Christine Kelly a été journaliste pour plusieurs médias avant d'entrer au CSA (photo DR)
Tout d'abord, quelles sont selon vous les difficultés pour le sport féminin d'exister à la TV ?
Les raisons de la modeste représentation du sport féminin à la télévision sont largement multifactorielles. En premier lieu, il y a les raisons culturelles. Au cours de la majeure partie du XXème siècle, le sport, et en particulier son organisation, est une affaire d'hommes : dirigeants masculins, journalistes sportifs masculins, ministres masculins... C'est pourtant déjà l'époque de Micheline Ostermeyer, double championne olympique à Londres en 1948, des sœurs Goitschel, de Colette Besson, championne olympique du 400 mètres à Mexico en 1968. Les premiers frémissements interviennent dans les années 1980 avec l'arrivée de premières journalistes sportives femmes dans les rédactions des chaînes (Marianne Mako, Anne-Sophie de Kristoffy, Marie-Christine Debourse), puis de façon institutionnelle avec la nomination de Marie-George Buffet à la tête du ministère des Sports en 1997, qui va impulser les premières politiques publiques pour l'amélioration de la situation du sport féminin.
Il faut néanmoins bien garder l'esprit que cette question de la représentation du sport féminin à la télévision ne se pose pas dans les mêmes termes, s'agissant des sports individuels, classiquement issus du mouvement olympique, et des sports collectifs. Comme l'a indiqué le CSA dans son récent rapport sur les enjeux du développement de la représentation du sport féminin dans les médias audiovisuels, les premiers disposent d'un modèle d'organisation de leurs compétitions féminines favorables aux médias, puisque les grands championnats de ces disciplines (athlétisme, natation, gymnastique, etc.) rassemblent dans un même lieu et sur une même période compétitions masculines et féminines. A contrario, les sports collectifs, organisent leurs compétitions masculines et féminines (championnats nationaux ou européens de clubs, championnats d'Europe et coupes du monde) de façon disjointe, ce qui contribue à dissocier l'intérêt des médias pour les pratiques masculine et féminine du sport et accroît les risques d'une sous-médiatisation du sport féminin.
En revanche, il ne peut être question d'imaginer qu'il s'agisse d'une sous-performance du sport féminin, notamment français, qui l'expose à cette sous-médiatisation. L'examen comparé des résultats des deux équipes de France A des cinq principaux sports collectifs sur la période 2009-2013 permet également de mettre en lumière des résultats des équipes féminines en basket-ball et football, à un degré moindre de rugby, qui semblent supérieurs à ceux de leurs homologues masculines. Le même exercice peut être réalisé sur la principale compétition européenne de clubs. A l'exception du handball, qui est de nouveau marqué par une suprématie des équipes masculines, le basket-ball, le football et le volley-ball de clubs français enregistrent de meilleures performances grâce aux équipes féminines.
Les raisons de la modeste représentation du sport féminin à la télévision sont largement multifactorielles. En premier lieu, il y a les raisons culturelles. Au cours de la majeure partie du XXème siècle, le sport, et en particulier son organisation, est une affaire d'hommes : dirigeants masculins, journalistes sportifs masculins, ministres masculins... C'est pourtant déjà l'époque de Micheline Ostermeyer, double championne olympique à Londres en 1948, des sœurs Goitschel, de Colette Besson, championne olympique du 400 mètres à Mexico en 1968. Les premiers frémissements interviennent dans les années 1980 avec l'arrivée de premières journalistes sportives femmes dans les rédactions des chaînes (Marianne Mako, Anne-Sophie de Kristoffy, Marie-Christine Debourse), puis de façon institutionnelle avec la nomination de Marie-George Buffet à la tête du ministère des Sports en 1997, qui va impulser les premières politiques publiques pour l'amélioration de la situation du sport féminin.
