Un tout nouveau championnat de première division vient de débuter aux États-Unis. Discuté depuis plusieurs années (et officiellement créé en 2021), dans un contexte où l'énorme réservoir de joueuses et de marchés potentiels aux États-Unis ne pouvait se reposer sur la seule NWSL, l'USL Super League a ainsi avancé ses cartes pour voir le jour. Initialement prévu à un niveau inférieur (en deuxième division, moins exigeante au niveau des infrastructures et des garanties financières entre autres), ce nouveau championnat a finalement obtenu le statut de première division et devient donc la deuxième ligue à évoluer à ce niveau, en compétition directe avec la NWSL même si son fonctionnement sera différent.
L'USL Super League, un nouveau championnat concurrent
Tout d'abord, il s'agit d'un championnat disputé d'avril à juin, plus aligné avec la grande majorité des ligues mondiales et en accord avec les fenêtres internationales. Il n'y aura pas non plus de draft au sortir du collège, l'USL s'appuyant sur des joueuses libres de signer où elles veulent (le salaire minimum étant proche de celui de sa concurrente (35 000 $, soit plus de 31 000 €). Huit équipes se disputeront le titre lors de cette saison inaugurale, dont l'équipe basée à Washington DC Power dirigée par le Français Frédéric Brillant, qui avait rejoint les États-Unis en tant que joueur il y a quelques années, et était assistant au sein du staff des Utah Royals (nouvelle équipe en NWSL) depuis le début de l'année.
Différente de la NWSL par son fonctionnement, l'USL Super League l'est aussi par son casting, du moins pour l'instant. Il y a des internationales, mais pas de grands noms (on peut noter la présence de joueuses telles qu'Amber Brooks, Chioma Ubogagu, Jade Moore, Erika Tymrak, Natasha Flint...) là où sa concurrente regorge de stars. Mais on sait qu'aux États-Unis encore plus que partout ailleurs, tout peut aller très vite et son développement pourrait être très rapide. En attendant, on peut noter que plusieurs joueuses ayant évolué en France ont rejoint ce championnat : du côté de Brooklyn, ce sont l'ex-Strasbourgeoise Sam Rosette et l'ex-Stéphanoise Kess Elmore qui ont trouvé un point de chute. Grace Yango, après dix ans en France, évoluera sous les ordres de Brillant à Washington. Cosette Morché et Sh'Nia Gordon ont fait le trajet Montpellier - Fort Lauderdale (Floride) à l'intersaison.
Si l'USL Super League et la NWSL sont actuellement deux ligues de première division chapeautées par deux entités différentes, aux fonctionnements et au prestige opposés, le développement de la première citée sera à suivre. On peut toutefois déjà noter que le Carolina Ascent a battu le record de spectateurs de Caroline du Nord pour son tout premier match, dans un état où évolue pourtant le Courage, double vainqueur de la NWSL). Cette nouvelle co-existence soulève de nombreuses questions, en premier lieu celle de son avenir. Les deux ligues vont-elles être amenées à collaborer à l'avenir, à entrer en conflit ou vivre leur vie chacune de leur côté ? Seul l'avenir nous le dira. L'USL Super League a devancé des changements évoqués du côté de sa prédécesseure depuis des années, et celle-ci se met déjà à niveau sur certains points dans sa nouvelle convention collective.
Différente de la NWSL par son fonctionnement, l'USL Super League l'est aussi par son casting, du moins pour l'instant. Il y a des internationales, mais pas de grands noms (on peut noter la présence de joueuses telles qu'Amber Brooks, Chioma Ubogagu, Jade Moore, Erika Tymrak, Natasha Flint...) là où sa concurrente regorge de stars. Mais on sait qu'aux États-Unis encore plus que partout ailleurs, tout peut aller très vite et son développement pourrait être très rapide. En attendant, on peut noter que plusieurs joueuses ayant évolué en France ont rejoint ce championnat : du côté de Brooklyn, ce sont l'ex-Strasbourgeoise Sam Rosette et l'ex-Stéphanoise Kess Elmore qui ont trouvé un point de chute. Grace Yango, après dix ans en France, évoluera sous les ordres de Brillant à Washington. Cosette Morché et Sh'Nia Gordon ont fait le trajet Montpellier - Fort Lauderdale (Floride) à l'intersaison.
