Julien Gourbeyre, vous êtes le créateur du magazine VESTIAIRES, dédié aux éducateurs de football. D’où vous est venue cette idée ?
De mes débuts d'éducateur justement, en 2003. J'intervenais comme préparateur physique à l'AS Misérieux-Trévoux (01), en DH, aux côtés de Gérard Goutalier. C'est là que je me suis aperçu que les éducateurs en club, les bénévoles, lisaient très peu la presse sportive. En tant que journaliste, ça m'a interpellé ! J'ai alors compris qu'il y avait un décalage entre le contenu des journaux et les attentes de ces passionnés, qui ne s'y retrouvaient pas. Cela tombait bien, car moi non plus…
Que voulez-vous dire ?
Pendant 10 ans, j'ai couvert l'actualité de l'OL et de l'ASSE. J'ai passé quelques bons moments, mais très vite, je me suis ennuyé. Toujours les mêmes questions, les mêmes réponses, la même langue de bois, et cette sensation désespérante d'être dans l'éphémère, le superficiel. À 30 ans, j'étais déjà aigri ! Jusqu'au jour où mon père, qui connaissait pourtant ma passion pour le football, m'a lancé "tu n'es peut-être pas fait pour ça". Cette vérité a agi sur moi comme un électrochoc.
VESTIAIRES n'est donc pas qu'une opportunité professionnelle, c'est aussi un choix de vie.
Exactement. Je voulais faire quelque chose de plus concret, de plus authentique, de plus enrichissant, de plus utile aussi, tout en assouvissant ma passion pour le football en tant que "discipline" et non pas "domaine de prédilection". Car aujourd'hui, le journalisme sportif n'est plus exercé par des passionnés de foot, mais par des hommes de média qui, on l'a encore vu cet été, se complaisent dans la polémique, la rumeur, le commérage… Tout ce que je déteste !
En combien de temps avez-vous lancé VESTIAIRES ?
J'ai travaillé tout seul sur le projet pendant deux ans, à mes heures perdues, avant de tout plaquer professionnellement et de lancer le numéro 1 en janvier 2009.
Un pari risqué ?
Oui, car je gagnais plutôt bien ma vie. J'étais "en place" comme on dit. Mais l'envie de m'épanouir était trop forte. Ceci dit, je ne me suis pas non plus lancé à l'aveugle. Outre la réalisation d'une étude de marché, je suis parti à la rencontre d'une dizaine de personnalités du football pour leur demander ce qu'elles pensaient du projet et si elles étaient prêtes à intervenir régulièrement dans le magazine de façon bénévole.
De mes débuts d'éducateur justement, en 2003. J'intervenais comme préparateur physique à l'AS Misérieux-Trévoux (01), en DH, aux côtés de Gérard Goutalier. C'est là que je me suis aperçu que les éducateurs en club, les bénévoles, lisaient très peu la presse sportive. En tant que journaliste, ça m'a interpellé ! J'ai alors compris qu'il y avait un décalage entre le contenu des journaux et les attentes de ces passionnés, qui ne s'y retrouvaient pas. Cela tombait bien, car moi non plus…
Que voulez-vous dire ?
Pendant 10 ans, j'ai couvert l'actualité de l'OL et de l'ASSE. J'ai passé quelques bons moments, mais très vite, je me suis ennuyé. Toujours les mêmes questions, les mêmes réponses, la même langue de bois, et cette sensation désespérante d'être dans l'éphémère, le superficiel. À 30 ans, j'étais déjà aigri ! Jusqu'au jour où mon père, qui connaissait pourtant ma passion pour le football, m'a lancé "tu n'es peut-être pas fait pour ça". Cette vérité a agi sur moi comme un électrochoc.
VESTIAIRES n'est donc pas qu'une opportunité professionnelle, c'est aussi un choix de vie.
Exactement. Je voulais faire quelque chose de plus concret, de plus authentique, de plus enrichissant, de plus utile aussi, tout en assouvissant ma passion pour le football en tant que "discipline" et non pas "domaine de prédilection". Car aujourd'hui, le journalisme sportif n'est plus exercé par des passionnés de foot, mais par des hommes de média qui, on l'a encore vu cet été, se complaisent dans la polémique, la rumeur, le commérage… Tout ce que je déteste !
En combien de temps avez-vous lancé VESTIAIRES ?
J'ai travaillé tout seul sur le projet pendant deux ans, à mes heures perdues, avant de tout plaquer professionnellement et de lancer le numéro 1 en janvier 2009.
Un pari risqué ?
Oui, car je gagnais plutôt bien ma vie. J'étais "en place" comme on dit. Mais l'envie de m'épanouir était trop forte. Ceci dit, je ne me suis pas non plus lancé à l'aveugle. Outre la réalisation d'une étude de marché, je suis parti à la rencontre d'une dizaine de personnalités du football pour leur demander ce qu'elles pensaient du projet et si elles étaient prêtes à intervenir régulièrement dans le magazine de façon bénévole.