Il faut néanmoins bien garder l'esprit que cette question de la représentation du sport féminin à la télévision ne se pose pas dans les mêmes termes, s'agissant des sports individuels, classiquement issus du mouvement olympique, et des sports collectifs. Comme l'a indiqué le CSA dans son récent rapport sur les enjeux du développement de la représentation du sport féminin dans les médias audiovisuels, les premiers disposent d'un modèle d'organisation de leurs compétitions féminines favorables aux médias, puisque les grands championnats de ces disciplines (athlétisme, natation, gymnastique, etc.) rassemblent dans un même lieu et sur une même période compétitions masculines et féminines. A contrario, les sports collectifs, organisent leurs compétitions masculines et féminines (championnats nationaux ou européens de clubs, championnats d'Europe et coupes du monde) de façon disjointe, ce qui contribue à dissocier l'intérêt des médias pour les pratiques masculine et féminine du sport et accroît les risques d'une sous-médiatisation du sport féminin.
En revanche, il ne peut être question d'imaginer qu'il s'agisse d'une sous-performance du sport féminin, notamment français, qui l'expose à cette sous-médiatisation. L'examen comparé des résultats des deux équipes de France A des cinq principaux sports collectifs sur la période 2009-2013 permet également de mettre en lumière des résultats des équipes féminines en basket-ball et football, à un degré moindre de rugby, qui semblent supérieurs à ceux de leurs homologues masculines. Le même exercice peut être réalisé sur la principale compétition européenne de clubs. A l'exception du handball, qui est de nouveau marqué par une suprématie des équipes masculines, le basket-ball, le football et le volley-ball de clubs français enregistrent de meilleures performances grâce aux équipes féminines.
L'opération "24h du sport féminin" reconduite en 2015 ?
L’initiative des 24 h du sport féminin a-t-elle été bénéfique ? Pensez-vous que cela pourrait être reconduit plus fréquemment ?
Si un bilan chiffré du volume de diffusion de programmes consacrés au sport féminin au cours de la journée du 1er février 2014 à la télévision et à la radio, et des audiences fédérées par ces programmes, devrait être rendu public par le Conseil avant la fin du mois de mars 2014, un premier bilan extrêmement positif peut d'ores et déjà être établi sur la base du formidable investissement humain, organisationnel et éditorial de tous le acteurs dans le déroulement des 24 heures du sport féminin et de l'extraordinaire mobilisation inédite à ce jour en faveur du sport féminin.
Ministères des sports et des droits des femmes, collectivités locales (un grand merci à la Ville de Paris pour avoir rendu possible l'organisation du flashmob sous la Tour Eiffel), fédérations sportives, ligues professionnelles, clubs, associations, et bien sûr chaînes de télévision et stations de radio nationales, mais aussi locales et internationales, y compris la presse écrite, tous ont contribué à faire de cette journée un formidable coup de projecteur sur la réalité des performances, mais aussi des aventures et des expériences humaines, de la pratique du sport au féminin.
Cette journée marque sans doute le début d'une nouvelle aventure pour le sport féminin en France et la question de la reconduction de cette journée en 2015 se doit d'être posée. Dans l'absolu, un tel événement ne doit pas être pérennisé sur une longue durée, car ce serait le signe qu'il ne s'agirait là que d'une journée comme il en existe beaucoup d'autres et que les choses, les consciences et les mentalités, n'auraient pas significativement évolué.
C'est aussi pour que cette journée devienne inutile sur la durée que le CSA a rendu public une série de préconisations à l'attention des médias sur ce sujet dans son récent rapport et qu'il entend en assurer le suivi de la mise en œuvre dans le cadre d'un comité de suivi associant l'ensemble des acteurs concernés.
Si un bilan chiffré du volume de diffusion de programmes consacrés au sport féminin au cours de la journée du 1er février 2014 à la télévision et à la radio, et des audiences fédérées par ces programmes, devrait être rendu public par le Conseil avant la fin du mois de mars 2014, un premier bilan extrêmement positif peut d'ores et déjà être établi sur la base du formidable investissement humain, organisationnel et éditorial de tous le acteurs dans le déroulement des 24 heures du sport féminin et de l'extraordinaire mobilisation inédite à ce jour en faveur du sport féminin.
