Rugby féminin - Un sport qui, comme le foot féminin, veut trouver sa place

Pour cette phase finale, l'ogre néo-zélandais, quadruple tenant du titre, et onze équipes vont en découdre mais aussi l'équipe de France qui semble être en mesure de pouvoir prétendre à un premier titre mondial. Car sur le continent européen, les Bleues ont remporté brillamment le dernier tournoi des 6 nations (le quatrième de son histoire) et conclut par un Grand Chelem. Si la compétition se cantonnera à deux sites, celui de Marcoussis, centre national du rugby pour la première phase et jusqu’aux demies, les quatre meilleures équipes du tournoi termineront au stade Jean Bouin à Paris.
Mais si le rugby féminin est encore loin d’être reconnu comme l’autre sportif collectif d’extérieur qu’est le football féminin, les problématiques initiales sont les mêmes, celles d’un anonymat dû à une vision uniquement masculine de la pratique. Alors participer à une Coupe du Monde et avoir des résultats serait déjà un pas pour les filles de Nathalie Amiel et Christian Galonnier n'a d'ailleurs rien à changer dans sa manière d'évoluer pour satisfaire le public spécialisé. Comme en football, les joueuses favorisent le jeu et savent plaire aux spectateurs par le jeu produit. «C’est un rugby frais, moins calculateur. Elles sont moins au point sur le plan tactique, donc les attaques prennent le pas sur les défenses, et le talent s’exprime plus librement», expliquait Alain Boixadera, le manager sportif de l’USAP féminine dans 20 minutes.

Lors du dernier tournoi des 6 nations, un public de près de 9.000 personnes avait assisté à la victoire des Bleues face à l'Angleterre (18-6). Mais si Marcoussis ne pourra accueillir que 1 000 personnes, la retransmission des matchs (France 4 et Eurosport) sera aussi un atout de promotion en cette période estivale. Marie-Alice Yahé, ancienne internationale, qui a dû arrêter sa carrière prématurément et qui sera consultante à France Télévisions, déclarait ce jeudi dans Aujourd’hui : « Les filles veulent être championnes du Monde en partie pour faire évoluer la discipline. On veut imiter le foot féminin, obtenir une reconnaissance médiatique, montrer une autre image de ce sport assez masculin ».

Mais la France doit pour décrocher des titres rivaliser sur des aspects physiques. Au niveau des adversaires, parmi les favoris, outre la Nouvelle-Zélande, l'Australie qui figure dans le groupe de la France est aussi un épouvantail. Les Bleues s’y frotteront le 9 août lors du dernier match de poule. Dans les autres poules, l'Angleterre (également favorite) sera opposée au Canada, aux Samoa et à l'Espagne. La Nouvelle-Zélande, elle, rencontrera le Kazakhstan pour son entrée dans la compétition avant de défier les États-Unis et l'Irlande. Alors pour réduire les écarts, les Bleues ont travaillé dures comme l’explique la capitaine Gaëlle Mignot : «On a pris conscience qu’il fallait qu’on se développe plus si on voulait rivaliser avec les Anglaises ou les Néo-Zélandaises. La musculation ne nous fait plus peur. On a désormais une équipe très homogène. On est capables de rivaliser devant et derrière, ce qui n’était pas le cas ces dernières années.»

Vendredi 1er août 2014 : France - Pays de Galles (20h45) à Marcoussis
Mardi 5 août 2014 : France - Afrique du Sud (20h45) à Marcoussis
Samedi 9 août 2014 : Australie - France (20h45) à Marcoussis
En cas de qualification, les Bleues disputeront les demi-finales du tournoi à Jean Bouin (Paris) le mercredi 13 août 2014. La finale de la compétition se tiendra le dimanche 17 août à 18h45 dans ce même stade qui accueille d'ordinaire les matches du Stade français Paris.