Tournoi de France - Corinne DIACRE : "Il y a des choses qui se dessinent"

Corinne Diacre a fait le bilan du Tournoi de France achevé par un succès face aux Pays-Bas ce mardi soir au Havre.



(photo Frédérique Grando)
3 victoires en 3 rencontres sur ce rassemblement, un trophée honorifique et un succès contre une équipe championne d’Europe en titre. Un scénario quasi parfait selon vous ?

Il y a des enseignements à en tirer. On a fait trois matches intéressants, avec des choses que l’on n’avait pas vu depuis un moment. Mais surtout un groupe qui vit bien ensemble, qui aime à performer sur le terrain ensemble. Je pense que ça se voit. Quand on vit bien ensemble en dehors, c’est plus facile de faire les efforts les unes pour les autres sur le terrain. C’est ce qu’on l’essaye de faire au quotidien. Sur ce match, ça nous a souri. Il y a malgré tout des petites choses à corriger mais on verra ça à tête reposée. Un match parfait, ça n’existe pas non plus. Mais on est contentes, c’était notre objectif d’aller chercher cette troisième victoire dans ce tournoi et de surtout garder le trophée.

Quel bilan faites-vous de ce tournoi ?

C’est un bon tournoi. Trois matches, trois victoires avec des buts marqués, des jolis buts que ce soit dans le jeu ou sur phase arrêtée. Je retiens aussi le scénario de la rencontre face au Brésil, où l’on était menées au score et on n’a pas paniqué. On a plutôt bien joué derrière tout en égalisant rapidement. Même à 2-1 ce soir, avec ce but inscrit au retour de la pause, on a su tenir. On a fait le dos rond dans certains moments quand les Pays-Bas ont poussé pour égaliser. Il y avait des choses intéressantes, offensivement comme défensivement.

Avez-vous senti une montée en puissance de cette équipe au fil du tournoi ?

Pas forcément une montée en puissance. Je sens une homogénéité dans cette équipe, quel que soit le 11 qui démarre. J’aime beaucoup l’attitude des remplaçantes également qui nous apporte soit pour débloquer des situations, soit pour conserver le score. Il y a des choses qui se dessinent. Maintenant, il va falloir faire un bilan à tête reposée.

"(Katoto) a été ultra performante"

Que pensez-vous du tournoi de Marie-Antoinette Katoto et que lui avez-vous dit quand elle est sortie ? Vous lui avez parlé assez longuement…

(Elle coupe) Oui, c’est surtout elle qui me parlait. Elle m’engueulait parce que je l’avais sortie (rires). Gentiment bien sûr. Elle a surtout rencontré des difficultés à démarrer face à la Finlande, mais son jeu lors de ce match a permis aux autres de s’exprimer. Puis contre le Brésil et face aux Pays-Bas, elle a été ultra performante, elle n’est pas avare de courses. En plus, son attitude quand je la sors démontre qu’elle a envie de jouer, de continuer à performer avec cette équipe et surtout de marquer davantage.

Elle est indispensable aujourd’hui en équipe de France ?

Oui, elle le devient. C’est ce qu’on demande aux attaquantes et aux grandes joueuses. Marie aujourd’hui, c’est l’attaquante de l’équipe de France. Si elle peut continuer à performer, ce sera bien pour nous.

Elle inscrit en prime deux très beaux buts ce soir…

Oui mais même s’ils avaient été moches, je les aurais pris (rires). Contre le Brésil, ils n’étaient pas mal également. Mais elle peut mettre des pointus, etc… tant que le ballon va au fond des filets, on prend.

"(Avant l'Euro) on sait que le chemin est encore long"

Un mot aussi sur la performance de Kadidiatou Diani. Elle marque des points également après cette compétition ?

Je ne sais pas si marquer des points est la bonne expression car Kadi est titulaire quasiment tout le temps avec moi. Kadidiatou est une titulaire et elle l’a prouvé ce soir. Elle a effectivement livré une grosse performance. On n’en attend pas moins des grandes joueuses et surtout, cette entente avec Marie devant est extraordinaire.

Pour revenir sur cette homogénéité, c’est peut-être ce qui a manqué par le passé avec un banc pas assez étoffé. C’est potentiellement un point qui est en train de se dessiner en vue de l’EURO ?

En tout cas, on y travaille et on a tiré les conclusions sur ce qui n’avait pas fonctionné par le passé. Si on reste dans les mêmes erreurs, ça ne sert à rien. Je ne dis pas qu’on a la vérité aujourd’hui, mais on travaille sur certaines choses pour s’améliorer.

Cette équipe de France est-elle prête à aller chercher l’EURO justement ?

C’est notre ambition, on l’a clairement dit. Maintenant, on sait que le chemin est encore long. On a d’abord deux matches de qualifications au mois d’avril. Donc on ne va pas se tromper d’objectif, on va y aller étape par étape. D’ici avril, il peut en plus se passer beaucoup de choses. Les joueuses vont retourner dans leur club, jouer des matches de championnat, de Champions League. Donc on ne va pas tirer des plans sur la comète et on va voir tout ça.

"Après, la célébration des buts… c’est très personnel"

Avez-vous le sentiment que votre équipe gagne en maîtrise, en sérénité à la suite des scénarios rencontrés durant ce tournoi ?

Oui. Après, on ne va pas souhaiter d’être menées au score pour travailler sur certains scénarios mais ça nous est arrivé contre le Brésil et on a réagi très rapidement. Ce sont des choses sur lesquelles on discute car c’est difficile à mettre en place sur le terrain. En plus très sincèrement, on n’a pas le temps. Il faut qu’on aille à l’essentiel donc ça passe par beaucoup de discussions, que ce soit en groupe ou en sous-groupe où les joueuses peuvent s’exprimer. Derrière, on trouve des solutions ensemble.

Pour revenir sur la célébration de Diani et Katoto sur le premier but, elles ont formé un A avec leurs doigts en dédicace à Aminata Diallo. Comment accueillez-vous cette célébration ?

Déjà, je n’ai pas vu la célébration. Et êtes-vous sûr que le A était bien destiné à la personne ?

Kadidiatou Diani l’a confirmé au micro de W9…

Ça fait partie des coéquipières de leur club. Après, la célébration des buts… c’est très personnel. Je vous remercie (puis Corinne Diacre se lève pour partir).

Avant de partir, un petit mot sur la Normandie ?

Bravo la Normandie, merci pour tout. Le public était fabuleux et en plus, on était très bien logées. 

Mercredi 23 Février 2022
Daniel Marques