Ministères des sports et des droits des femmes, collectivités locales (un grand merci à la Ville de Paris pour avoir rendu possible l'organisation du flashmob sous la Tour Eiffel), fédérations sportives, ligues professionnelles, clubs, associations, et bien sûr chaînes de télévision et stations de radio nationales, mais aussi locales et internationales, y compris la presse écrite, tous ont contribué à faire de cette journée un formidable coup de projecteur sur la réalité des performances, mais aussi des aventures et des expériences humaines, de la pratique du sport au féminin.
Cette journée marque sans doute le début d'une nouvelle aventure pour le sport féminin en France et la question de la reconduction de cette journée en 2015 se doit d'être posée. Dans l'absolu, un tel événement ne doit pas être pérennisé sur une longue durée, car ce serait le signe qu'il ne s'agirait là que d'une journée comme il en existe beaucoup d'autres et que les choses, les consciences et les mentalités, n'auraient pas significativement évolué.
C'est aussi pour que cette journée devienne inutile sur la durée que le CSA a rendu public une série de préconisations à l'attention des médias sur ce sujet dans son récent rapport et qu'il entend en assurer le suivi de la mise en œuvre dans le cadre d'un comité de suivi associant l'ensemble des acteurs concernés.
"Coordonnée le calendrier des compétitions masculines et féminines : une question centrale"
Pensez-vous que l'on peut aider les chaines à diffuser du sport si les fédérations proposent du contenu ?
Chaque initiative en faveur du développement de la représentation du sport féminin à la télévision ne peut qu'être bénéfique. La question ne se pose peut-être pas en tant en termes de contenu, que de compréhension mutuelle des contraintes inhérentes à l'activité d'organisateur de compétition sportive d'une part, de chaine de télévision d'autre part, et à la reconnaissance mutuelle des atouts et de la manière de les combiner. Sport et télévision se sont en effet développés sur un principe de solidarité au cours du XXème siècle qu'il convient de faire perdurer.
En matière de médiatisation du sport féminin, plusieurs pistes peuvent être envisagées, telles que le développement d'allotissements des droits de diffusion permettant de faire une place tout à la fois aux chaînes gratuites et payantes ou la cession séparée des droits de diffusion télévisuelle et des droits marketing des compétitions, fédérations, ligues ou clubs, au services desquelles les groupes de télévision pourraient apporter leur savoir-faire commercial. La question déjà évoquée de la coordination des calendriers sportifs entre compétitions masculines et féminines et le développement de l'organisation conjointe, lorsque cela est techniquement possible, des compétitions masculines et féminines dans une unité de temps et de lieu, semble également centrale pour l'amélioration de la disponibilité des médias à traiter de l'actualité du sport féminin.
Mais au-delà de la compétition et de sa couverture proprement dite, l'enjeu global est de permettre aux chaînes de télévision d'accéder au sport féminin le plus aisément possible. Cela passe sans doute également par une disponibilité des acteurs et actrices sportives pour le suivi de leur pratique quotidienne du haut niveau et la mise en place par les fédérations, ligues et clubs sportifs d'outils et d'opérations de communication (listes d'ambassadrices, journées portes ouvertes, organisation de conférences de presse et présentations publiques d'événements, etc.) aptes à attirer les médias à traiter de la pratique féminine de leurs sports.
Chaque initiative en faveur du développement de la représentation du sport féminin à la télévision ne peut qu'être bénéfique. La question ne se pose peut-être pas en tant en termes de contenu, que de compréhension mutuelle des contraintes inhérentes à l'activité d'organisateur de compétition sportive d'une part, de chaine de télévision d'autre part, et à la reconnaissance mutuelle des atouts et de la manière de les combiner. Sport et télévision se sont en effet développés sur un principe de solidarité au cours du XXème siècle qu'il convient de faire perdurer.