"On nous commande même les anciens numéros"...
Et alors ?
Tous se sont montrés très enthousiastes, sauf un.
Peut-on savoir de qui il s'agit ?
Henri Emile. Il m'a dit qu'un magazine sur les éducateurs ne se vendrait jamais…
Or, VESTIAIRES se porte bien aujourd'hui !
En un peu plus de dix-huit mois, nous avons attiré 6000 abonnés sans aucune campagne de communication. Le bouche-à-oreille a très bien fonctionné. Il faut dire que le taux de satisfaction de nos abonnés dépasse tout ce qu'on avait imaginé. Très souvent, quand un entraîneur s'abonne et reçoit son premier numéro, il nous commande dans la foulée tous les anciens qu'il a ratés ! C'est pour nous un signe qui ne trompe pas.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, que trouve t-on dans votre magazine ?
Des papiers d'actualité sur le monde amateur, des sujets de fond, et surtout beaucoup d'articles pédagogiques et pratiques signés par des professionnels de l'entraînement, de la préparation physique, des métiers de la santé, etc… VESTIAIRES a pour vocation d'être un outil d'aide et d'accompagnement pour les éducateurs, quel que soit leur catégorie ou niveau de pratique. C'est un magazine conçu pour et par les techniciens du football. Un concept novateur et unique dans le paysage de la presse football en France. Le fait de ne pas être en kiosque traduit cette volonté de se démarquer des titres traditionnels.
Vous avez réussi à fédérer le monde des éducateurs avec des collaborations "prestigieuses" telles que Gérard Houllier, Christian Gourcuff, Raynald Denoueix, Guy Lacombe, Jean Fernandez, Alain Perrin, etc… Comment vous y êtes-vous pris ?
Au départ, je me suis pas mal servi de mon carnet d'adresse, puis le capital sympathie du magazine a fait le reste. Aujourd'hui, bon nombre de techniciens nous contactent eux-mêmes pour faire partager leur compétence ou expérience sur tel ou tel sujet.
Quel bilan tirez vous après deux années d’existence et bientôt 20 numéros ?
Le bilan est forcément positif. En discutant avec nos abonnés lorsque nous organisons des conférences en compagnie d'un entraîneur de Ligue 1, mais aussi en lisant leurs courriers, leurs emails, j'ai le sentiment que VESTIAIRES est venu combler un vide, qu'il a répondu à une attente. C'est une fierté. J'ai créé en quelque sorte le magazine que je rêvais de lire et, manifestement, beaucoup avaient les mêmes aspirations…
Tous se sont montrés très enthousiastes, sauf un.
Peut-on savoir de qui il s'agit ?
Henri Emile. Il m'a dit qu'un magazine sur les éducateurs ne se vendrait jamais…
Or, VESTIAIRES se porte bien aujourd'hui !
En un peu plus de dix-huit mois, nous avons attiré 6000 abonnés sans aucune campagne de communication. Le bouche-à-oreille a très bien fonctionné. Il faut dire que le taux de satisfaction de nos abonnés dépasse tout ce qu'on avait imaginé. Très souvent, quand un entraîneur s'abonne et reçoit son premier numéro, il nous commande dans la foulée tous les anciens qu'il a ratés ! C'est pour nous un signe qui ne trompe pas.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, que trouve t-on dans votre magazine ?
Des papiers d'actualité sur le monde amateur, des sujets de fond, et surtout beaucoup d'articles pédagogiques et pratiques signés par des professionnels de l'entraînement, de la préparation physique, des métiers de la santé, etc… VESTIAIRES a pour vocation d'être un outil d'aide et d'accompagnement pour les éducateurs, quel que soit leur catégorie ou niveau de pratique. C'est un magazine conçu pour et par les techniciens du football. Un concept novateur et unique dans le paysage de la presse football en France. Le fait de ne pas être en kiosque traduit cette volonté de se démarquer des titres traditionnels.
Vous avez réussi à fédérer le monde des éducateurs avec des collaborations "prestigieuses" telles que Gérard Houllier, Christian Gourcuff, Raynald Denoueix, Guy Lacombe, Jean Fernandez, Alain Perrin, etc… Comment vous y êtes-vous pris ?
Au départ, je me suis pas mal servi de mon carnet d'adresse, puis le capital sympathie du magazine a fait le reste. Aujourd'hui, bon nombre de techniciens nous contactent eux-mêmes pour faire partager leur compétence ou expérience sur tel ou tel sujet.
Quel bilan tirez vous après deux années d’existence et bientôt 20 numéros ?
Le bilan est forcément positif. En discutant avec nos abonnés lorsque nous organisons des conférences en compagnie d'un entraîneur de Ligue 1, mais aussi en lisant leurs courriers, leurs emails, j'ai le sentiment que VESTIAIRES est venu combler un vide, qu'il a répondu à une attente. C'est une fierté. J'ai créé en quelque sorte le magazine que je rêvais de lire et, manifestement, beaucoup avaient les mêmes aspirations…
"Bientôt à l'étranger"...
