« Je ne suis pas une féministe », prévient d’entrée de jeu Annick Tischmacher. « Je ne suis pas des combats pour une égalité absolue, pour moi l’homme et la femme sont complémentaires, dans le jeu, mais aussi en dehors du jeu. Quand je vois une femme qui entraîne des jeunes enfants et qui trouve les mots justes, je trouve cela formidable ». Il n’empêche que le développement du football féminin lui tient à cœur. A bientôt 52 ans (elle est née le 18 janvier 1957 à Mulhouse), elle repense, non sans une certaine nostalgie, à ses années de joueuse, à son titre de championne d’Alsace avec Tagolsheim. Cette Sundgauvienne de Hirsingue est née, enfant unique, au foyer d’un footballeur, un vrai. « Mon père était gardien de l’US Hirsingue, puis de Bisel. Il a joué jusqu’à quarante ans. Il a rêvé d’avoir un garçon et le garçon, c’était moi ». Du coup, le papa l’emmène partout ou presque, à ses matchs bien sûr, mais aussi au Stade de l’Ill, à St-Louis et même exceptionnellement à la Meinau.
« Mon père en a pleuré »
« J’ai toujours baigné dans ce milieu, notre voisin était arbitre, ses enfants jouaient aussi, et j’ai naturellement tapé le ballon quand j’étais petite. Je suis issue d’un milieu modeste et j’ai toujours aimé cette idée que le foot s’adresse à tous, même ceux qui disposent de peu de moyens. Finalement, vers 16 ou 17 ans, on s’est rassemblé avec des copines pour jouer plus régulièrement. Le plus difficile a été de trouver un club pour nous accueillir ». Ce sera Tagolsheim et un entraîneur qui a cru au projet, Denis Kuentz. Jusqu’à ce qu’elle décide d’être maman, Annick joue avec son club. Mais la maternité ne l’éloigne pas de sa passion. « Mon fils aîné a joué au foot, nous allons régulièrement au stade avec mon mari et quand José Esposito et Philippe Kalt m’ont sollicité il y a un an j’ai rapidement dit oui. J’ai tellement reçu du football que j’ai eu envie de rendre quelque chose. Quand je l’ai annoncé à mon père, il en a pleuré de joie ». Entre temps, Annick Tischmacher avait décroché un diplôme d’orthoptiste à la faculté de médecine, ouvert un cabinet avant de se décider à travailler avec son mari à la direction d’un supermarché où elle s’occupe des « RH ». « Je parle volontairement de relations humaines et non pas de ressources humaines. J’essaie toujours d’être à l’écoute de l’autre ». Elle veut faire profiter de la Ligue de ses différentes expériences. « J’ai le sentiment en écoutant les uns et les autres que la Ligue est encore très éloignée des clubs et de leurs préoccupations. C’est du moins le ressenti des gens avec qui j’en parle. Ils ne sentent pas notre présence ». Si elle s’intéresse à tous les domaines, et notamment à celui de la formation, Annick Tischmacher sait qu’elle aura en charge le football féminin, avec une « carte blanche » totale.
Priorité à la masse
« J’ai commencé à faire l’état des lieux et beaucoup de choses positives ont été faites dans ce domaine ces dernières années. Je pense qu’il faut simplement s’adapter. Je pense à l’opération « Graines de Championnes » qui a tendance à s’essouffler. Nous devons également trouver plus de clubs qui soient prêts à accueillir des joueuses et ce n’est pas simple quand j’entends ce que me disent certains dirigeants de clubs ». Annick Tischmacher a également analysé la situation actuelle du haut niveau en Alsace mais affiche ses priorités. « La situation de Vendenheim notamment est préoccupante, mais je le dis, si le haut-niveau est très important, il n’est pas aujourd’hui notre première priorité. Il faut commencer par attirer encore plus de jeunes joueuses pour élargir la pyramide ». Pour y parvenir, Annick Tischmacher veut notamment tenter de changer l’image de la joueuse. « On a déjà réfléchi à un slogan qui pourrait être : « sois fière de jouer au foot ! » Il s’agit de démontrer que les filles qui jouent au foot ne sont pas des garçons manqués ». Et elle sait de quoi elle parle.