En matière de médiatisation du sport féminin, plusieurs pistes peuvent être envisagées, telles que le développement d'allotissements des droits de diffusion permettant de faire une place tout à la fois aux chaînes gratuites et payantes ou la cession séparée des droits de diffusion télévisuelle et des droits marketing des compétitions, fédérations, ligues ou clubs, au services desquelles les groupes de télévision pourraient apporter leur savoir-faire commercial. La question déjà évoquée de la coordination des calendriers sportifs entre compétitions masculines et féminines et le développement de l'organisation conjointe, lorsque cela est techniquement possible, des compétitions masculines et féminines dans une unité de temps et de lieu, semble également centrale pour l'amélioration de la disponibilité des médias à traiter de l'actualité du sport féminin.
Mais au-delà de la compétition et de sa couverture proprement dite, l'enjeu global est de permettre aux chaînes de télévision d'accéder au sport féminin le plus aisément possible. Cela passe sans doute également par une disponibilité des acteurs et actrices sportives pour le suivi de leur pratique quotidienne du haut niveau et la mise en place par les fédérations, ligues et clubs sportifs d'outils et d'opérations de communication (listes d'ambassadrices, journées portes ouvertes, organisation de conférences de presse et présentations publiques d'événements, etc.) aptes à attirer les médias à traiter de la pratique féminine de leurs sports.
Christine Kelly (présidente de la mission "sport" et membre du CSA) aux côtés de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes et porte-parole du Gouvernement. (Crédit : Marie Etchegoyen/CSA).
La FFF a initié les packages en incluant des obligations pour la pratique féminine. Est-ce une solution viable ? Les autres fédérations qui ont moins de poids médiatique peuvent-elles y parvenir de cette manière ?
La question des packages de droits est un des points les plus polémiques au sein du monde audiovisuel. Certains défendent ce principe au nom d'une plus grande assurance que les droits des compétitions féminines seront effectivement acquises par des chaînes de télévision et donc, seront effectivement exploités, tandis que d'autres déplorent ce mécanisme de couplage qui ferme le marché de l'acquisition de droits à des chaînes économiquement modestes, qui auraient pu acquérir les droits des compétitions féminines pour une somme raisonnable et leur auraient accordé une place à l'antenne supérieure à celle que leur accordent ceux qui les ont acquis en même temps que les compétitions masculines.
Sur ce point, le Conseil considère qu'il ne relève pas de sa compétence de trancher sur les mérites de l'une ou l'autre des solutions. En revanche, il semble indispensable que lorsque compétitions sportives masculines et féminines de même niveau sont commercialisées de façon groupée par une fédération, les chaînes respectent une exploitation équilibrée de ces compétitions. Comme l'a indiqué le Conseil dans son récent rapport, « cette approche devrait ainsi à tout le moins être mise en œuvre s'agissant des retransmissions des rencontres internationales impliquant les équipes de France ou lorsque les performances respectives des sportifs et sportives français et les enjeux pour ces derniers apparaissent globalement équivalents ».
Ce qui apparait certain, c'est que la pratique des packages, qui doit donc nécessairement s'accompagner de minima garantis de diffusion de compétitions féminines, constitue une problématique davantage propre aux sports collectifs (même si le golf ou le cyclisme, qui dispose de circuits distincts de compétitions masculines et féminines, se situent dans cette logique), qu'aux sports individuels issus du mouvement olympique (athlétisme, judo, natation, etc.), pour lesquels les compétitions sont déjà marquées par la mixité.
La question des packages de droits est un des points les plus polémiques au sein du monde audiovisuel. Certains défendent ce principe au nom d'une plus grande assurance que les droits des compétitions féminines seront effectivement acquises par des chaînes de télévision et donc, seront effectivement exploités, tandis que d'autres déplorent ce mécanisme de couplage qui ferme le marché de l'acquisition de droits à des chaînes économiquement modestes, qui auraient pu acquérir les droits des compétitions féminines pour une somme raisonnable et leur auraient accordé une place à l'antenne supérieure à celle que leur accordent ceux qui les ont acquis en même temps que les compétitions masculines.
