Les Etats généraux du sport féminin en équipe

Tango Bourges Basket organisait à Bourges, ces 16 et 17 mai 2013, les Premiers États Généraux du Sport Féminin en Équipe.



L’idée de cet événement est née d’un paradoxe qui n’est plus supportable :
Le sport féminin en équipe est de plus en plus performant en France grâce aux qualités et aux valeurs développées par les femmes en équipe : fairplay, sportivité, ténacité, courage, beauté du geste, humilité et surtout solidarité.

Pourtant, le sport féminin en équipe est méprisé en France. Ce mépris se concrétise par une insuffisance préoccupante de moyens, une faiblesse de l’engagement des entreprises et une médiatisation très déséquilibrée en faveur du sport masculin.

L’origine de ce paradoxe est évidemment culturelle et de nombreux observateurs y voient l’expression d’une misogynie encore très vivace. La conséquence est un développement très insuffisant du sport féminin en équipe, en France.

Le remarquable palmarès de Bourges Basket est une opportunité pour que le club s’engage sur la cause du sport féminin en équipe. Sa légitimité, sa crédibilité et sa notoriété lui donnent une responsabilité, désormais assumée avec détermination.

Les Premiers États Généraux du Sport Féminin en Équipe réuniront tous les acteurs concernés : pouvoirs publics, collectivités territoriales, experts, responsables de fédérations sportives, sportifs et sportives de haut niveau, entreprises et journalistes.

L’objectif est de connaître la nature, l’ampleur, les causes du mépris dénoncé et d’identifier les actions qui le neutraliseront et libéreront le sport féminin en équipe.

Les Premiers États Généraux du Sport Féminin en Équipe représentent la première initiative d’un combat que Bourges Basket souhaite mener sur le long terme en fédérant toutes les ressources qui se déclareront. D’autres opérations sont d’ores et déjà prévues. Le manque de moyens pour organiser ce premier événement est bien sûr une illustration du problème soulevé par Bourges Basket.

Les raisons d'un engagement

Le sport féminin est méprisé en France. Il s’agit plus d’un constat que d’une opinion. Ce mépris tend à décroître bien-sûr mais avec une lenteur préoccupante.

La bonne nouvelle est que de nombreuses personnalités s’en émeuvent et suscitent de plus en plus d’initiatives, convergeant vers le même objectif :
Valérie Fourneyron, Ministre des Sports, a déclaré dès sa nomination que le sort du sport féminin était une priorité.

La journaliste Fabienne Broucaret signe en juin 2012 un ouvrage très documenté Le sport féminin / Le sport, dernier bastion du sexisme dénonçant les innombrables entraves au développement du sport féminin.

La sociologue Catherine Louveau intensifie ses travaux sur les constructions sociales, qui réglementent les représentations et les pratiques « acceptables » du corps, et perpétue la division des rôles (aux hommes le « faire », aux femmes le « plaire »).

Les blogs se multiplient et donnent un éclairage des étonnantes différences de traitement entre sport féminin et sport masculin.

De plus en plus de collectivités locales s’emparent du problème et tentent de trouver des solutions, à l’instar de la ville de Bourges qui a inscrit l’inégalité entre sport féminin et sport masculin à l’ordre du jour de son forum social 2012 ou du département de Loire-Atlantique qui lance un appel à projet pour développer la pratique sportive féminine.

Cet élan encore timide, demeure naturellement disparate.

Dans le même temps, le club Tango Bourges Basket cumule les performances et s’interroge sur la manière de mettre ce succès au service de la cause du sport féminin.

Aidé d’un groupe de décideurs et d’experts rompus à la construction de projets stratégiques, Tango Bourges Basket décide en juin 2012 de devenir en France le porte-drapeau du sport féminin et notamment du sport féminin en équipe qui peut se targuer d’une qualité aujourd’hui remarquable : la solidarité.

Comment fédérer les savoirs, les expériences, les envies, les idées qui permettront aux sports féminins en équipe d’obtenir enfin l’aura qu’ils méritent ?


Mercredi 15 Mai 2013
Sebastien Duret