Bruno Bini : "Elle fait des choses qui ne sont pas dans le manuel"
La joie de Bruno Bini au coup de sifflet final (photo : Eric Baledent)
« Je suis heureux. C'était un match difficile, âpre face à une bonne équipe du Nigeria qui a mis un gros impact physique. On a mieux su rivaliser sur le plan technique et tactique. On n'a a jamais été trop menacé sauf sur coups de pied arrêtés. Le seul bémol, c'est la blessure aux adducteurs de Wendie Renard. On était un peu loin les unes des autres sur le terrain. J'ai alors fait un choix tactique en mettant deux numéros six et en apportant de la vitesse sur les côtés. Et si on gagnait cette bataille du milieu, je savais qu'on remporterait le match. En tombant dans ce groupe, on savait que ce serait trois gros matches, trois finales. Maintenant on a trois points et personne ne peut nous les enlever. On veut aller le plus loin possible, on n'est pas pressé de rentrer. Louisa ? Il y a peu de joueurs comme elles. On dit souvent qu'on apprend à jouer au foot dans un manuel mais elle fait des choses qui ne sont pas dans le manuel. C'est une artiste. J'ai souvent froid et il fait réellement soleil quand elle touche le ballon...Ca réchauffe. Mais elle peut faire tout ça car les autres bossent comme des folles autour d'elles. Aujourd'hui, j'ai vu Camille (Abily) bosser pour l'équipe comme rarement. Je l'ai fait jouer dans un registre qui, je pense, ne lui convient pas plus que ça. Mais c'est ça aussi l'état d'esprit de l'équipe de France. Delie ? Je l'ai surnommée Zorro parce qu'Henri Salvador disait : « Et alors, et alors...Zorro est arrivé ». Elle est en pleine bourre, ce n'est pas sa compétition mais c'est sa période. Il y a des périodes exceptionnelles qui durent comme ça. Elle, ça fait près de quatre mois depuis le tournoi de Chypre. En plus, elle est jeune elle n'a que 21 ans. Elle a beaucoup travaillé aujourd'hui et n' a touché que très peu de ballons. Et puis maintenant, on se fixe des petits challenges entre nous.»
Louisa Necib : "L'ambiance était formidable"
« (élue joueuse du match) Je me suis très bien sentie sur ce match, les comparaisons avec Zidane me font plaisir... Je ne pense pas que ça puisse me nuire, car j'y suis habituée depuis très jeune. Comme moi, c'est toute l'équipe qui est reconnue pour sa technique (...) Inconsciemment, l'enjeu nous a mis en difficulté pour entrer dans le match. Il y avait aussi l'importance du premier match car c'est toujours difficile d'entrer dans une compétition. Il y avait un très beau soleil, et une température élevée, cela a été difficile de jouer sous une telle chaleur. Le Nigeria nous a posé des problèmes. Elles ont pratiqué un bon football mais on a su inscrire un but important et suffisant pour la victoire (...) L'ambiance était formidable, on n'a pas l'habitude en France de jouer devant autant de spectateurs. C'est toujours agréable de jouer avec tout ce monde.
Elise Bussaglia : "Bien de pouvoir compter sur les 21 joueuses"
« On a souffert de la chaleur car il n'a pas fait forcément beau ces derniers jours. On s'attendait à une opposition plus relevée que lors de nos derniers matches amicaux. On l'a eu. On a eu du mal à mettre notre jeu en place, à se trouver mais c'était le premier match de la Coupe du monde devant un public nombreux. Il y a aussi eu un peu de crispation par rapport à la compétition. On n'a pas développé notre plus beau jeu mais on a pris trois points, c'est l'essentiel. A la mi-temps, le coach a décidé de nous replacer différemment, « Gégène » (Eugénie Le Sommer) et « Thom » (Elodie Thomis) ont apporté beaucoup de percussion sur le côté, il en fallait. C'est bien de pouvoir compter sur les 21 joueuses, c'est important si on veut franchir des caps dans la compétition. Face au Canada, on devra aussi réussir à mettre en place notre jeu, à se trouver dans les pieds. Une fois qu'on y arrivera, on franchira des paliers. »
Laura Georges : "Mieux communiquer encore"
« On était contente de participer à cette compétition. Contractées ? Il faudrait que je revois les images, mais je pense que c'était plus la hâte de démarrer la compétition. Les Nigerianes avaient à cœur d'imposer leur jeu, leur impact physique. On s'est dit qu'il fallait faire au mieux, qu'il fallait être solide, ce but nous libère mais durant tout le match on était très soucieuse de ne pas prendre de buts. Il faudra améliorer les petits détails, les ballons en profondeur. Il y a eu quelques moments délicats. Il n'y avait pas hors-jeu sur le face à face d'Oparanozie ? Alors, une meilleure communication devrait nous aider. Il faut faire attention, c'est très bruyant. Même en criant, la communication est difficile dans ces stades car il y a une belle ambiance. Il faut redoubler de vigilance. Avec la chaleur, les déplacements, on était moins mobiles, un peu loin de nos adversaires. On doit être plus mobile, avoir plus de disponibilités l'une pour l'autre. Le Nigeria était très solide en défense, mieux organisé mais je pensais que ça irait encore plus vite devant. Maintenant, il faut monter crescendo et mieux communiquer encore. Il va y avoir plus de bruit et il faut savoir se dire les choses. Si la voix ne marche pas, il faudra communiquer avec les yeux. »
Wendie Renard : "Laura a raison, il faut plus se parler"
« J'ai senti un gros coup au niveau de l'adducteur. On va voir ça tranquillement avec le « doc' » à l'hôtel ce soir. Je ne pense pas que ça soit grave mais je ressens une gêne. On a joué à 15 heures, il faisait assez lourd. Mais dans l'ensemble, on a quand même bien géré le match. On sait que le premier match est important, on a désormais les trois points en poche, on va bien se reposer pour le Canada. Point positif, on ne jouera pas à 15 heures, ça ira donc mieux au niveau de la fraîcheur. Il faudra aussi hausser le niveau de jeu car on a joué sans jouer en première mi-temps. On peut toujours faire plus mais l'important est fait et il y aura des choses à revoir. La communication ? C'est un mot essentiel pour le football. Tout n'a pas été clair. Laura a raison, il faut plus se parler. Aujourd'hui, ce sont les petits détails qui font la différence. Ce problème de communication peut-être un gros détail à l'arrivée.»
Sonia Bompastor : "Il faudra jouer un peu plus"
Sonia Bompastor aura été décisive dans la défense (photo : Eric Baledent)
« Il y avait un peu de tension, de pression au début du match mais c'est parce que le groupe manque un peu d'expérience. On connaît l'importance du premier match, on avait envie de bien faire et quand on veut trop bien faire, il y a un peu trop de pression. J'ai eu du mal dans le premier quart d'heure, c'était aussi dû à ça : l'envie de bien faire. Contre le Canada, il va falloir faire mieux. Ce premier match va nous permettre de gagner de la confiance. Il faudra jouer un peu plus, avoir moins de pression mais ça viendra naturellement parce qu'on est rentré dans la compétition. Et puis même si le staff nous avait donné quelques infos, on n'avait jamais affronté d'équipes africaines. On ne savait donc pas trop quel style de jeu, elles allaient nous proposer. On était un petit peu dans l'inconnue. »
Propos recueillis par Thibault Simonnet et Sébastien Duret à Sinsheim.