Sur ce point, le Conseil considère qu'il ne relève pas de sa compétence de trancher sur les mérites de l'une ou l'autre des solutions. En revanche, il semble indispensable que lorsque compétitions sportives masculines et féminines de même niveau sont commercialisées de façon groupée par une fédération, les chaînes respectent une exploitation équilibrée de ces compétitions. Comme l'a indiqué le Conseil dans son récent rapport, « cette approche devrait ainsi à tout le moins être mise en œuvre s'agissant des retransmissions des rencontres internationales impliquant les équipes de France ou lorsque les performances respectives des sportifs et sportives français et les enjeux pour ces derniers apparaissent globalement équivalents ».
Ce qui apparait certain, c'est que la pratique des packages, qui doit donc nécessairement s'accompagner de minima garantis de diffusion de compétitions féminines, constitue une problématique davantage propre aux sports collectifs (même si le golf ou le cyclisme, qui dispose de circuits distincts de compétitions masculines et féminines, se situent dans cette logique), qu'aux sports individuels issus du mouvement olympique (athlétisme, judo, natation, etc.), pour lesquels les compétitions sont déjà marquées par la mixité.
"Il s'agit davantage d'un souci de privilégier de façon unilatérale les sportifs masculins plutôt que d'une réelle impossibilité technique"
Les difficultés se ressentent aussi dans les infrastructures pour les sports féminins. Est-ce cependant possible de faire jouer les sports collectifs féminins dans de grandes enceintes avec un surcoût financier ?
La question des enceintes sportives dans lesquelles se disputent les compétitions de sport collectif féminin s'est également révélée un sujet de débat lors des auditions organisées par la Mission Sport du CSA au cours de l'année 2013 préalables à l'élaboration du rapport précité.
Beaucoup de chaînes ont insisté sur la difficulté de bâtir un spectacle sportif, événementiel, fédérateur et émotionnellement fort, dans une enceinte vide, mal éclairée, mal desservie par les transports, un jour de semaine à une heure de faible écoute. Elles ont ainsi pointé l'absence de politique coordonnée de certains clubs, ou plus globalement des fédérations et ligues dans la constitution de leurs calendriers, à faire se dérouler un match important féminin en lien avec un match masculin, dans le stade dévolu aux hommes.
Or, seuls des conformismes permettent encore d'expliquer l'absence de développement d'organisation de rencontres importantes de sport collectif féminin accolées aux rencontres masculines, sur le modèle du diptyque finale de la Coupe Gambardella - finale de la Coupe de France de football organisé le même jour au Stade de France et diffusées toutes deux sur les antennes du groupe France Télévisions. Si les footballeurs professionnels masculins finalistes de la Coupe de France ne se trouvent pas en incapacité de jouer un match correct en première partie de soirée, du fait de la tenue de la finale de la Gambardella en après-midi, cela prouve ainsi qu'il s'agit davantage là d'un souci de privilégier de façon unilatérale les sportifs masculins plutôt que d'une réelle impossibilité technique.
Dans le même ordre d'idées, le succès rencontré par l'Open de la Ligue féminine de basket, rassemblant chaque année dans un même lieu l'ensemble des équipes de première division pour disputer la première journée du championnat, atteste de la capacité du sport féminin, il est vrai porté par la présence dans les clubs français de nombreuses « Braqueuses » vice-championnes olympiques de Londres, à créer l'événement lorsque les conditions d'une médiatisation réussie sont réunies.
Interview réalisée par Sébastien Duret
La question des enceintes sportives dans lesquelles se disputent les compétitions de sport collectif féminin s'est également révélée un sujet de débat lors des auditions organisées par la Mission Sport du CSA au cours de l'année 2013 préalables à l'élaboration du rapport précité.
Beaucoup de chaînes ont insisté sur la difficulté de bâtir un spectacle sportif, événementiel, fédérateur et émotionnellement fort, dans une enceinte vide, mal éclairée, mal desservie par les transports, un jour de semaine à une heure de faible écoute. Elles ont ainsi pointé l'absence de politique coordonnée de certains clubs, ou plus globalement des fédérations et ligues dans la constitution de leurs calendriers, à faire se dérouler un match important féminin en lien avec un match masculin, dans le stade dévolu aux hommes.