Si l'USL Super League et la NWSL sont actuellement deux ligues de première division chapeautées par deux entités différentes, aux fonctionnements et au prestige opposés, le développement de la première citée sera à suivre. On peut toutefois déjà noter que le Carolina Ascent a battu le record de spectateurs de Caroline du Nord pour son tout premier match, dans un état où évolue pourtant le Courage, double vainqueur de la NWSL). Cette nouvelle co-existence soulève de nombreuses questions, en premier lieu celle de son avenir. Les deux ligues vont-elles être amenées à collaborer à l'avenir, à entrer en conflit ou vivre leur vie chacune de leur côté ? Seul l'avenir nous le dira. L'USL Super League a devancé des changements évoqués du côté de sa prédécesseure depuis des années, et celle-ci se met déjà à niveau sur certains points dans sa nouvelle convention collective.
En NWSL, des mesures historiques
Alors que la convention collective en place devait prendre fin en 2026, la NWSL et l'association des joueuses se sont mises d'accord sur une nouvelle mouture historique. Dans un pays où les sports professionnels n'offrent qu'un choix limité à ses joueurs et joueuses sur l'équipe qu'ils ou elles représentent, pouvant également être transféré.es du jour au lendemain, la NWSL devient la première ligue professionnelle à changer son mode de fonctionnement. Elle s'aligne donc désormais avec ce qui se fait généralement partout dans le monde, et ce sont les joueuses qui en sortent gagnantes avec à la fois plus de liberté dans leurs choix de carrière et et de garanties sur leurs contrats, ainsi qu'un meilleur encadrement et de meilleures conditions de travail.
Finie la draft, pourtant événement incontournable des sports professionnels américains, finis les transferts à l'autre bout du pays sans consentement, finis les salaires plafonnés et autres subtilités du championnat. Désormais, les joueuses pourront signer où elles veulent et ce dès la fin de leur carrière universitaire -si elles passent par la case université. Financièrement, au-delà de l'assurance de contrats garantis, le modèle commercial de la NWSL, qui se porte bien, propose de porter le salaire minimum à plus de 43 000 € (48 500 $) dès la saison prochaine pour une masse salariale plafonnée à 3,3M$ (presque 3M€), avec l'objectif de le voir presque doubler d'ici à 2030 (82 500 $ soit plus de 73 500 € pour une masse salariale plafonnée à 5,5M$, soit presque 5M€, voire plus selon les revenus générés par le championnat), fin prévue pour cette nouvelle convention collective.
Au-delà des avancées précédemment citées, la ligue prévoit une compensation revue à la hausse pour tous les bonus de fin de saison -dans une ligue friande de récompenses individuelles-, une meilleure prise en charge en cas de congés maternité et des enfants des joueuses, des staffs élargis et un meilleur suivi notamment au niveau de la santé mentale, de meilleures conditions de voyage au cours de la saison, ce qui a souvent été décrié vu les longs trajets que demandent les déplacements dans un tel championnat... bref, cette convention collective est une avancée historique pour une ligue qui n'a cessé de croître depuis ses débuts en 2013 malgré des conditions de travail pas toujours irréprochables d'un point de vue sportif, et des scandales (de harcèlements divers entre autres) pas si rares que ça. Le format championnat d'été devrait rapidement être remis sur le tapis également.
Alors que l'on voit déjà de plus en plus de joueuses quitter les meilleurs championnats européennes pour rejoindre les États-Unis (en D1, Delphine Cascarino et Perle Morroni ont rejoint San Diego depuis Lyon, Rosemonde Kouassi portera les couleurs de Washington après celle de Fleury, la joueuse du PSG Ramona Bachmann avait rejoint Houston avant la fin de la saison en France, et plusieurs joueuses ont rejoint la nouvelle ligue, l'USL), les améliorations apportées à la ligue, qui propose désormais des conditions de travail avec lesquelles peu de clubs -sans parler des championnats dans leur ensemble- en Europe pourront rivaliser, quid de la situation sur le Vieux Continent ?