« Quand je jouais encore, je payais mes études à Strasbourg en faisant du mannequinat », explique la future responsable du football féminin alsacien qui, pour sa part, s’est trouvé, pour l’occasion, une formidable ambassadrice.
Stéphane Heili
« Mon père en a pleuré »
« J’ai toujours baigné dans ce milieu, notre voisin était arbitre, ses enfants jouaient aussi, et j’ai naturellement tapé le ballon quand j’étais petite. Je suis issue d’un milieu modeste et j’ai toujours aimé cette idée que le foot s’adresse à tous, même ceux qui disposent de peu de moyens. Finalement, vers 16 ou 17 ans, on s’est rassemblé avec des copines pour jouer plus régulièrement. Le plus difficile a été de trouver un club pour nous accueillir ». Ce sera Tagolsheim et un entraîneur qui a cru au projet, Denis Kuentz. Jusqu’à ce qu’elle décide d’être maman, Annick joue avec son club. Mais la maternité ne l’éloigne pas de sa passion. « Mon fils aîné a joué au foot, nous allons régulièrement au stade avec mon mari et quand José Esposito et Philippe Kalt m’ont sollicité il y a un an j’ai rapidement dit oui. J’ai tellement reçu du football que j’ai eu envie de rendre quelque chose. Quand je l’ai annoncé à mon père, il en a pleuré de joie ». Entre temps, Annick Tischmacher avait décroché un diplôme d’orthoptiste à la faculté de médecine, ouvert un cabinet avant de se décider à travailler avec son mari à la direction d’un supermarché où elle s’occupe des « RH ». « Je parle volontairement de relations humaines et non pas de ressources humaines. J’essaie toujours d’être à l’écoute de l’autre ». Elle veut faire profiter de la Ligue de ses différentes expériences. « J’ai le sentiment en écoutant les uns et les autres que la Ligue est encore très éloignée des clubs et de leurs préoccupations. C’est du moins le ressenti des gens avec qui j’en parle. Ils ne sentent pas notre présence ». Si elle s’intéresse à tous les domaines, et notamment à celui de la formation, Annick Tischmacher sait qu’elle aura en charge le football féminin, avec une « carte blanche » totale.
Priorité à la masse
« J’ai commencé à faire l’état des lieux et beaucoup de choses positives ont été faites dans ce domaine ces dernières années. Je pense qu’il faut simplement s’adapter. Je pense à l’opération « Graines de Championnes » qui a tendance à s’essouffler. Nous devons également trouver plus de clubs qui soient prêts à accueillir des joueuses et ce n’est pas simple quand j’entends ce que me disent certains dirigeants de clubs ». Annick Tischmacher a également analysé la situation actuelle du haut niveau en Alsace mais affiche ses priorités. « La situation de Vendenheim notamment est préoccupante, mais je le dis, si le haut-niveau est très important, il n’est pas aujourd’hui notre première priorité. Il faut commencer par attirer encore plus de jeunes joueuses pour élargir la pyramide ». Pour y parvenir, Annick Tischmacher veut notamment tenter de changer l’image de la joueuse. « On a déjà réfléchi à un slogan qui pourrait être : « sois fière de jouer au foot ! » Il s’agit de démontrer que les filles qui jouent au foot ne sont pas des garçons manqués ». Et elle sait de quoi elle parle.
« Quand je jouais encore, je payais mes études à Strasbourg en faisant du mannequinat », explique la future responsable du football féminin alsacien qui, pour sa part, s’est trouvé, pour l’occasion, une formidable ambassadrice.
Stéphane Heili