent coûté cher sur cette première partie de saison. Un thème que nous avions déjà abordé il y a quelques semaines mais qui ne s’est pas arrangé depuis. Les Charentaises peinent toujours à frapper dans la danger zone*** (39,4% des tirs tentés, 2e plus faible total en D1) malgré une qualité de tir plutôt correcte comme nous allons le voir plus loin.
Pour le reste, l’OL semble légèrement plus frileux défensivement avec quatre buts pris malgré le « npxG contre » le plus faible de D1 (3,44). Son principal concurrent de la capitale profite lui d’une attaque qui tourne à plein régime avec une différence offensive largement positive (32,8 npxG pour 46 buts). Derrière dans la course à la troisième place, le FCGB profite des défaillances plus ou moins importantes de ses concurrents : manque de réalisme pour le PFC contre manque de solidité pour le MHSC. En bas de tableau, Issy présente lui sans surprise la défense la plus perméable (30,1 npxG pour 50 buts encaissés).
À l’opposé de ce tableau, Soyaux confirme lui sa difficulté à trouver la faille devant, ce qui lui a souvent coûté cher sur cette première partie de saison. Un thème que nous avions déjà abordé il y a quelques semaines mais qui ne s’est pas arrangé depuis. Les Charentaises peinent toujours à frapper dans la danger zone*** (39,4% des tirs tentés, 2e plus faible total en D1) malgré une qualité de tir plutôt correcte comme nous allons le voir plus loin.
Pour le reste, l’OL semble légèrement plus frileux défensivement avec quatre buts pris malgré le « npxG contre » le plus faible de D1 (3,44). Son principal concurrent de la capitale profite lui d’une attaque qui tourne à plein régime avec une différence offensive largement positive (32,8 npxG pour 46 buts). Derrière dans la course à la troisième place, le FCGB profite des défaillances plus ou moins importantes de ses concurrents : manque de réalisme pour le PFC contre manque de solidité pour le MHSC. En bas de tableau, Issy présente lui sans surprise la défense la plus perméable (30,1 npxG pour 50 buts encaissés).
Plus de situations = plus de buts ?
Cette observation des performances offensives et défensives peut être renforcée par une analyse plus approfondie du volume et du type d’occasions obtenues et subies. Pour se faire, on va croiser les npxG par match (volume d’occasions) avec les npxG par tir (qualité de ces occasions). Commençons d’abord par les occasions créées par les équipes.
À nouveau, le PSG et l’OL sont détachés loin devant, les grandes équipes se créant normalement toujours plus d’occasions de qualité. Les principaux concurrents à la troisième place suivent en revanche des logiques différentes.
Si Bordeaux est dans les clous attendu comme troisième, grâce notamment à son duo Shaw-Snoeijs (0,210 et 0,200 xG par tir chacune), le PFC apparaît lui aussi dans la bonne dynamique (2 npxG par match pour 0,130 npxG par tir). Pourtant, comme évoqué plus tôt, il est aujourd’hui assez détaché dans cette course au podium (8 points de retard sur Bordeaux). La faute sans doute à un manque de réussite dans les duels directs (défaites contre le cours du jeu contre le MHSC et le FCGB), en plus d’un manque de diversité offensif : l’entièreté des buts du Paris FC (18) a été inscrit dans la danger zone et seulement deux sur coups de pied arrêtés.
Autre équipe dans la course au podium actuellement, Fleury se montre lui extrêmement discret devant (1,03 npxG par match et 0,105 npxG par tir). Pas étonnant donc que le club francilien possède l’une des plus faibles attaques de D1 (11 buts) malgré sa cinquième position au classement. Un fait qu’il compense grâce à une défense plus solide.
En bas de tableau, si les deux relégables sont logiquement parmi les équipes qui se procurent le moins d’occasions de qualité, on y retrouve aussi Reims. La différence expliquée juste avant entre les Rémoises et Soyaux se voit encore plus ici, avec des occasions d’une qualité similaire mais un SDR qui a besoin de nettement moins d’occasions pour faire la différence. Preuve en est : même lors du 7-1 infligé à Issy, les joueuses d’Amandine Miquel n’avaient eu besoin que de 10 tirs pour marquer leurs sept buts.
Si Bordeaux est dans les clous attendu comme troisième, grâce notamment à son duo Shaw-Snoeijs (0,210 et 0,200 xG par tir chacune), le PFC apparaît lui aussi dans la bonne dynamique (2 npxG par match pour 0,130 npxG par tir). Pourtant, comme évoqué plus tôt, il est aujourd’hui assez détaché dans cette course au podium (8 points de retard sur Bordeaux). La faute sans doute à un manque de réussite dans les duels directs (défaites contre le cours du jeu contre le MHSC et le FCGB), en plus d’un manque de diversité offensif : l’entièreté des buts du Paris FC (18) a été inscrit dans la danger zone et seulement deux sur coups de pied arrêtés.