A l'heure actuelle, le nombre de places limitées en NWSL (quatorze équipes, une quinzième arrive du côté de Boston) et son format estival qui ne s'accorde pas avec le calendrier international limitent la « menace » que les États-Unis portent pour les meilleurs championnats européens. Mais un changement de format et l'émergence de l'USL pourraient faire des États-Unis la nouvelle place forte du football féminin, ce qu'elle fut autrefois alors que les championnats européens étaient moins développés. Ceux-ci vont probablement devoir faire mieux, à tous les niveaux, pour garder leur prestige et leur compétitivité, à commencer par leurs meilleures joueuses.
Finie la draft, pourtant événement incontournable des sports professionnels américains, finis les transferts à l'autre bout du pays sans consentement, finis les salaires plafonnés et autres subtilités du championnat. Désormais, les joueuses pourront signer où elles veulent et ce dès la fin de leur carrière universitaire -si elles passent par la case université. Financièrement, au-delà de l'assurance de contrats garantis, le modèle commercial de la NWSL, qui se porte bien, propose de porter le salaire minimum à plus de 43 000 € (48 500 $) dès la saison prochaine pour une masse salariale plafonnée à 3,3M$ (presque 3M€), avec l'objectif de le voir presque doubler d'ici à 2030 (82 500 $ soit plus de 73 500 € pour une masse salariale plafonnée à 5,5M$, soit presque 5M€, voire plus selon les revenus générés par le championnat), fin prévue pour cette nouvelle convention collective.
Au-delà des avancées précédemment citées, la ligue prévoit une compensation revue à la hausse pour tous les bonus de fin de saison -dans une ligue friande de récompenses individuelles-, une meilleure prise en charge en cas de congés maternité et des enfants des joueuses, des staffs élargis et un meilleur suivi notamment au niveau de la santé mentale, de meilleures conditions de voyage au cours de la saison, ce qui a souvent été décrié vu les longs trajets que demandent les déplacements dans un tel championnat... bref, cette convention collective est une avancée historique pour une ligue qui n'a cessé de croître depuis ses débuts en 2013 malgré des conditions de travail pas toujours irréprochables d'un point de vue sportif, et des scandales (de harcèlements divers entre autres) pas si rares que ça. Le format championnat d'été devrait rapidement être remis sur le tapis également.
Alors que l'on voit déjà de plus en plus de joueuses quitter les meilleurs championnats européennes pour rejoindre les États-Unis (en D1, Delphine Cascarino et Perle Morroni ont rejoint San Diego depuis Lyon, Rosemonde Kouassi portera les couleurs de Washington après celle de Fleury, la joueuse du PSG Ramona Bachmann avait rejoint Houston avant la fin de la saison en France, et plusieurs joueuses ont rejoint la nouvelle ligue, l'USL), les améliorations apportées à la ligue, qui propose désormais des conditions de travail avec lesquelles peu de clubs -sans parler des championnats dans leur ensemble- en Europe pourront rivaliser, quid de la situation sur le Vieux Continent ?
A l'heure actuelle, le nombre de places limitées en NWSL (quatorze équipes, une quinzième arrive du côté de Boston) et son format estival qui ne s'accorde pas avec le calendrier international limitent la « menace » que les États-Unis portent pour les meilleurs championnats européens. Mais un changement de format et l'émergence de l'USL pourraient faire des États-Unis la nouvelle place forte du football féminin, ce qu'elle fut autrefois alors que les championnats européens étaient moins développés. Ceux-ci vont probablement devoir faire mieux, à tous les niveaux, pour garder leur prestige et leur compétitivité, à commencer par leurs meilleures joueuses.