Or, seuls des conformismes permettent encore d'expliquer l'absence de développement d'organisation de rencontres importantes de sport collectif féminin accolées aux rencontres masculines, sur le modèle du diptyque finale de la Coupe Gambardella - finale de la Coupe de France de football organisé le même jour au Stade de France et diffusées toutes deux sur les antennes du groupe France Télévisions. Si les footballeurs professionnels masculins finalistes de la Coupe de France ne se trouvent pas en incapacité de jouer un match correct en première partie de soirée, du fait de la tenue de la finale de la Gambardella en après-midi, cela prouve ainsi qu'il s'agit davantage là d'un souci de privilégier de façon unilatérale les sportifs masculins plutôt que d'une réelle impossibilité technique.
Dans le même ordre d'idées, le succès rencontré par l'Open de la Ligue féminine de basket, rassemblant chaque année dans un même lieu l'ensemble des équipes de première division pour disputer la première journée du championnat, atteste de la capacité du sport féminin, il est vrai porté par la présence dans les clubs français de nombreuses « Braqueuses » vice-championnes olympiques de Londres, à créer l'événement lorsque les conditions d'une médiatisation réussie sont réunies.
Interview réalisée par Sébastien Duret
En bref
Christine KELLY
Née le 13 juillet 1969 en Guadeloupe, est une journaliste française de télévision et écrivain. Depuis janvier 2009, elle est membre du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA).
- Au CSA, Christine Kelly a pu obtenir des chaînes de télévision qu'elles sous-titrent leurs programmes pour les sourds et malentendants et baissent le niveau sonore de la publicité, après vingt ans d'attente en France, une première mondiale. Elle a également demandé aux chaînes d'information de faire des JT en langue des signes, une première en France.
- En 2013, Christine Kelly a rendu possible la citation de Facebook et Twitter à la radio et la télévision ce qui était interdit, et a défini les contours du placement de produits en France dans les fictions.
- En sein du CSA, Christine Kelly, a travaillé sur les dossiers de la gratuité des sports à la télévision, l’obésité infantile, la jeunesse et la protection des mineurs, la publicité et la protection des consommateurs ainsi que sur l'allègement des règlements du temps de parole lors des Législatives de 2012.
Prix et récompenses
2002 : prix de la meilleure journaliste de BlackWorld Victories Awards
2003 : prix de la European Federation of Black Women Business Owners, remis à Londres lors d'une soirée de gala des femmes d'affaires noires d'Europe parrainée par Cherie Blair
2004 : trophée Africagora des femmes
2008 : prix de la biographie politique pour François Fillon, le secret et l'ambition lors de la 13e édition de la Forêt des Livres
2010 : prix du Gotha Noir de la catégorie « Hauts cadres » pour la promotion de l'égalité des chances des noirs et de la diversité culturelle afro-caribéenne
2010 : Décorée des insignes de Chevalier dans l'Ordre national du Mérite.
Née le 13 juillet 1969 en Guadeloupe, est une journaliste française de télévision et écrivain. Depuis janvier 2009, elle est membre du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA).
- Au CSA, Christine Kelly a pu obtenir des chaînes de télévision qu'elles sous-titrent leurs programmes pour les sourds et malentendants et baissent le niveau sonore de la publicité, après vingt ans d'attente en France, une première mondiale. Elle a également demandé aux chaînes d'information de faire des JT en langue des signes, une première en France.
- En 2013, Christine Kelly a rendu possible la citation de Facebook et Twitter à la radio et la télévision ce qui était interdit, et a défini les contours du placement de produits en France dans les fictions.
- En sein du CSA, Christine Kelly, a travaillé sur les dossiers de la gratuité des sports à la télévision, l’obésité infantile, la jeunesse et la protection des mineurs, la publicité et la protection des consommateurs ainsi que sur l'allègement des règlements du temps de parole lors des Législatives de 2012.
