Murielle Pannier : « Effacer ces petites erreurs »

Duel de bas tableau, ce dimanche, puisque Le Mans (9e) reçoit Toulouse (7e). Un match déjà crucial pour les Mancelles qui rencontreront ensuite deux autres candidats au maintien (Hénin et Saint-Brieuc). Pour Murielle Pannier, capitaine du Mans, ce mois de janvier sera « déterminant ».



Murielle Pannier (photo : Van Gol)
Quels sont vos souhaits pour cette année 2011 ?
On veut déjà se maintenir et pour atteindre cet objectif, ce mois de janvier sera déterminant puisqu’on va rencontrer trois adversaires directs. On recevra Toulouse, on se déplacera ensuite à Hénin-Beaumont avant d’accueillir la Roche-sur-Yon. Ce seront trois matches très importants pour la suite.

Le match contre Toulouse dimanche est déjà décisif. Vous les aviez battus 2-1 à l’aller, que faire pour gagner ?
Les Toulousaines vont venir avec un esprit de revanche. A l’extérieur, c’était déjà un match engagé, donc on s’attend au même type de match et les conditions météo ne vont rien arranger. Il faudra qu’on arrive à mettre en place notre jeu, c’est ce qui nous fait défaut quand on joue contre des équipes plus physiques que nous. On ne devra pas paniquer et garder nos bases.

« Un apprentissage difficile »

Avec les reports de matches et le calendrier difficile, Le Mans reste sur trois matches sans victoires (défaite 5-0 à Juvisy, défaite 3-0 à Montpellier, et match nul à Rodez 0-0) et n’a plus gagné depuis le 14 novembre dernier. Est-ce que le groupe y pense ?
Non, on reste surtout sur notre dernier déplacement à Rodez où l’on a retrouvé des choses intéressantes qu’il faudra mettre en place dès dimanche. On n’est pas trop inquiètes car on sait que la saison va être difficile et que les résultats dépendent de nos performances. Il ne faut pas se démobiliser.

Comment jugez-vous cette première partie de saison ?
C’est un apprentissage difficile mais nous ne bénéficions pas des conditions idéales car on ne pas compter sur l’ensemble de notre effectif. Le groupe bouge car des jeunes l’intègre durant les grands déplacements, et ce n’est pas toujours facile de régler les automatismes. On est une équipe qui essaye de jouer au ballon même si dans cette première partie de saison, il y a certains matches où l’on a perdu des points.

Il y a des matches où vous avez des regrets ?
Contre Hénin, on perd 2-1 à cause d’erreurs individuelles qui se sont payées cash. Il y a aussi le match nul contre Yzeure, à domicile, où l’on aurait pu faire mieux.

Que manque t-il à l’équipe pour assurer le maintien sereinement ?
Il faut absolument arriver à effacer ces petites erreurs qui peuvent sembler anecdotiques, au départ, et qui, au final, finissent par un but encaissé. Il nous faut aussi un peu plus de maturité et faire les bons choix au bon moment sur certaines phases de jeu.

En tant que capitaine, c’est aussi votre rôle d’apporter votre expérience, de donner des conseils aux jeunes ?
C’est ce que j’essaye de faire en appuyant mon entraîneur maintenant ce sont souvent des erreurs de jeunesse. J’ai en tête l’exemple d’un dribble qu’on effectue en défense alors qu’il n’est pas nécessaire, c’est une prise de risque inutile qui nous met en danger.

« Si on négocie mal le mois de janvier, ce sera une saison galère jusqu’à la fin »

Vous disiez tout à l’heure que la D1 était un apprentissage difficile. Quelles sont les différences entre la D1 et la D2 ?
Il y a plus d’impact physique, les duels sont plus intenses et le ballon circule plus vite. En D1, on n’a pas, non plus, le droit à l’erreur. Contrairement en D2, où une erreur n’a pas forcément de conséquences, en D1, ça fait mouche.

Le Mans n’est pas arrivé à gagner deux matches de suite cette saison, pourquoi ?
Notre groupe n’est pas stable, il y a des filles qui travaillent et qui ne peuvent pas se déplacer. Si on arrivait à mettre un groupe qui soit le même chaque semaine, ce serait plus facile. Mais à part ça, je ne sais pas pourquoi on n’arrive pas à aligner deux victoires de suite.

Vous en avez peut-être l’occasion durant ce mois de janvier avec la réception de trois concurrents directs au maintien. Des bons résultats vous donneraient un bon bol d’air.
Ce serait l’idéal car tout va se jouer là. Si les résultats sont positifs on va se donner un petit bol d’air et on va remonter au classement en s’éloignant de nos adversaires directs. Dans le cas contraire, ce sera une saison galère jusqu’à la fin.

Sur le plan personnel, ça fait quoi de jouer pour la première fois en D1, à 33 ans ?
J’étais très heureuse quand on est monté l’année dernière. Car la D1, c’était mon rêve même si je n’y croyais pas vraiment car à 33 ans, j’ai conscience d’être plus proche de la fin de ma carrière que du début.

Etes-vous déçue de ne pas y avoir goûté plus tôt ?
C’est sûr que j’aurais aimé y jouer plus tôt si c’était possible. Mais je suis aussi contente d’avoir gravi les échelons petit à petit. Et puis dans tous les clubs où j’ai évolué, il y a eu une ascension, donc c’est bien de vivre cet expérience là, c’est super enrichissant.

« Ma première préoccupation, c’est de retrouver un travail »

Vous avez pour l’instant joué tous les matches avec votre club. Comment jugez-vous votre début de saison sur le plan personnel ?
Physiquement, c’est difficile mais ça c’est lié à mon âge et à mon poste. J’essaye d’apporter mon expérience notamment au niveau de la gestion des temps faibles et des temps forts au cours des matches. J’essaye également d’amener ma petite pierre à l’édifice dans le collectif, de conseiller les plus jeunes et surtout j’essaye de prendre du plaisir.

Est-ce que vous avez encore envie de jouer au football après cette saison ?
Ma première préoccupation, c’est de retrouver un travail donc tout va dépendre de ça. Si j’ai une proposition de travail ailleurs rien ne me bloquera au Mans. Je sais que je suis plus proche de la fin de ma carrière mais si ça peut continuer encore un an, ce serait très bien. Si ce n’est pas possible parce que j’ai une opportunité professionnelle, je ne me poserais pas trop la question.

L’envie de jouer est encore là ?
Oui car je suis une passionnée. Je joue au foot depuis que j’ai huit ans, c’est une grande partie de ma vie. Je ne le fais plus depuis cette année, mais j’étais aussi impliquée en tant qu’éducatrice au Mans. La foot, c’est quelque chose que je ne vis pas quotidiennement mais presque.

Recueillis par Thibault Simonnet pour footofeminin.fr

MURIELLE PANNIER
Née le 9 juin 1977 à Laval
Milieu de terrain

Parcours
ASPTT Laval (1986-1990), FC Montjean (1990-1992), AS La Dorée (1993-1997), US Arnage (1997-1999), Saint-Herblain OC (1999-2004), Le Mans UC72 puis Le Mans FC (depuis 2004)

Sélection
International universitaires (2001)

Cette saison
11 matchs (11 titularisations) - 1 but

Jeudi 6 Janvier 2011
Sébastien Duret