Autre équipe dans la course au podium actuellement, Fleury se montre lui extrêmement discret devant (1,03 npxG par match et 0,105 npxG par tir). Pas étonnant donc que le club francilien possède l’une des plus faibles attaques de D1 (11 buts) malgré sa cinquième position au classement. Un fait qu’il compense grâce à une défense plus solide.
En bas de tableau, si les deux relégables sont logiquement parmi les équipes qui se procurent le moins d’occasions de qualité, on y retrouve aussi Reims. La différence expliquée juste avant entre les Rémoises et Soyaux se voit encore plus ici, avec des occasions d’une qualité similaire mais un SDR qui a besoin de nettement moins d’occasions pour faire la différence. Preuve en est : même lors du 7-1 infligé à Issy, les joueuses d’Amandine Miquel n’avaient eu besoin que de 10 tirs pour marquer leurs sept buts.
Le PSG impassable
Dans l’ensemble, les équipes qui parviennent à obtenir des occasions de qualité, qu’importe le volume, marquent plus à quelques exceptions près. Un constat qui ne s’applique pas toujours dans l’autre sens, si on s’intéresse aux occasions subies par les clubs de D1 Arkema.
Ici, si le duo de tête parvient à concéder très peu d’occasions et depuis des positions peu avantageuses pour l’adversaire, le PSG excelle bien plus que son rival dans ce domaine. De quoi expliquer la différence d’efficacité défensive entrevue plus tôt ? Au moins en partie, sachant que la confrontation directe entre les deux a confirmé la capacité des Parisiennes à annuler l’attaque de leur adversaire.
Derrière, les différences entre les concurrents au podium apparaissent plus clairement : si le FCGB, le FCF 91, le MHSC et le PFC subissent tous à peu près le même nombre d’occasions, Bordeaux parvient à se montrer plus imperméable, avec un npxG nettement moins important (0,114). Ses trois concurrents compensent de leur côté en partie avec un nombre de tirs subis légèrement plus faible (92 pour le MHSC, 94 pour le PFC, 100 pour le FCF 91 contre 117 pour le FCGB).
Cet écart explique qu’un Paris FC, qui concède en moyenne des occasions aussi dangereuses que Soyaux et Issy (0,154), avec une forte proportion dans la danger zone (58,4% des tirs, plus haut total de D1), parvient à s’en sortir avec une meilleure défense (17 buts encaissés contre respectivement 23 et 53).
À noter par ailleurs la très bonne performance de Guingamp dans ce domaine. En bas du classement, Issy se retrouve à nouveau bon dernier, lui qui présente la pire défense pour une équipe de D1 à la trêve depuis la création de la poule unique il y a 28 ans (53 buts encaissés). Le Havre paye lui un trop gros nombre d’occasions concédées malgré sa capacité à ne pas laisser des positions trop dangereuses à ses adversaires. Sa forte proportion de buts encaissés sur coups de pied arrêtés (9 sur 23) pèse aussi lourd dans la balance.
Derrière, les différences entre les concurrents au podium apparaissent plus clairement : si le FCGB, le FCF 91, le MHSC et le PFC subissent tous à peu près le même nombre d’occasions, Bordeaux parvient à se montrer plus imperméable, avec un npxG nettement moins important (0,114). Ses trois concurrents compensent de leur côté en partie avec un nombre de tirs subis légèrement plus faible (92 pour le MHSC, 94 pour le PFC, 100 pour le FCF 91 contre 117 pour le FCGB).
Cet écart explique qu’un Paris FC, qui concède en moyenne des occasions aussi dangereuses que Soyaux et Issy (0,154), avec une forte proportion dans la danger zone (58,4% des tirs, plus haut total de D1), parvient à s’en sortir avec une meilleure défense (17 buts encaissés contre respectivement 23 et 53).
À noter par ailleurs la très bonne performance de Guingamp dans ce domaine. En bas du classement, Issy se retrouve à nouveau bon dernier, lui qui présente la pire défense pour une équipe de D1 à la trêve depuis la création de la poule unique il y a 28 ans (53 buts encaissés). Le Havre paye lui un trop gros nombre d’occasions concédées malgré sa capacité à ne pas laisser des positions trop dangereuses à ses adversaires. Sa forte proportion de buts encaissés sur coups de pied arrêtés (9 sur 23) pèse aussi lourd dans la balance.
