David Linarès (Dijon) : « Rien ne pouvait nous arriver »

Dijon l'a fait. Les Bourguignonnes ont éliminé Vendenheim, invaincu toutes compétitions confondues, et qui avait sorti le tenant du titre, le PSG, au tour précédent. Qualifié pour les ¼ de finale, David Linarès, le coach du DFCO, revient sur cette victoire que les Dijonnaises sont allés chercher « au bout d'elles même » et au bout d'une « interminable » séance de tirs aux buts.



(photo : FCV)
David, ça fait quoi d'être en quart de finale de ce challenge de France avec Dijon ?
C'est une grande satisfaction, on est dans une bonne période, c'est très réjouissant.

Vous vous imposez dans la douleur, cinq tirs aux buts à six. Quelle analyse faites-vous de ce match ?
Vendenheim a eu la maîtrise du jeu et nous on a essayé de défendre. On a eu quelques occasions, notamment une à 15 minutes de la fin : mon attaquante se retrouve seule face au gardien mais rate son face-à-face. Vendenheim s'est aussi procuré pas mal de situations dans le dernier quart d'heure. On a d'ailleurs sauvé un ballon sur notre ligne, il y a eu des geste héroïques de la part de mes joueuses et ma gardienne a sorti un très gros match. Les filles n'ont rien voulu lâcher et sont allés chercher la victoire au bout d'elle même. C'était un match difficile à vivre mais la victoire est encore plus belle.

« Il ne fallait pas les surestimer »

Vous avez souffert défensivement ?
Il y a eu quelques situations critiques mais bizarrement, je sentais les filles très solidaires en défense et dans le replacement défensif. J'avais le sentiment que rien ne pouvait nous arriver.

C'est quand même une surprise d'éliminer le leader de D2 à domicile.
Vu le nombre de textos et de messages que j'ai reçus...Oui c'est un exploit pour beaucoup de personnes. Mais on l'avait préparé. Certes, Vendenheim était invaincu et possédait une grosse qualité dans le jeu mais notre objectif était de les faire douter en ne prenant pas de buts, le temps jouait alors en notre faveur. Il fallait aussi ne pas avoir peur, ne pas les surestimer.

Vous battez l'équipe qui a sorti le PSG au tour précédent et qui vous avait infligé un 3-0 lors du match aller en championnat, comment l'expliquez-vous ?
Oui, surtout que ce jour-là, on aurait dû en prendre plus. Les filles avaient une revanche à prendre sur elle même et par rapport à cet adversaire. On avait aussi le challenge d'être la première équipe à faire chuter Vendenheim. Et tout le monde s'est mis au diapason.

« Elles ont vraiment à la hauteur sur le terrain et en dehors... »

Les supporters étaient aussi du voyage
Quelle était l'ambiance d'après-match ?
C'était surréaliste, les filles ont laissé éclater leur joie. En plus, c'est au bout d'une séance de tirs au but interminable où c'est souvent la loterie. Je retiens aussi que ma gardienne a fait une grosse performance en détournant trois pénaltys. Dimanche c'était la folie, elles ont vraiment été à la hauteur sur le terrain et en dehors...

C'est historique pour Dijon...
Oui surtout que l'équipe de Dijon, c'était l'équipe de Saint-Apollinaire l'année dernière. C'est une histoire récente. On a reçu beaucoup de félicitations de la part de tous les membres du club, et pour les filles ça leur amène une certaine reconnaissance. Je suis heureux qu'elle soit reconnue à leur juste valeur car, au-delà du résultat, le football est un réel investissement, une réelle passion pour elles.

Vous êtes désormais le petit poucet de ce challenge, avec quelles ambitions ?
Ce serait de recevoir au prochain tour pour que ce soit vraiment la fête. Peu importe l'adversaire.

Même Lyon...?
Étant donné que j'ai joué là-bas et que j'ai de fortes attaches avec ce club, pourquoi pas. Pour les filles ce serait aussi l'occasion d'affronter un adversaire prestigieux. Mais ce que l'on veut, c'est jouer à domicile.

C'est votre plus grande joie d'entraîneur cette qualification en quart de finale ?
Oui étant donné que j'ai commencé il y a un peu plus de dix mois...Ces matches à élimination directe ont toujours un parfum particulier et quand on est du bon côté, c'est toujours très agréable.

Recueillis par Thibault Simonnet pour footofeminin.fr

Dimanche 13 mars 2011 - 15h00
Vendenheim - Dijon : 0-0 (tab 5-6)
Vendenheim (Stade Waldeck)
Spectateurs : 200
Arbitres : Nathalie Mittelbronn assisté de Khalid Chaanani et Pascal Oudin.
Tirs au but : Ey (1-0), Mathely (1-1), Diawara (2-1), P.Hakkar (-), Gruat (3-1), C.Hakkar (3-2), Bouteldja (-), Vernevault (3-3), Klughertz (4-3), J.Paulin (4-4), Schwartz (-), Brahier (-), Meyer (5-4), Bibila (5-5), Walocha (-), Rabut (5-6)
Aucun avertissement
Vendenheim : 1-Delphine Soret, 2-Laure Anstett, 3-Nadia Bouteldja, 4-Kadidia Diawara, 5-Jennifer Meyer ©, 6-Julie Brachotte (15-Julie Walocha 58'), 7-Laura Ey, 8-Cynthia Duteil, 9-Joanna Schwartz, 10-Sabrina Klughertz, 11-Aurélie Mula (14-Flavie Gruat 66'), Entr.: Christian Amoakon
Non utilisées : 12-Noémie Sturm, 13-Nadia Miloudi
Dijon : 1-Jennifer Gautherot ©, 2-Cécilia Hakkar, 3-Céline Brocard, 4-Anaïs Brahier, 5-Aline Vernevaut, 6-Aurore Rabut, 7-Marine Andriot (13-Kali Bibila 66'), 8-Marie Mathely, 9-Julia Paulin, 10-Priscillia Hakkar, 11-Pauline Desbourdieux (14-Sarah Manzoni 87'), Entr.: David Linares
Non utilisée : 12-Claire Passemard

Lundi 14 Mars 2011
Thibault Simonnet