Comment VESTIAIRES est-il perçu aujourd'hui par les entraîneurs de haut niveau ?
En L1 et L2, la majorité sont abonnés, alors que VESTIAIRES s'adresse principalement aux éducateurs de la base ! Pour moi c'est une surprise, mais ça prouve aussi que derrière l'homme de résultat se cache un technicien avant tout passionné par son sport. C'est presque rassurant par les temps qui courent ! Je peux vous dire que lorsqu'un entraîneur parmi ceux que vous avez cités précédemment nous voit arriver, il ne cache pas sa joie ! Avec nous, il sait qu'il va parler de football.
Quelles sont vos relations avec la DTN ?
Très bonnes. Elles étaient même excellentes avec Gérard Houllier qui malheureusement est parti un peu vite… Toujours est-il que la DTN a compris que VESTIAIRES, tout en tenant à son indépendance, n'avait d'autre dessein que de mettre ses compétences éditoriales au service du football français en général et de ses éducateurs en particulier. Nous revendiquons même une vocation de relais pédagogique, de porte-voix en direction de la base. Notre approche n'est pas démagogique, nous ne portons les valises de personne. Simplement, je pars du principe que tout ce qui peut aider les éducateurs dans leur quotidien ou encourager les bénévoles à se former, a sa place dans nos colonnes.
Des évolutions dans le magazine sont-elles prévues ?
Nous sommes en constante réflexion pour améliorer le contenu, car on peut toujours mieux faire. Nous travaillons également sur le développement du titre dans les pays francophones. Nous avons déjà signé un partenariat avec la fédération de soccer du Québec. Des discussions sont entamées avec les fédérations marocaines, suisses et belges. Enfin, après le guide sur la préparation physique publié cet été, qui a connu un franc succès, nous allons encore élargir notre gamme de produits en publiant avant la fin de l'année un second ouvrage hors série sur les systèmes tactiques, signé par Jean-Marc Furlan.
Vous trouvez encore le temps d'entraîner aujourd'hui ?
Bien sûr ! Je suis responsable des U13 à Ain-Sud Foot (01) où je donne également un coup de main au président dans le domaine du marketing et de la communication. Encadrer des joueurs est une passion, mais c'est aussi, dans mon cas, indispensable pour rester en prise avec la réalité du terrain et celle des éducateurs. C'est d'ailleurs sur le terrain, à l'entraînement ou en match, que je puise l'essentiel de mes idées de sujet pour VESTIAIRES !
Propos recueillis par Jean-Louis Bouffartigues
En L1 et L2, la majorité sont abonnés, alors que VESTIAIRES s'adresse principalement aux éducateurs de la base ! Pour moi c'est une surprise, mais ça prouve aussi que derrière l'homme de résultat se cache un technicien avant tout passionné par son sport. C'est presque rassurant par les temps qui courent ! Je peux vous dire que lorsqu'un entraîneur parmi ceux que vous avez cités précédemment nous voit arriver, il ne cache pas sa joie ! Avec nous, il sait qu'il va parler de football.
Quelles sont vos relations avec la DTN ?
Très bonnes. Elles étaient même excellentes avec Gérard Houllier qui malheureusement est parti un peu vite… Toujours est-il que la DTN a compris que VESTIAIRES, tout en tenant à son indépendance, n'avait d'autre dessein que de mettre ses compétences éditoriales au service du football français en général et de ses éducateurs en particulier. Nous revendiquons même une vocation de relais pédagogique, de porte-voix en direction de la base. Notre approche n'est pas démagogique, nous ne portons les valises de personne. Simplement, je pars du principe que tout ce qui peut aider les éducateurs dans leur quotidien ou encourager les bénévoles à se former, a sa place dans nos colonnes.
Des évolutions dans le magazine sont-elles prévues ?
Nous sommes en constante réflexion pour améliorer le contenu, car on peut toujours mieux faire. Nous travaillons également sur le développement du titre dans les pays francophones. Nous avons déjà signé un partenariat avec la fédération de soccer du Québec. Des discussions sont entamées avec les fédérations marocaines, suisses et belges. Enfin, après le guide sur la préparation physique publié cet été, qui a connu un franc succès, nous allons encore élargir notre gamme de produits en publiant avant la fin de l'année un second ouvrage hors série sur les systèmes tactiques, signé par Jean-Marc Furlan.
Vous trouvez encore le temps d'entraîner aujourd'hui ?
Bien sûr ! Je suis responsable des U13 à Ain-Sud Foot (01) où je donne également un coup de main au président dans le domaine du marketing et de la communication. Encadrer des joueurs est une passion, mais c'est aussi, dans mon cas, indispensable pour rester en prise avec la réalité du terrain et celle des éducateurs. C'est d'ailleurs sur le terrain, à l'entraînement ou en match, que je puise l'essentiel de mes idées de sujet pour VESTIAIRES !
Propos recueillis par Jean-Louis Bouffartigues