Gaétane Thiney (photo : FFF/Agence Hémisphère Droit/Pauce)
Vendredi 5 mars, sous le titre "Faut-il en arriver pour que vous venez nous voir jouer ?", quatre joueuses de l'équipe de France posait sous l'objectif d'un photographe pour l'hebdomadaire Sportweek. Parmi elles, Gaétane Thiney revient sur ces photos et surtout sur la difficulté de reconnaissance du football féminin.
LIEN VERS L'ARTICLE SUR LES PHOTOS PARU VENDREDI 5 MARS
Quand on t'a proposé le projet des photos, qu'en as-tu pensé et pourquoi as-tu été volontaire ?
Le service communication nous a présenté le projet, ce sont des professionnels et ils ont donné les moyens pour le faire. Maintenant j'étais volontaire pour le faire, car il n'y a pas grand chose qui fasse avancer le foot féminin alors au moins même si on voit que pour l'instant, ça ne change pas grand chose parce que l'on parle uniquement des photos mais pas des résultats. Mais on se dit que peut-être cela peut faire bouger les choses.
Quelques médias ont relayé l'information, mais ne sont pas intéressés aux résultats, cela ne dérange-t-il pas ?
C'est dérangeant parce qu'encore une fois, on ne parle que des photos. Je préférerais que l'on parle de moi pour mes performances. On aura essayé de faire quelque chose car si on n'essaye pas de faire avancer le Schmilblick, pour que l'on parle des performances, je ne vois pas l'intérêt. Après si c'est pour dire à ma famille et à mes proches que je suis une belle fille, le but n'est pas là.
LIEN VERS L'ARTICLE SUR LES PHOTOS PARU VENDREDI 5 MARS
Quand on t'a proposé le projet des photos, qu'en as-tu pensé et pourquoi as-tu été volontaire ?
Le service communication nous a présenté le projet, ce sont des professionnels et ils ont donné les moyens pour le faire. Maintenant j'étais volontaire pour le faire, car il n'y a pas grand chose qui fasse avancer le foot féminin alors au moins même si on voit que pour l'instant, ça ne change pas grand chose parce que l'on parle uniquement des photos mais pas des résultats. Mais on se dit que peut-être cela peut faire bouger les choses.
Quelques médias ont relayé l'information, mais ne sont pas intéressés aux résultats, cela ne dérange-t-il pas ?
C'est dérangeant parce qu'encore une fois, on ne parle que des photos. Je préférerais que l'on parle de moi pour mes performances. On aura essayé de faire quelque chose car si on n'essaye pas de faire avancer le Schmilblick, pour que l'on parle des performances, je ne vois pas l'intérêt. Après si c'est pour dire à ma famille et à mes proches que je suis une belle fille, le but n'est pas là.
Est-ce que tu penses qu'il n'y a pas un problème de mentalité, de culture ?
Oui, je pense que c'est la mentalité française. Ce qui les intéresse, ce sont les ragots. Maintenant plusieurs médias ont été piégés parce que j'ai été interrogé sur RMC, ils m'ont parlé des photos mais je leur ai dit que ce n'était pour parler de ça que nous l'avions fait. Si on peut en piéger quelques uns et qu'ils se rendent compte de leur erreur, ce serait bien.
Selon toi, pour quelles raisons, le foot féminin n'intéresse pas le public ?
C'est difficile à comprendre car les gens qui vont venir voir le football féminin disent que c'est bien mais ce n'est pas pour cela qu'ils reviennent. Soit on a des passionnés qui sont présents, soit des gens qui viennent occasionnellement. Mais c'est aussi vrai que le manque de médiatisation, le fait que ce ne soit pas professionnel est peut-être une raison.
Le sport féminin en général, connait d'ailleurs des difficultés de reconnaissance...
C'est toujours éphémère, demain nous pouvons être championnes d'Europe, je ne suis pas sûre que l'on en parlerait énormément. Je pense que c'est une mentalité, alors on essaye de monter les marches les unes après les autres, peut-être que dans 20 ans, ce qui est fait là permettra d'avoir une reconnaissance
Oui, je pense que c'est la mentalité française. Ce qui les intéresse, ce sont les ragots. Maintenant plusieurs médias ont été piégés parce que j'ai été interrogé sur RMC, ils m'ont parlé des photos mais je leur ai dit que ce n'était pour parler de ça que nous l'avions fait. Si on peut en piéger quelques uns et qu'ils se rendent compte de leur erreur, ce serait bien.
Selon toi, pour quelles raisons, le foot féminin n'intéresse pas le public ?
