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Bleues - Wendie RENARD : "Plus on monte vers le haut niveau, plus les détails comptent"

La capitaine des Bleues, posée et réfléchie, évoque son but décisif, sa partenaire Griedge, le capitanat et la sélection au moment d'affronter en finale l'Angleterre, à la Cyprus Cup.



Wendie Renard, vingt-trois ans, est déjà une joueuse clé (photo Sébastien Duret)
Wendie Renard, vingt-trois ans, est déjà une joueuse clé (photo Sébastien Duret)
Wendie, contre les Pays-Bas, comme s'est passée votre entrée en jeu ?
J'étais à l'échauffement et l'adjoint est venu me voir et m'a dit que je rentrais s'il y avait un coup de pied arrêté dans les dernières minutes. Je me suis préparée, après il a décidé de faire le changement et je suis rentrée au poste d'avant-centre. Ca fait bizarre et il y a eu de la réussite, j'ai marqué. Tant mieux pour l'équipe.

C'est Griedge Mbock, qui jouait à votre poste, qui vous fait la passe décisive.
Elle a pris ses responsabilités, il y avait de l'espace, elle en a profité. Après défensivement, elles commençaient à être bien fatiguées, on les avait bien usé. Elle a pris ce couloir et moi je suis restée en retrait, les défenseures au pouvoir (rires) !

Pouvez-vous nous raconter ce but ?
Sur le coup, Griedge me met le ballon en retrait et Gaëtane me dit que je suis seule. Au début, je voulais la contrôler et finalement comme je suis seule, je me suis bien placée pour être sur mon pied droit et après je me suis appliquée pour la cadrer et la placer. Et elle part bien. Régulièrement, en club, on travaille devant le but, des frappes. J'ai l'habitude devant le but et j'aime bien ça.

"J'aime bien aussi participer offensivement"

Wendie Renard en 2011 lors de sa première sélection face à la Suisse, à Chypre (photo Sébastien Duret)
Wendie Renard en 2011 lors de sa première sélection face à la Suisse, à Chypre (photo Sébastien Duret)
Y-a-t'il un autre poste où vous auriez pu évoluer ?
Il y en a qui me disent que j'aurai pu jouer en six. C'est plus un poste défensif. Je suis bien là où je suis, après offensivement j'aime bien aussi participer, me retrouver face au but. Mais mon poste avant tout, c'est défendre.

Qu'avez-vous pensé de la prestation de Griedge Mbock qui évoluait à votre poste ?
Elle a fait un bon match, un match costaud défensivement, elle aussi a apporté offensivement. D'ailleurs, elle a fait deux déboulés sur le côté gauche. Elle commence maintenant à avoir l'habitude d'être avec nous, elle commence à se lâcher. C'est bien pour elle, avec un match solide face à une bonne équipe des Pays-Bas. On n'a pas pris de but, ça prouve que défensivement le bloc était costaud, que tout le monde a fait les efforts pour, et elle y compris.

Cela doit rappeler des souvenirs personnels...
Oui, il y a trois ans. C'était face à la Suisse, ça me rappelle de bons souvenirs. J'espère qu'elle en aura d'autres, et qu'elle retiendra du positif de ce stage. Il y a trois ans, j'étais comme ça et aujourd'hui j'ai quelques sélections dans les pattes ! (ndlr : cinquante à ce jour)

"Au quotidien, je n'ai pas changé"

Comme se passe le statut de capitanat en Equipe de france ?
Au quotidien, je n'ai pas changé. Il faut rester soi-même. Je vis bien dans l'ensemble, je ne me prends pas la tête par rapport à ça. Aujourd'hui, c'est un collectif avant tout. Je prends mes responsabilités juste quand il le faut. Il y a le coach, un collectif, tout le monde peut s'exprimer. Ca fonctionne bien. Il y a biensûr plus de responsabilités en étant capitaine, mais cela reste libre, à l'échauffement je peux parler mais d'autres filles peuvent aussi s'exprimer. C'est ensemble qu'on doit parler même si la capitaine est là pour remotiver le groupe. Ce n'est pas mon style de parler tout le temps aux filles. Quand je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas, je le fais, c'est avec l'expérience que l'on va le ressentir.

