Les Bleues d'attaque (photo Tim GUIGON/FFF)
Après un passage à vide suite au titre olympique de 2016, le dernier titre qui lui manquait, et le début d'un nouveau cycle, l'Allemagne est de retour aux affaires. Elle qui s'était arrêtée en quarts de finale lors de la Coupe du monde 2019 et du dernier Euro en 2017 (son pire résultat dans la compétition), elle retrouve le dernier carré d'une compétition qu'elle a déjà remportée à huit reprises. Dans un groupe considéré comme le « groupe de la mort » avant le début du tournoi avec également l'Espagne et le Danemark, la Mannschaft a mené sa barque avec tranquillité. Face à son voisin autrichien en quarts ensuite, dans un match qui fut la meilleure des publicités pour la Bundesliga, elle a été secouée mais a terminé la rencontre avec un résultat net en sa faveur. Impressionnante offensivement, elle a également fait preuve de solidité défensive, pourtant un secteur qui soulevait des interrogations avant que l'Euro ne commence. En quatre matchs depuis le début de la compétition, elle a inscrit onze buts et n'en a pas encaissé. Le bilan est impeccable.
L'Allemagne, le retour aux affaires
Qu'est ce qui a changé en si peu de temps pour que l'équipe, certes sur le retour avec plein de jeunes joueuses prometteuses, revienne en quelques matchs à un niveau qu'elle n'avait plus connu depuis six ans ? La réponse ne tient pas en une phrase et les éléments sont divers, mais il ne fait aucun doute que les retours de deux joueuses d'expérience blessées à des postes-clés a fait une vraie différence et changé le visage de l'équipe que l'on voyait évoluer ces derniers mois. Au sein d'une défense parfois friable, le retour de Marina Hegering a apporté expérience et stabilité, tandis qu'en attaque, celui d'Alexandra Popp, renforcé par l'absence sur covid de Lea Schüller, a apporté une grosse plus-value à la fois dans le jeu et devant les cages. Très précieuse dans son jeu dos au but avec des joueuses telles que Lina Magull ou Sara Däbritz (pas à son meilleur niveau) pour construire dessus, elle est également la seule joueuse du tournoi à avoir marqué à chacun des quatre matchs et a confirmé -si besoin était- qu'elle est une des meilleures joueuses de tête au monde. Celle qui dispute à 31 ans son premier Euro, après une saison à nouveau gâchée par les blessures, est déterminée, en jambes, et une menace de tous les instants. Il n'y a a priori pas de raison pour qu'elle perde sa place au profit de Schüller même si celle-ci est désormais remise.
L'Allemagne, invincible ou résultats en trompe-l'oeil ?
Comme mentionné plus haut, le bilan comptable de la Mannschaft est parfait, et reflète bien à la fois la maîtrise de l'équipe, sa capacité à faire le dos rond et à se montrer chirurgicale quand cela s'avère nécessaire. Cependant, elle n'a pas toujours été ultra dominatrice, et aurait pu connaître des matchs plus compliqués si ses adversaires avaient été plus adroits devant les cages de Merle Frohms et évité d'offrir des buts comme ce fut le cas pour l'Autriche et l'Espagne, les deux adversaires qui ont menacé l'Allemagne. Le duel face à la Roja a tourné court avec une erreur très tôt dans la rencontre de la gardienne espagnole dont Klara Bühl avait profité, avant qu'Alex Popp ne fasse la différence sur corner avant la pause. L'Allemagne avait marqué sur ses deux seules occasions, l'Espagne avait gâché. La seconde période voyait la Mannschaft gérer. Ce fut plus compliqué encore face à l'Autriche, car l'Allemagne était passée proche d'être menée, et ne marquait son deuxième but qu'en toute fin de match.
