Nigeria - France ou comment gérer la pression ?

Pour le premier match du Mondial, la gestion de la pression aura été primordiale. Explications.



Ôter toute pression, c’est le principal souhait de Bruno Bini au moment d’entamer sa causerie avant ce premier match de Coupe du Monde face au Nigeria. La veille du match sur le terrain à l’occasion d’un entraînement de 45 minutes, le sélectionneur avait souhaité dédramatiser cette rencontre. Au-delà du terrain, les joueuses avaient pu découvrir les immenses vestiaires du Rhein-Neckar-Arena, un stade flambant neuf inauguré il y a 2 ans, et qui abrite les rencontres du club d’Hoffenheim.

Mais le jour de la rencontre, il était difficile de faire abstraction de toute pression inutile. Tout d’abord avec l’arrivée du car marquée par une haie de supporters de part et d’autre, quelques centaines de personnes arrivées plusieurs heures avant pour ne pas manquer de soutenir les Bleues. Et puis l’entrée sur le terrain, dans un stade de 25 000 places déjà copieusement garni dès 13h00. Les appareils photos à la main, les Françaises découvraient l’ensemble dans un contexte bien différent de la veille. Cette fois-ci elles y étaient !

Un stade quasiment plein ! (photos : Eric Baledent)
Bruno Bini avait en conséquence concocté une causerie dont seul il a le secret pour libérer les esprits. C’est ainsi que les joueuses se voyaient replonger dans le village de Bruno Bini dans le Sud de la France. Sur la place du village, Bruno décrivait alors les maisons une à une avant de parler de deux anciens assis sur un banc à regarder les jeunes jouer au foot avec deux buts improvisés. L’un rétorquait à l’autre : « Celui-là il ira loin » avant de faire référence à une situation similaire pour les joueuses là où elles aussi ont tapé dans la balle, en étant les plus fortes et promises à un bel avenir. Une préparation en décalage, « un truc à deux balles » dixit Bruno Bini mais aussi une fraîcheur au moment d’aborder ce rendez-vous. Un avenir qui se joue dorénavant en Bleue.

La veille du match, avec l'Agence France Presse, Bruno Bini avait été questionné sur le choix entre pression et plaisir. Le plaisir l'a eu à la fin du match et la pression ce sont les joueuses, mais cette fois-ci, celle-ci allait être digérée différemment ! Une pression, celle qui contracte (sic), que reconnaissait avoir eu les joueuses au début du match. Ce n'est qu'au fil des minutes que le jeu pris le dessus sur l'enjeu libéré par Marie-Laure Delie, toujours aussi efficace dans toutes les situations.

Sébastien Duret

Mardi 28 Juin 2011
Sebastien Duret