#FIFAWWC - Steph Catley (Australie) : « Ce matin en me levant, j'avais la sensation qu'on allait avoir un penalty »

Forcément heureuses après la victoire tant attendue de l'Australie face à l'Irlande (1-0), pour le match d'ouverture des Matildes dans leur coupe du monde devant une foule record, les joueuses de Tony Gustavsson ont affiché toute leur détermination pour la suite. Et l'héroïne du jour a même confié avoir anticipé le penalty obtenu par les siennes.



(photo Matildas)
Un grand ouf de soulagement, et des sourires aussi prononcés qu'on peut s'y attendre après des débuts réussis dans leur coupe du monde. Voilà comment résumer l'émotion des joueuses Australiennes en zone mixte après la victoire aussi courte que primordiale décrochée face à l'Irlande (1-0) par les Matildas au stade olympique de Sydney, devant plus de 75 000 personnes, un chiffre record, ce jeudi.

« C'est ma première coupe du monde, c'est la première fois que je jouais devant autant de monde, donc j'étais contente de la victoire et j'ai hâte de fêter ça avec les filles », racontait Cortnee Vine dans les travées de l'enceinte qu'elle espère retrouver pour la finale, après le coup de sifflet final. « C'était incroyable, peu d'entre nous avaient joué devant autant de personnes avant ce soir, on sent vraiment le soutien de tout le pays et c'est très spécial », renchérissait Mary Fowler, la remplaçante de la malheureuse Sam Kerr dans le onze de départ, peu après.

« C'était fou de voir à quel point la foule était enjouée, comment elle nous a supporté. Le moment le plus incroyable ça a sûrement été lorsque l'hymne national a commencé », reprenait Vine, quand sa compatriote, la Lyonnaise Ellie Carpenter, a confié : « J'ai été très émue de chanter l'hymne national, j'ai pleuré un petit peu ». « On a joué beaucoup de match à la maison, devant notre public, mais jamais pour ce genre d'occasion, on n'a jamais vu ça », s'extasiait à son tour l'unique buteuse et capitaine du soir, Steph Catley.

" L'équipe est prête quoiqu'il arrive "

Dans une rencontre démarrée timidement, où les occasions franches se sont faites attendre, les Matildas ont fait le principal en allant chercher un succès qu'elles espèrent fondateur. « Il a y eu beaucoup de discussions entre nous sur le fait qu'on devait se concentrer sur le fait de jouer au foot (malgré l'émotion, NDLR), même si on savait qu'on aurait des moments où on serait un peu moins bien que d'autres. Donc quand c'est arrivé, on a su gérer et faire le job (...) La façon dont les joueuses ont géré les 15 dernières minutes, physiquement, c'est très fort. On avait 5 débutantes (en coupe du monde), ce soir elles ont prouvé que l'équipe est prête quoiqu'il arrive », s'est enorgueilli Tony Gustavsson en conférence de presse.

« Je suis très fière, on voulait repartir avec les 3 points ce soir », appréciait de son côté Carpenter, alors que la partie, longtemps dominée par les locales, a bien failli se terminer sur un nul, tant les joueuses de Vera Pauw ont poussé sur la fin : « elles voulaient absolument marquer, donc il y avait beaucoup plus de joueuses qui sont montées devant en fin de match, expliquait Carpenter. Mais nous sommes solides défensivement, on a réussi à tenir bon dans ces moments de pression, pour empêcher le ballon de rentrer au fond des filets donc je suis très heureuse ».

Pourtant, les Matildas auraient eu de quoi être dispersée, entre l'ambiance unique et la terrible annonce, faite au groupe la veille au soir, du forfait de la meilleure buteuse de l'histoire de la sélection Sam Kerr, touchée à un mollet : « c'est probablement l'un des moments les plus déchirants de ma carrière, Sam est une des meilleures joueuses du monde, c'est notre leader spirituelle, elle représente tellement pour cette équipe, donc devoir se passer d'elle seulement un jour avant le début de la coupe du monde, dans un moment comme celui-ci, c'est horrible », reconnaissait Catley.

"On va faire de notre mieux pour aller le plus loin possible, et on espère que Sam nous rejoindra"

Qui a raconté que ce coup dur a permis au groupe, finalement, de se souder encore plus : « ça nous a donné un petit plus, un feu intérieur, tout le monde s'est dit qu'il fallait en faire plus parce que Sam n'était pas là, on en a parlé et on l'a bien appliqué. Sam est toujours près de nous, elle est de toutes les réunions, à la mi-temps elle a discuté avec toutes les joueuses, elle a participé au discours d'avant-match... C'est Sam, et elle est toujours avec nous. Donc on va faire de notre mieux pour aller le plus loin possible, et on espère que Sam nous rejoindra ».

D'autant que la numéro 7 australienne était guidée par une fois inébranlable, due à une étrange prémonition : « Je savais que c'était à moi de tirer les penaltys ce soir. Normalement, je suis 2e dans la liste, et forcément, vu que Sam était absente ce soir, c'était ma responsabilité. J'avais le feeling qu'il allait y avoir un penalty pour nous ce soir, je ne sais pas pourquoi, mais ce matin en me réveillant j'ai eu cette sensation ». Un rêve qui est devenu réalité, pour le plus grand bonheur de toute une nation qui croit un peu plus, désormais, en ses chances de victoire finale.

Jeudi 20 Juillet 2023
A Sydney, Vincent Roussel