Dans le jeu, les joueuses de Martina Voss-Tecklenburg peuvent être bougées, et il ne fait aucun doute que la France se créera des opportunités, notamment en passant sur les côtés défendus par Giulia Gwinn, qui n'hésite pas à monter, et Felicitas Rauch, peut-être le « maillon faible » de la défense. La charnière centrale est solide mais n'est pas la plus rapide. Il y aura de l'espace dans la défense allemande, mais il faudra savoir en profiter. Car la Mannschaft de son côté a montré qu'il ne fallait pas lui faire le moindre cadeau, que même dominée, un mauvais renvoi, un tir de loin, un corner, un ballon en profondeur pouvait lui permettre de changer le cours d'un match. Elle aura cependant une absente de taille pour la demi-finale, Klara Bühl -montée en puissance au cours de la compétition- ayant été testée positive au covid. Elle devrait logiquement être remplacée par Jule Brand mais Martina Voss-Tecklenburg pourrait vouloir choisir une option plus expérimentée dans un style qui serait forcément différent. Une chose est sûre, la joueuse qui la remplacera sera également dangereuse...
Dans le jeu, les joueuses de Martina Voss-Tecklenburg peuvent être bougées, et il ne fait aucun doute que la France se créera des opportunités, notamment en passant sur les côtés défendus par Giulia Gwinn, qui n'hésite pas à monter, et Felicitas Rauch, peut-être le « maillon faible » de la défense. La charnière centrale est solide mais n'est pas la plus rapide. Il y aura de l'espace dans la défense allemande, mais il faudra savoir en profiter. Car la Mannschaft de son côté a montré qu'il ne fallait pas lui faire le moindre cadeau, que même dominée, un mauvais renvoi, un tir de loin, un corner, un ballon en profondeur pouvait lui permettre de changer le cours d'un match. Elle aura cependant une absente de taille pour la demi-finale, Klara Bühl -montée en puissance au cours de la compétition- ayant été testée positive au covid. Elle devrait logiquement être remplacée par Jule Brand mais Martina Voss-Tecklenburg pourrait vouloir choisir une option plus expérimentée dans un style qui serait forcément différent. Une chose est sûre, la joueuse qui la remplacera sera également dangereuse...
Pour la France, une nouvelle barrière à faire tomber
En faisant tomber le tenant du titre néerlandais en quarts pour mettre fin à une série de cinq sorties consécutives à ce stade de la compétition dans les grands tournois et obtenir sa première qualification en demi-finale dans un Euro, les Bleues ont déjà fait tomber une double barrière importante. Une autre se dresse désormais devant elles : la France n'a jamais atteint la finale d'un tournoi majeur, et elle n'a jamais battu l'Allemagne dans un tournoi majeur, même si le dernier duel date de la Coupe du monde 2015 et que les deux sélections ont bien changé depuis. La tâche s'annonce ardue pour les Tricolores face à une équipe qui a elle aussi fait bonne impression.
Mais les Bleues n'ont rien à envier aux Allemandes dans le jeu, bien au contraire. Malgré une phase de groupes en demi-teinte, la France a montré qu'elle pouvait se montrer dangereuse pendant 120 minutes en quarts de finale notamment grâce à sa profondeur d'effectif, et des joueuses entrant en jeu apportant un vrai dynamisme, quelles qu'elles soient. D'autant plus nécessaire que la France aura eu deux jours de repos en moins en plus d'avoir disputé une prolongation.
La clé, comme toujours, sera l'efficacité devant le but. L'Allemagne a montré qu'elle pouvait être -comme souvent- d'une efficacité redoutable, au contraire de la France qui plus est privée de sa meilleure arme très tôt dans le tournoi. Aborder cette rencontre avec Marie-Antoinette Katoto en bonne santé aurait apporté une dose d'optimisme supplémentaire, mais cela fait désormais plusieurs matchs que les Françaises apprennent à faire sans elle. Pas vraiment avec succès, tant elles ont peiné à faire la différence devant le but adverse après la première période face à l'Italie lors du premier match de poule. Mais elles ont également montré une capacité à se procurer des occasions qui leur permettent un certain gâchis, et le principal sera la qualification. La défense tricolore aura aussi son rôle à jouer face à une équipe qui pourra imprimer un gros pressing dès la première minute de jeu, pour chercher à empêcher la France de jouer son jeu, tout comme elle pourra attendre les Bleues dans sa moitié de terrain pour jouer la contre-attaque. Derrière les joueuses les plus en vue comme Alex Popp et Lina Magull, l'équipe entière ne regarde pas à la dépense d'énergie à l'image de la précieuse Svenja Huth trop souvent sous-estimée. Il est à peu près certain que la France aura des opportunités pour marquer, et il ne faudra pas les manquer, tout en se montrant solide défensivement face à une menace multiple et polyvalente.