Quels sont vos échanges avec le sélectionneur ?
On échange régulièrement sur le terrain, en dehors, et on essaye d'améliorer certaines choses mais ça reste entre le sélectionneur et le capitaine. Ca permet d'avoir un retour auprès des joueuses et pour lui d'avoir des infos en retour de certaines joueuses. Lui, il y a une vision un peu plus extérieure, c'est intéressant d'avoir son avis. C'est le capitanat qui veut ça.

La France semble monter progressivement en puissance dans ce tournoi ?
Il nous avait prévenu qu'après la Suède, il fallait se remettre dedans. Quand on fait des performances, c'est plus compliqué. Contre l'Ecosse, collectivement, on a fait un match moyen dans le bloc, dans les efforts. On n'a pas perdu, c'est le plus important. Contre l'Australie, on a modifié tout ça et on a remporté ce match. Contre les Pays-Bas, on a fait un gros match collectif, on est montré crescendo dans ce tournoi. Les deux derniers matchs, on a vu le vrai visage de la France, et on espère faire de même contre l'Angleterre.

"On travaille beaucoup sur le plan athlétique"

Le nouveau préparateur physique, Frédéric Aubert (photo Sébastien Duret)
Le nouveau préparateur physique, Frédéric Aubert (photo Sébastien Duret)
C'est une nouvelle finale à Chypre...
Ça rappelle beaucoup de souvenirs. C'est amical mais on veut gagner, on se met dans les conditions des grandes compétitions. L'adversaire n'est pas n'importe qui, c'est l'Angleterre, c'est une affiche. Ca rappelle aussi de bons souvenirs que ce soit à la Coupe du Monde, où à l'Euro. C'est toujours difficile face à cette équipe, ça a beaucoup changé aussi de son côté avec le changement de sélectionneur. On espère faire un gros match.

Et huit mois après l'élimination à l'Euro, qu'est ce qui a changé pour vous ?
On s'est remis en question. Ça veut dire qu'il nous manquait quelque chose. Ce sont des petits détails, mais comme dit le coach, plus on monte vers le haut niveau, et plus les détails comptent, et vont faire la différence. Et ce sont ces petites erreurs que l'on payait cash, qui sont à régler pour ne pas les répéter, et pouvoir passer un cap. Il n'y a que le travail pour réussir, il faut que tout le monde se remette en question, travaille dans les clubs.

Sur le plan athlétique par exemple ?
On travaille beaucoup dans son domaine-là. Avant on travaillait cela différemment, et là il y a beaucoup de séances de musculation, de gainage. En club aussi, le préparateur physique de l'équipe de France a fait le relais au niveau de nos préparateurs physiques de club. Quand on est joueuse professionnelle, c'est important d'être une athlète. Ça passe par beaucoup d'efforts et au plus haut niveau, il suffit de voir les Américaines, les Allemandes, elles sont costaudes. De ce côté-là, on commence à être bien, il faut continuer ainsi. Dans la durée, cela fait la différence. C'est important d'être costaude pour résister au duel et être compacte. Si on n'est pas costaude avec la fille adverse, c'est compliqué. Ce sont plein de petites choses mais qui sont importantes à l'arrivée.

A Larnaca,
Sébastien Duret

Wendie RENARD
Née le 20 juillet 1990 à Schoelcher
1,87 m - 70 kg
Défenseure

Parcours
Essor Préchotin (1997-2005), RC Le Lorrain (2005-2006), Olympique Lyonnais (depuis 2006)

Sélections
A (50 matchs - 16 buts), U20 (7), U19 (18)
Son parcours en Bleue

Mercredi 12 Mars 2014
Sebastien Duret

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