Marges de progression et inversion de tendances
Que tirer comme conclusion de toutes ces données et performances observées ? Certaines équipes, aujourd’hui en difficulté, semblent avoir une certaine marge de progression si la réussite revient dans leur camp (Soyaux par exemple), quand d’autres pourraient se méfier d’une sur-performance trop importante. Afin de compléter tout cela et pour offrir une vision plus claire, terminons avec une différence des xG (xG pour – xG contre).
Ce simple calcul confirme quasi constamment les positions des équipes dans leur championnat respectif, les leaders affichant souvent des chiffres entre 2 et 4 quand les relégués ont eux un total négatif important.
Ce simple calcul confirme quasi constamment les positions des équipes dans leur championnat respectif, les leaders affichant souvent des chiffres entre 2 et 4 quand les relégués ont eux un total négatif important.
Sans surprise, le PSG et l’OL mènent la danse avec d’ailleurs les meilleurs totaux européens jusqu’ici. À titre de comparaison rapide, les principaux cadors allemands ou anglais sont un peu plus loin (Wolfsburg 2,67 / Bayern 2,39 / Arsenal 1,83 / Chelsea 1,74 / Man.Utd 1,24).
Derrière, le FCGB confirme sa troisième place alors que le bon résultat du Paris FC montre que la sensation de gâchis laissée par l’équipe francilienne depuis le début de saison n’est sans doute pas qu’une impression. En milieu de tableau, les chiffres sont plus serrés. Guingamp peut regretter, à l’instar du PFC, de s’être manqué sur certaines confrontations directes (défaites contre Fleury et Dijon).
À l’arrière, la course ne semble pas encore totalement jouée. La réussite du SDR offensivement lui a permis pour l’instant de prendre un peu d’air sur la zone rouge comme le confirment les expected points (11 actuellement contre 6 attendus, +5 points soit le plus grand écart en D1). Mais Soyaux pourrait se reprendre, avec en prime les arrivées attendues de Marie-Charlotte Léger et Kelly Gadéa en Charente.
Pour Issy et Le Havre, les tendances n’incitent pas à l’optimisme. Sauf changement de comportement sur le terrain ou renforts cet hiver, les deux clubs semblent bien partis pour redescendre. En comparaison, Metz et Marseille étaient descendus l’an passé en affichant une différence de xG de -1,67 et -1,94. Bien moins donc que les -2,36 du GPSO 92 aujourd’hui.
Derrière, le FCGB confirme sa troisième place alors que le bon résultat du Paris FC montre que la sensation de gâchis laissée par l’équipe francilienne depuis le début de saison n’est sans doute pas qu’une impression. En milieu de tableau, les chiffres sont plus serrés. Guingamp peut regretter, à l’instar du PFC, de s’être manqué sur certaines confrontations directes (défaites contre Fleury et Dijon).
À l’arrière, la course ne semble pas encore totalement jouée. La réussite du SDR offensivement lui a permis pour l’instant de prendre un peu d’air sur la zone rouge comme le confirment les expected points (11 actuellement contre 6 attendus, +5 points soit le plus grand écart en D1). Mais Soyaux pourrait se reprendre, avec en prime les arrivées attendues de Marie-Charlotte Léger et Kelly Gadéa en Charente.
Pour Issy et Le Havre, les tendances n’incitent pas à l’optimisme. Sauf changement de comportement sur le terrain ou renforts cet hiver, les deux clubs semblent bien partis pour redescendre. En comparaison, Metz et Marseille étaient descendus l’an passé en affichant une différence de xG de -1,67 et -1,94. Bien moins donc que les -2,36 du GPSO 92 aujourd’hui.
Toutes les statistiques de cet article sont fournies par notre partenaire InStat Football : https://instatsport.com
*xG : Expected Goals, soit le nombre de buts que l’équipe aurait dû marquer en fonction de la probabilité que ses tirs se transforment en buts (calculée grâce à divers facteurs).
**Tir ratio : nombre de tirs effectués / (nombre de tirs effectués + nombre de tirs subis) x 100. Si le résultat est supérieur à 50%, l’équipe tire plus que son opposant et inversement si le résultat est inférieur à 50%.
***Danger Zone : l’espace du terrain où sont inscrits la majorité des buts en football. Il est situé entre l’entrée de la surface de réparation et la cage et fait la largeur de la surface de but.
*xG : Expected Goals, soit le nombre de buts que l’équipe aurait dû marquer en fonction de la probabilité que ses tirs se transforment en buts (calculée grâce à divers facteurs).
**Tir ratio : nombre de tirs effectués / (nombre de tirs effectués + nombre de tirs subis) x 100. Si le résultat est supérieur à 50%, l’équipe tire plus que son opposant et inversement si le résultat est inférieur à 50%.
***Danger Zone : l’espace du terrain où sont inscrits la majorité des buts en football. Il est situé entre l’entrée de la surface de réparation et la cage et fait la largeur de la surface de but.