Mais les Bleues n'ont rien à envier aux Allemandes dans le jeu, bien au contraire. Malgré une phase de groupes en demi-teinte, la France a montré qu'elle pouvait se montrer dangereuse pendant 120 minutes en quarts de finale notamment grâce à sa profondeur d'effectif, et des joueuses entrant en jeu apportant un vrai dynamisme, quelles qu'elles soient. D'autant plus nécessaire que la France aura eu deux jours de repos en moins en plus d'avoir disputé une prolongation.
La clé, comme toujours, sera l'efficacité devant le but. L'Allemagne a montré qu'elle pouvait être -comme souvent- d'une efficacité redoutable, au contraire de la France qui plus est privée de sa meilleure arme très tôt dans le tournoi. Aborder cette rencontre avec Marie-Antoinette Katoto en bonne santé aurait apporté une dose d'optimisme supplémentaire, mais cela fait désormais plusieurs matchs que les Françaises apprennent à faire sans elle. Pas vraiment avec succès, tant elles ont peiné à faire la différence devant le but adverse après la première période face à l'Italie lors du premier match de poule. Mais elles ont également montré une capacité à se procurer des occasions qui leur permettent un certain gâchis, et le principal sera la qualification. La défense tricolore aura aussi son rôle à jouer face à une équipe qui pourra imprimer un gros pressing dès la première minute de jeu, pour chercher à empêcher la France de jouer son jeu, tout comme elle pourra attendre les Bleues dans sa moitié de terrain pour jouer la contre-attaque. Derrière les joueuses les plus en vue comme Alex Popp et Lina Magull, l'équipe entière ne regarde pas à la dépense d'énergie à l'image de la précieuse Svenja Huth trop souvent sous-estimée. Il est à peu près certain que la France aura des opportunités pour marquer, et il ne faudra pas les manquer, tout en se montrant solide défensivement face à une menace multiple et polyvalente.
Déclarations
Corinne Diacre (sélectionneuse de la France)
"On est sereines, le groupe vit bien. On n'a pas changé nos habitudes, on a fait la même chose qu'au premier tour avec trois jours entre deux matches. Il n'y a pas d'impatience, il ne faut absolument pas jouer le match avant l'heure. À nous de bien préparer ce match. On va faire connaissance avec ce lieu qu'on ne connaît pas. Il n'y a pas de doute, mes joueuses ne doutent pas, elles sont confiantes et aussi conscientes de ce qu'elles n'ont pas réussi à faire en termes d'efficacité au dernier match. J'ai surtout souligné le mental de mon groupe, qui a été extraordinaire en quarts, elles n'ont rien lâché.
Pour nous, l'important ce n'est pas d'avoir le ballon ou de ne pas l'avoir, c'est surtout d'être efficaces. On a vu certaines équipes avoir la possession à outrance, mais si elles ne sont pas efficaces dans les surfaces ça ne sert pas à grand-chose. On ne va pas changer notre plan de jeu, l'idée sera la même. On va essayer de marquer un peu plus rapidement que ce qu'on a fait sur notre dernier match. Surtout rechercher l'efficacité dans les deux surfaces."