C'est difficile à comprendre car les gens qui vont venir voir le football féminin disent que c'est bien mais ce n'est pas pour cela qu'ils reviennent. Soit on a des passionnés qui sont présents, soit des gens qui viennent occasionnellement. Mais c'est aussi vrai que le manque de médiatisation, le fait que ce ne soit pas professionnel est peut-être une raison.
Le sport féminin en général, connait d'ailleurs des difficultés de reconnaissance...
C'est toujours éphémère, demain nous pouvons être championnes d'Europe, je ne suis pas sûre que l'on en parlerait énormément. Je pense que c'est une mentalité, alors on essaye de monter les marches les unes après les autres, peut-être que dans 20 ans, ce qui est fait là permettra d'avoir une reconnaissance
Gaétane Thiney compte 21 sélections (photo : S. Duret)
N'y a-t-il pas aussi une image que se font les gens du football féminin avec des garçons manqués ?
C'est un problème général de vision du sport féminin. Quand on joue au foot, on est apparenté à des garçons. Le problème est que les personnes cherchent à savoir des choses qui ne sont pas du foot comme l'homosexualité alors que le problème n'est pas là. Je ne vois même pas où est le problème. On devrait s'intéresser aux performances sportives des joueuses.
Sur le plan personnel, as-tu rencontré des problèmes pour jouer au football ?
Non pas du tout, je suis venue au football car mon père était dans le foot et il m'y a amené. Toute la famille, mes amis me suivent à fond. Ils ont toujours été derrière moi et ils m'ont toujours poussé à le faire. Je n'ai que des souvenirs positifs dans tout ce que j'ai vécu grâce au football. Si j'avais été confronté à des problèmes de ce genre-là, j'aurai su répondre. J'aime être dans ce sport collectif, en groupe, tout se passe bien. Je ne sais pas pourquoi on se pose cette question. Pour les garçons, on ne se la pose pas.
C'est un problème général de vision du sport féminin. Quand on joue au foot, on est apparenté à des garçons. Le problème est que les personnes cherchent à savoir des choses qui ne sont pas du foot comme l'homosexualité alors que le problème n'est pas là. Je ne vois même pas où est le problème. On devrait s'intéresser aux performances sportives des joueuses.
Sur le plan personnel, as-tu rencontré des problèmes pour jouer au football ?
Non pas du tout, je suis venue au football car mon père était dans le foot et il m'y a amené. Toute la famille, mes amis me suivent à fond. Ils ont toujours été derrière moi et ils m'ont toujours poussé à le faire. Je n'ai que des souvenirs positifs dans tout ce que j'ai vécu grâce au football. Si j'avais été confronté à des problèmes de ce genre-là, j'aurai su répondre. J'aime être dans ce sport collectif, en groupe, tout se passe bien. Je ne sais pas pourquoi on se pose cette question. Pour les garçons, on ne se la pose pas.
Enfin pour en revenir aux résultats, après trois matches dans ce tournoi à Chypre, quel bilan tires-tu ?
Invaincues, que des très bons résultats, on aurait peut-être pu battre l'Angleterre et terminer premières. Maintenant le match contre l'Afrique du Sud, on était en dessous de notre niveau. On n'a pas réussi à faire le jeu que l'on peut produire. Il vaut mieux que cela arrive-là qu'à l'Euro. C'est avec des matches comme cela que l'on va avancer. C'est bien aussi, ça fait redescendre tout le monde. Ce n'est pas parce que l'on est la France que l'on est dessus avant le coup d'envoi. On ne l'est pas avant, il faut produire le jeu sur le terrain, et là on ne l'a pas prouver. Peut-être qu'on prouvera au Championnat d'Europe que l'on est une grosse nation.
Propos recueillis par Sébastien DURET
Invaincues, que des très bons résultats, on aurait peut-être pu battre l'Angleterre et terminer premières. Maintenant le match contre l'Afrique du Sud, on était en dessous de notre niveau. On n'a pas réussi à faire le jeu que l'on peut produire. Il vaut mieux que cela arrive-là qu'à l'Euro. C'est avec des matches comme cela que l'on va avancer. C'est bien aussi, ça fait redescendre tout le monde. Ce n'est pas parce que l'on est la France que l'on est dessus avant le coup d'envoi. On ne l'est pas avant, il faut produire le jeu sur le terrain, et là on ne l'a pas prouver. Peut-être qu'on prouvera au Championnat d'Europe que l'on est une grosse nation.
Propos recueillis par Sébastien DURET