Prix et récompenses
2002 : prix de la meilleure journaliste de BlackWorld Victories Awards
2003 : prix de la European Federation of Black Women Business Owners, remis à Londres lors d'une soirée de gala des femmes d'affaires noires d'Europe parrainée par Cherie Blair
2004 : trophée Africagora des femmes
2008 : prix de la biographie politique pour François Fillon, le secret et l'ambition lors de la 13e édition de la Forêt des Livres
2010 : prix du Gotha Noir de la catégorie « Hauts cadres » pour la promotion de l'égalité des chances des noirs et de la diversité culturelle afro-caribéenne
2010 : Décorée des insignes de Chevalier dans l'Ordre national du Mérite.
Bilan des 24 h : Rapport KantarSport communiqué par Enpleinelucarne
Le top 5 TV
(20 chaînes étudiées. Les liens vous redonneront les programmations de chaque chaîne ou groupe))
1/ Eurosport : 28h03 (la chaîne avait proposé une programmation 100% sport féminin)
2/ Sport+ : 5h30
3/ France 4 : 4h28’45”
4/ L’Equipe 21 : 3h56’10”
5/ France Ô : 3h05
Notons que D17 (6e) et beIN Sports (7e) ont-elles aussi bien relayé l’opération avec respectivement 2h30 et 2h22’ d’antenne, Le service public, lui, a surtout joué le jeu à travers ses chaînes mineures. France 2 (9e) n’a consacré que 26 minutes à la cause et France 3 (17e) se retrouve dans le Flop 5 (plus bas). Canal+, 10e place du classement, a ouvert son antenne aux femmes pendant 23 minutes et Infosport (12e), seulement 17’50.
Le Flop 5 TV
Voici les 5 derniers du classement. On sera étonné d’y retrouver deux chaînes nationales dont une du service public. A mettre aussi dans ce Top Flop les autres chaînes d’infos généralistes puisque BFM TV (13e) n’a consacré que 14 minutes à l’événement sur la journée et I-Télé (14e) 13’28 alors que LCI n’a daigné accorder que 4’40 minutes à l’opération. M6 (15e), pour une vingtaine de minutes de plus que TF1 échappe au flop 5
Flop 5
16/ TF1 : 10’40
17/ France 3 : 9’35
18/ LCI : 4’40
19/ D8 : 2’
20/ Paris Première 1’52
Tout le détail ici
(20 chaînes étudiées. Les liens vous redonneront les programmations de chaque chaîne ou groupe))
1/ Eurosport : 28h03 (la chaîne avait proposé une programmation 100% sport féminin)
2/ Sport+ : 5h30
3/ France 4 : 4h28’45”
4/ L’Equipe 21 : 3h56’10”
5/ France Ô : 3h05
Notons que D17 (6e) et beIN Sports (7e) ont-elles aussi bien relayé l’opération avec respectivement 2h30 et 2h22’ d’antenne, Le service public, lui, a surtout joué le jeu à travers ses chaînes mineures. France 2 (9e) n’a consacré que 26 minutes à la cause et France 3 (17e) se retrouve dans le Flop 5 (plus bas). Canal+, 10e place du classement, a ouvert son antenne aux femmes pendant 23 minutes et Infosport (12e), seulement 17’50.
Le Flop 5 TV
Voici les 5 derniers du classement. On sera étonné d’y retrouver deux chaînes nationales dont une du service public. A mettre aussi dans ce Top Flop les autres chaînes d’infos généralistes puisque BFM TV (13e) n’a consacré que 14 minutes à l’événement sur la journée et I-Télé (14e) 13’28 alors que LCI n’a daigné accorder que 4’40 minutes à l’opération. M6 (15e), pour une vingtaine de minutes de plus que TF1 échappe au flop 5
Flop 5
16/ TF1 : 10’40
17/ France 3 : 9’35
18/ LCI : 4’40
19/ D8 : 2’
20/ Paris Première 1’52
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