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Hervé Didier (ASSE) : « Pas préparé dans les meilleures conditions »

L'entraîneur stéphanois regrette la préparation d'avant saison un peu tronquée en raison de l'absence de sept de ses joueuses parties en Chine pour les Universiades. Il évoque aussi les ambitions de l'ASSE, le recrutement et...la Coupe du monde.



Hervé, comment se passe la préparation de l'AS Saint-Etienne car vous avez beaucoup de filles qui sont en Chine aux Universiades ?
Cette sélection universitaire ne m'arrange pas du tout. Pour préparer une équipe, c'est très compliqué car je n'ai que 12 filles à l'entraînement. Sept (Astrid Chazal, Camille Catala, Sarah Palacin, Méline Gerard, Aude Moreau, Ophélie Brevet et Caroline La Villa) sont parties en Chine et il me manque aussi Charlotte Lorgeré, à qui on a laissé un peu de repos après le championnat d'Europe U17, Laura Martinez qui était au Brésil pour les Championnats du Monde militaire qui s'est blessée aux côtes et qui n'a pas encore repris. En bref, j'entraîne quelques filles mais pas mon équipe.

« On prépare les joueuses mais préparer un collectif ce n'est pas possible »

(photo : Stéphane Popakul/Tous droits réservés)
(photo : Stéphane Popakul/Tous droits réservés)
Comment gère-t-on cette situation ?
On prépare les joueuses mais préparer un collectif ce n'est pas possible. On va essayer de parler un peu collectif pour que les filles prennent en compte nos exigences au niveau du jeu et de tout ce que l'on veut mettre en place cette saison mais ce ne sont que des idées. Il faudra ensuite les mettre en application : elles le feront il n'y a pas de souci, elles sont interchangeables. Ce qui m'inquiète plutôt, c'est la composition et le travail collectif que je vais devoir faire pour mon premier match de championnat. J'ai la moitié de mon effectif en moins. La cohésion de groupe va être un point délicat à gérer. J'espère que ça va bien se passer parce que ça fait partie des choses importantes pour être performant.

Le début de championnat sera-t-il encore plus difficile ?
Quand on joue Paris, Rodez, Yzeure, Lyon et Juvisy dans les cinq premiers matches, on ne peut pas dire que ce soit un championnat qui démarre tranquillement. Ce sera difficile mais il l'aurait été de toute manière. C'est vrai qu'on ne se sera pas préparé dans les meilleures conditions pour aborder ce championnat.

Est-ce que cela modifie vos ambitions en championnat ?
Non, elles sont les mêmes. On veut faire aussi bien que l'année dernière : terminer dans les cinq premiers et peut-être accrocher une quatrième place même si celle-ci me paraît encore un peu loin à atteindre. En tout cas, on veut se rapprocher des quatre premiers, on était à dix ou douze (ndlr : 14 en réalité) points l'année dernière, ce serait encore un pas supplémentaire. L'objectif, c'est de gagner le deuxième championnat.

« On voulait étoffer notre effectif pour avoir une marge de sécurité »

Saint-Etienne essaye de réduire l'écart petit à petit avec les Juvisy, Montpellier, Paris et Lyon?
Oui, on essaye de réduire cet écart là. Et puis les joueuses sont de moins en moins jeunes, elles grandissent, ça fait deux ou trois saisons que nous sommes ensemble, que nous progressons. Il y a eu Camille Catala qui a été sélectionnée dans les 30 en équipe de France A, on espère qu'elle pourra y aller dans la saison. On a Meline Gérard qui est, à mon avis, pas très loin aussi et on espère que d'autres vont se révéler c'est aussi ça l'objectif de notre saison : qu'elle puisse s'épanouir et qu'elles aillent le plus haut possible.

Saint-Etienne a beaucoup recruté cet été, pour quelles raisons ?
On voulait étoffer notre effectif en qualité et en quantité. La saison dernière, j'ai commencé avec 22 – 23 joueuses et j'ai fini à 16 ou 17 en croisant les doigts pour qu'on n'ait pas plus de bobos. Cette année, on voulait étoffer notre effectif pour avoir une marge de sécurité et pour être plus performants durant toute une saison.

Avec les arrivées de Banuta, Lavaud ou encore Palacin, Saint-Etienne semble mieux armé offensivement.

C'était un de nos points faibles, on a voulu mettre l'accent sur cet aspect offensif mais on n'a pas voulu le mettre que sur ce secteur.

Il y avait un manque dans ce secteur ?
Oui, l'année dernière on a fait jouer en attaque Maeva Clemaron, Deborah Taghavi qui sont plutôt des milieux de terrain. Elles ont bien rempli leur rôle mais ce ne sont pas des attaquantes de métier. Elles ont su s'adapter, c'était difficile mais ce n'est pas ce qu'elles savent faire de mieux. Elles ont dépanné, ont fait le maximum, c'était très bien, on s'en est bien sorti grâce à elles mais on voulait avoir des attaquantes de métier pour être encore plus performants dans ce secteur.

Il y a aussi votre titre en Coupe de France à défendre ?
Même si la Coupe c'est toujours aléatoire, les filles auront envie de revivre ce que l'on a vécu l'année dernière car c'était le grand moment de la saison. On sait que ce sera compliqué : l'année passée on a eu un tirage au sort plutôt favorable même si on a battu Montpellier en finale. Dans un coin de leur tête, les filles espèrent aller au bout.

« L'équipe de France, c'est la vitrine du foot féminin français donc plus la vitrine sera belle, plus on aura envie d'y entrer »

Hervé Didier (ASSE) : « Pas préparé dans les meilleures conditions »
Quel a été votre sentiment sur cette Coupe du monde
J'ai vu beaucoup de matches et j'ai évidemment apprécié le parcours de l'équipe de France. Ca a mis en valeur le foot féminin français, ça fait plaisir de voir ça. Autour de moi, je n'ai eu que des échos positifs. J'espère que Bruno Bini va poursuivre dans ce sens-là et qu'on va continuer à parler du foot féminin. De tout façon l'équipe de France, c'est la vitrine du foot féminin français donc plus la vitrine sera belle, plus on aura envie d'y entrer, et nous on est dans le magasin pour l'instant (rires).

Il peut y avoir un effet Coupe du monde à Saint-Etienne ?
Çe sera ma troisième saison à l'ASSE et on est encore en train d'évoluer un petit peu. On sent que les choses s'améliorent : ça va doucement mais il vaut mieux aller doucement et que ça tienne la route plutôt que d'aller très vite et d'exploser en vol. On est de plus en plus reconnu même si ça reste du foot féminin. L'intérêt s'amplifie d'année en année et la Coupe du monde a apporté un regard encore plus important dans le club. Les gens se disent : « Tiens on a une équipe féminine en D1 à Saint-Etienne, on va peut être s'y intéresser un petit peu plus ». Mais ça reste dans des proportions raisonnables.

Recueillis par Thibault Simonnet pour footofeminin.fr

Mercredi 17 Août 2011

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