Elodie Thomis : « On sait quand il faut savourer, quand il faut travailler »

Comment as-tu jugé la prestation de l’équipe de France face au Canada ?
On a fait un bon match. Les filles sont bien rentrées dans la partie. C’était important de faire un résultat car on savait que le Canada aussi avait besoin de gagner. On a été serein et costaud au niveau de l’impact sur tous les ballons, on a gagné pas mal de duels et après on a pu poser notre jeu. Au niveau de l’efficacité cela a été très correct.

On a vu aussi le potentiel des Bleues et la richesse de son effectif ?
C’est vrai que dans cette une équipe chaque joueuse peut débuter. Nous aussi en tant que joueuse ça fait du bien dans nos têtes de pouvoir marquer. Tout le travail que l’équipe fait défensivement cela nous permet à nous d’être très solidaires. Peu importe si on ne débute pas, on est apte à jouer. Avec Eugénie (Le Sommer) on a eu la chance de pouvoir entrer en jeu à chaque match. On a alors apporté ce que le coach attendait de nous. Ce n’est pas un hasard.

Personnellement tu as l’occasion de marquer dès ton entrée en jeu ?
Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvée dans l’axe. Je suis satisfaite de ce but, Louisa (Necib) me lance bien. Elle savait que j’aimais bien les ballons comme ça. Techniquement elle est très appliquée. Tout le monde connait ma qualité qui est la vitesse. Si je peux mettre le bordel dans les défenses, je le ferais. C’est dans la continuité du match, petit à petit tout le monde était en confiance et avait envie de se battre pour l’équipe.

Comment vivez-vous cette Coupe du Monde ?
Ce qui est marrant est que personne nous attendait là et le Canada nous voyait peut être partir mardi. Nous on se sentait très sereines, on est restée dans notre bulle. On connait nos capacités, le staff les connait. On est resté dans notre petit cocon, ce qui nous permet aussi d’avoir des résultats. Et quand on part en outsider avec des joueuses talentueuses, on pose des problèmes à nos adversaires. On est bien dans cette Coupe du Monde avec 2 victoires contre 2 équipes physiques. C’est de bon augure pour la suite.

On a vu malgré cela que tout le monde reste prudent.
Ce n’est pas dans notre philosophie de s’enflammer. On marque l’histoire du football au féminin et ce n’est pas fini. On en est conscient, l’objectif c’est de gagner de la coupe. On sait quand il faut savourer, quand il faut travailler. Maintenant on a beaucoup de récupération avant le match contre l’Allemagne. Peu importe le résultat mais il nous servira pour le reste de la compétition.

As-tu regardé d’autres matchs ? Les autres Lyonnaises ?
J’ai regardé l’Angleterre, le Brésil, la Norvège avec Ingvild (Stensland) et Isabell (Herlovsen) et aussi Lotta (Schelin). Lotta a été très forte sur son match et passeuse. Je suis contente pour elle. Ingvild a été propre comme d’habitude. Je suis satisfaite de leurs performances. Après si on est amené à jouer contre elles, ce sera autre chose. J’ai essayé de m’intéresser à d’autres équipes. Je trouve que le niveau est élevé. Les scores sont serrés alors que j’aurai pensé qu’il y aurait plus de scores larges. Tout le monde peut la gagner même si Brésil, Etats-Unis et Allemagne sont favoris.

Propos recueillis par Sébastien Duret, à Düsseldorf