Martina Voss-Tecklenburg (sélectionneuse de l'Allemagne)
"Je pense que tout le monde a vu dans la phase de groupes et en quart de finale que la France a une équipe très forte qui est capable de trouver de bonnes solutions pour sortir de la pression. Elles se concentrent sur leur jeu en transition car elles ont beaucoup de rythme dans leur équipe et dirigent une grande partie de leur jeu offensif vers les ailes. Elles ont beaucoup de joueuses talentueuses en un contre un et sont également fortes sur coups de pied arrêtés. Elles sont vraiment, vraiment bonnes. J'avais déjà dit avant le tournoi que la France, si elle parvenait à être à la hauteur de son potentiel, être parmi les favorites pour remporter ce tournoi. Demain (ndlr : mercredi), ce sera un match très équilibré. Nous verrons deux équipes qui vont tout donner, et nous attendons avec impatience un vrai spectacle footballistique."
"On est sereines, le groupe vit bien. On n'a pas changé nos habitudes, on a fait la même chose qu'au premier tour avec trois jours entre deux matches. Il n'y a pas d'impatience, il ne faut absolument pas jouer le match avant l'heure. À nous de bien préparer ce match. On va faire connaissance avec ce lieu qu'on ne connaît pas. Il n'y a pas de doute, mes joueuses ne doutent pas, elles sont confiantes et aussi conscientes de ce qu'elles n'ont pas réussi à faire en termes d'efficacité au dernier match. J'ai surtout souligné le mental de mon groupe, qui a été extraordinaire en quarts, elles n'ont rien lâché.
Pour nous, l'important ce n'est pas d'avoir le ballon ou de ne pas l'avoir, c'est surtout d'être efficaces. On a vu certaines équipes avoir la possession à outrance, mais si elles ne sont pas efficaces dans les surfaces ça ne sert pas à grand-chose. On ne va pas changer notre plan de jeu, l'idée sera la même. On va essayer de marquer un peu plus rapidement que ce qu'on a fait sur notre dernier match. Surtout rechercher l'efficacité dans les deux surfaces."
Martina Voss-Tecklenburg (sélectionneuse de l'Allemagne)
"Je pense que tout le monde a vu dans la phase de groupes et en quart de finale que la France a une équipe très forte qui est capable de trouver de bonnes solutions pour sortir de la pression. Elles se concentrent sur leur jeu en transition car elles ont beaucoup de rythme dans leur équipe et dirigent une grande partie de leur jeu offensif vers les ailes. Elles ont beaucoup de joueuses talentueuses en un contre un et sont également fortes sur coups de pied arrêtés. Elles sont vraiment, vraiment bonnes. J'avais déjà dit avant le tournoi que la France, si elle parvenait à être à la hauteur de son potentiel, être parmi les favorites pour remporter ce tournoi. Demain (ndlr : mercredi), ce sera un match très équilibré. Nous verrons deux équipes qui vont tout donner, et nous attendons avec impatience un vrai spectacle footballistique."
UEFA Women's Euro 2022 - Angleterre - Demi-finale
Mercredi 27 juillet 2022 - 20h00 locales (21h00 françaises)
ALLEMAGNE - FRANCE
Milton Keynes (MK Stadium)
Arbitres : Cheryl Foster (pays de Galles) assistée de Michelle O'Neill (Irlande) et Guadalupe Porras Ayuso (Espagne). 4e arbitre : Lina Lehtovaara (Finlande). Arbitres VAR : Tomasz Kwiatkowski (Pologne) assisté de Bartosz Frankowski (Pologne) et Tiago Martins (Portugal)
En direct sur TF1 et Canal +
Mercredi 27 juillet 2022 - 20h00 locales (21h00 françaises)
ALLEMAGNE - FRANCE
Milton Keynes (MK Stadium)
Arbitres : Cheryl Foster (pays de Galles) assistée de Michelle O'Neill (Irlande) et Guadalupe Porras Ayuso (Espagne). 4e arbitre : Lina Lehtovaara (Finlande). Arbitres VAR : Tomasz Kwiatkowski (Pologne) assisté de Bartosz Frankowski (Pologne) et Tiago Martins (Portugal)
En direct sur TF1 et Canal +