BLEUES - Bruno BINI : "On va être champion d'Europe"

Ca aurait pu etre votre première victoire depuis six matchs mais vous encaissez de nouveau un but dans les dernières secondes ?
Je crois qu'en ce moment, on n'est pas bien pour les gens qui font des paris. Il suffit de croiser la case N et donc à force ça ne va plus payer. Blague à part, je suis très content sur le contenu par contre biensûr comme les joueuses déçu de prendre ce but encore sur des faits de jeu. Wendie qui n'a pas le temps de re-rentrer, Sabrina Delannoy qui n'a pas le temps de se déshabiller parce qu'il faisait froid et qu'elles avaient le survêt'...
Les Canadiennes ont tiré deux fois au but pendant le match. Sarah nous avait fait l'arrêt qu'il fallait au moment où il fallait. On a eu une période plus difficile en deuxième période entre la 15e et la 25e minute, on a un petit peu reculé mais c'était du fait de la fatigue. On a cumulé pas mal de fatigue ces derniers temps et quand nos joueuses de couloir ont fatigué, on a eu moins d'emprise sur le jeu. C'est pour ça que l'on a fait entrer un petit peu de sang frais. Je pense quand même que l'on peut bâtir sur des matchs comme cela. Les conditions étaient extrêmement difficiles et malgré cela on a fait un jeu de grande qualité.

Il y a aussi toujours ce problème récurrent de ratio occasions/buts marqués...
Au moment, où on prend le but, on aurait dû mener 2 ou 3-0. On ne va pas refaire le match mais on va continuer à travailler. Moi je ne suis pas inquiet. Vous savez ce que vous valez. C'est toujours l'histoire du poteau rentrant ou du poteau sortant. Vous avez des périodes où c'est toujours poteau sortant, et puis quand c'est rentrant, c'est reparti. C'est cruel par rapport à la physionomie du jeu mais je suis moins inquiet en ayant fait match nul en ayant joué comme on a joué ce soir que si on n'avait pas été bons et qu'on avait gagné 1-0. Après il y en a qui me diront qu'il n'y a que le résultat qui compte. On est en préparation, on n'est pas en compétition.

Qu'avez-vous dit aux joueuses après le match ?
A peu près la même chose qu'après le match du Brésil. On va y arriver, et qu'on va être champion d'Europe.

N'y a-t-il pas aussi beaucoup de fatigues à ce stade de la préparation ?
Elles sont cuites, on arrive dans une période de la saison où elles enchaînent les matchs. Donc quand je vois que même avec la fatigue qu'elles ont, les enchaînements qu'elles ont réussi à faire, c'est cela qui me donne confiance. Il y en a qui rejouent dimanche, mais pour Lyon et le PSG qui avaient avancé leur match (ndlr : le match a été joué début mars (3-0)), les filles ont trois jours de repos ce qui va leur faire du bien. Maintenant il faut que je vive avec cela jusqu'à fin mai. Quand vous êtes dans un club, vous remettez ça après chaque match. Moi jusqu'à fin mai, je vais attendre. Je ne vous dit pas que dès demain, je vais regarder le match, mais dès lundi, on va commencer à regarder la cassette du match, à découper le match et en fonction que ce que l'on a fait de bien et de très bien, et de moins bien, ça nous donnera autant d'hypothèses de travail pour le prochain stage où je vais avoir un petit peu de temps parce que l'on sera rassemblé le mardi et que l'on jouera le dimanche (ndlr : match prévu le 2 juin contre la Finlande). Et le championnat sera terminé.

Qu'est ce qui vous a plu ce soir ?
La qualité du jeu m'a plu malgré les conditions et la qualité du terrain qui étaient difficiles. Face à quelqu'un qui est médaillé de bronze, on n'a pas été mis en danger pratiquement. On a tapé sur la barre avec Louisa (Necib), on a une grosse occas' avec Eugénie (Le Sommer), une grosse occas' avec Elo(die Thomis) et on marque un but d'un autre monde. C'est dommage que l'on ait pas pu en marquer un autre en début de seconde mais bon c'est le foot. Je pense que l'on peut bâtir la dessus comme on peut bâtir sur les deux matchs de l'Allemagne et sur les deux matchs du Brésil.

Ce problème de finition n'est-il pas dû à un manque d'adversité en championnat ? Un manque de concentration ?
Ce n'est pas un problème de concentration, c'est une chose de marquer des buts quand ça va à 10 à l'heure et quand vous le ratez, vous savez que vous avez une marge de 5 à 6 buts et c'en est une autre quand ca va à 400 à l'heure et que vous n'avez une marge que d'un ou deux buts. Je dirais que la prochaine fois que je vais les récupérer, elles auront fait beaucoup de matchs de haut niveau. Il y a la demi-finale de la Champions League qui arrive, la finale pour au moins une équipe, les quarts de finale, demi-finales et finale de la Coupe de France. Biensûr il faudra que l'on trouve un système, on est en train d'y réfléchir pour qu'il y ait plus d'oppositions entre les meilleures équipes du championnat de façon à ce qu'elles aient plus l'habitude entre guillemets de jouer des matchs plus difficiles. Mais c'est valable pour les attaquantes mais aussi pour les défenseures. Parce que le pire ce soir aurait été que l'on soit à 1-1 et que Sarah ne fasse pas l'arrêt décisif. Imaginez la gardienne, elle n'aurait pratiquement rien touché et elle va la chercher au fond des filets. C'est ce qui c'était passé aux Jeux. Là au moins on a la satisfaction d'un arrêt de grande classe et pour la confiance c'est bon.

Propos recueillis par Sébastien Duret, à Nice

A un moment donné si vous ne la faites pas rentrer, vous ne pouvez pas savoir si elle a la maille. Mais là bien, ce n'est quand même pas des conditions plus que difficiles, on gagne 1-0, le Canada n'a pas eu d'occasions. Voilà c'était un peu chaud à ce moment là. On s'est bien repris après. Même si dans les vingt dernières minutes, on a reculé un petit peu trop mais cela vient du fait que les joueuses de couloir ont un peu reculé, et on n'avait plus les mêmes caractéristiques.