Nous n'avons pas atteint le haut niveau pour nous faire la passe à dix.
Crédit L'Equipe.fr
Nous vivons et vibrons pour un foot performant et percutant, combatif, compétitif et fédérateur. Une D1 privée de deux clubs et une D2 bridée, c'est un football qui recule.
La rigidité des règlements ne doit pas nous empêcher de faire preuve de logique. Des décisions de bon sens doivent être prises pour permettre à notre sport d'exister sans hésiter, de s'affirmer sans balbutier, de se projeter fièrement dans l'avenir.
Les actes sans vision ne sont pas à la hauteur de l'engouement populaire que nous avons réveillé en 2019. Dans le sillage d'un Mondial réussi et de Championnats qui progressent et qui sont mis en lumière tous les week-ends, nous, toutes les joueuses, ne pouvons nous résoudre à nous partager un héritage d'objectifs non atteints et de promesses non tenues.
Le jeu direct, créatif, incisif a séduit le public. Et pourtant, en dehors du terrain, le foot français au féminin manque encore de puissance et de mouvement. À l'heure où les Championnats européens se professionnalisent et se développent à grande vitesse, le nôtre, avec la décision de priver la D1 de deux clubs la saison prochaine, montrerait qu'il s'appauvrit et rétrécit ses horizons.
La rigidité des règlements ne doit pas nous empêcher de faire preuve de logique. Des décisions de bon sens doivent être prises pour permettre à notre sport d'exister sans hésiter, de s'affirmer sans balbutier, de se projeter fièrement dans l'avenir.
Les actes sans vision ne sont pas à la hauteur de l'engouement populaire que nous avons réveillé en 2019. Dans le sillage d'un Mondial réussi et de Championnats qui progressent et qui sont mis en lumière tous les week-ends, nous, toutes les joueuses, ne pouvons nous résoudre à nous partager un héritage d'objectifs non atteints et de promesses non tenues.
Le jeu direct, créatif, incisif a séduit le public. Et pourtant, en dehors du terrain, le foot français au féminin manque encore de puissance et de mouvement. À l'heure où les Championnats européens se professionnalisent et se développent à grande vitesse, le nôtre, avec la décision de priver la D1 de deux clubs la saison prochaine, montrerait qu'il s'appauvrit et rétrécit ses horizons.
On nous demande de jouer à dix contre les meilleures équipes du monde...
Comment inspirer les futures licenciées et garder nos talents dans de telles conditions ? Nous, joueuses de D1 et de D2, appuyées par nos clubs et nos entraineurs.euses, soutenues par ceux qui défendent les intérêts présents et futurs de tous les joueurs et les joueuses, parlons d'une même voix pour porter une ambition forte.
Nous défendons la méritocratie comme valeur et vertu de notre sport. C'est cette grande histoire du mérite qui passionne les fans, crée de l'attente et électrise les compétitions. Nous réaffirmons notre volonté d'aider à structurer notre discipline. Pour que ce mondial ne soit pas qu'un simple coup de projecteur.
Nous défendons la méritocratie comme valeur et vertu de notre sport. C'est cette grande histoire du mérite qui passionne les fans, crée de l'attente et électrise les compétitions. Nous réaffirmons notre volonté d'aider à structurer notre discipline. Pour que ce mondial ne soit pas qu'un simple coup de projecteur.
"Lui faire manquer une marche pourrait revenir à sacrifier une génération entière"
Une D1 amputée ne contribuera pas à l'éclairage régulier de notre sport. Au contraire. Au lieu d'attirer deux clubs vers le haut, elle tirerait tout le monde vers le bas. En fragilisant des athlètes de haut niveau qui ont besoin de temps de jeu. En fragilisant la D2, véritable vivier de nos talents. En fragilisant tous ces clubs qui maillent notre territoire, qui contribuent à éduquer nos jeunes filles et qui comptent sur nous pour inspirer des envies de jouer toujours plus nombreuses.
Conjuguer le football au féminin et au futur, c'est avoir le sens de la créativité et du long terme. Notre sport grandit pas à pas, palier par palier. Lui faire manquer une marche pourrait revenir à sacrifier une génération entière. Donnons-lui plutôt les moyens d'entrer dans l'Histoire. »
Conjuguer le football au féminin et au futur, c'est avoir le sens de la créativité et du long terme. Notre sport grandit pas à pas, palier par palier. Lui faire manquer une marche pourrait revenir à sacrifier une génération entière. Donnons-lui plutôt les moyens d'entrer dans l'Histoire. »
Les signataires
Charlotte Bilbault (Bordeaux) ; Anna Björk Kristjánsdóttir (Le Havre) ; Gwenaëlle Butel (Issy-les-Moulineaux) ; Manon Cazes (Albi) ; Maureen Cosson (La Roche-sur-Yon) ; Marine Coudon (OM) ; Ophélie Cuynet (Dijon) ; Gwenaëlle Devleesschauwer (Lille) ; Solène Durand (Guingamp) ; Charlène Farrugia (Rodez) ; Noémie Freckhaus (Vendenheim) ; Charlotte Fromantin (Montauban) ; Morgane Gaudin (Strasbourg) ; Christy Gavory (Lens) ; Léa Le Garrec (Fleury) ; Claire Lelarge (Saint-Malo) ; Aude Moreau (Le Puy) ; Angéline Quentin (Orléans) ; Eugénie Le Sommer (Lyon) ; Charlotte Lorgeré (Nantes) ; Laureen Navas (Grenoble) ; Irene Paredes (PSG) ; Justine Rougemont (Metz) ; Maureen Saint-Léger (Nice) ; Tatiana Solanet (Thonon Évian) ; Lalia Storti (Saint-Étienne) ; Siga Tandia (Soyaux) ; Marion Torrent (Montpellier) ; Gaëtane Thiney (Paris FC) ; Phallon Tullis-Joyce (Reims).