(Photos : Eric Baledent)
Sonia, avez-vous quand même réussi à trouver le sommeil après cette qualification historique ?
Moyennement. C'était compliqué de trouver le sommeil déjà par rapport à l'issue du match. Il y avait un peu de fatigue et puis cette séance de tirs aux buts nous a encore stressé un peu plus. La nuit a été courte. On avait le petit déjeuner jusqu'à 10 heures mais à 7h30, j'étais debout !
Tout vous sourit en ce moment...
C'est vraiment génial. En plus de la qualification, on a eu la belle surprise de suivre la défaite de l'Allemagne. C'est une bonne chose, voilà un objectif d'atteint mais Bruno le disait ce midi. Et je partage son point de vue : il ne faut vraiment pas se dire que maintenant ce n'est que du bonus. Il nous reste 90 voire 120 minutes pour aller en finale, il faut faire le nécessaire car sur un match il y a vraiment la place. Il faut le jouer à fond, ne pas avoir de complexes et avoir confiance en nous.
Vous avez fêté la défaite de l'Allemagne ?
Oui car on s'attendait à ce que les Allemandes aillent plus loin. Et puis avec la Suède, qui fait une belle Coupe du monde, et nous ça faisait trois belles équipes et comme il n' y avait que deux places pour les J.O...On a été soulagé que le Japon batte l'Allemagne
Les J.O., c'est un nouveau challenge à relever...
Je m'étais dit que je ferais le point après la Coupe du monde en fonction de notre parcours et comme il y a les J.O en 2012, on a envie de continuer.
Personne ne prendra sa retraite alors ?
(Rires) Les J.O sont un évènement planétaire, c'est notre première participation, et je pense qu'il n'y aura pas grand monde qui raccrochera les crampons à la fin de la Coupe du monde. Dans une carrière de sportif, c'est bien d'avoir des objectifs comme celui-là. C'est beau.
Si on revient sur le match d'hier, ça aurait pu être une rencontre hyper frustrante.
Sur l'ensemble du match, on méritait vraiment de passer, on s'était créé beaucoup plus d'occasions que les Anglaises même si dans les 30 derniers mètres, on a manqué de justesse technique et d'efficacité. Ça aurait été cruel sortir encore une fois aux tirs aux buts après l'élimination concédée à l'Euro 2009 face aux Pays-Bas.
En plus c'était le même scénario.
Quand l'arbitre a sifflé la fin des prolongations, beaucoup ont repensé à ce quart de finale en Finlande. Camille a raté son premier penalty et là on a eu une certaine forme de force en nous parce que Gaëtane nous dit : « Ce n'est pas grave parce qu'en Challenge de France, on avait gagné après avoir raté le premier. » Et moi, je la regarde en lui disant : « Oui mais c'était contre Lyon ! ». Mine de rien, on était décontracté et ça nous a souri. Si on avait perdu, on aurait eu énormément de regrets car c'était largement à notre portée
Moyennement. C'était compliqué de trouver le sommeil déjà par rapport à l'issue du match. Il y avait un peu de fatigue et puis cette séance de tirs aux buts nous a encore stressé un peu plus. La nuit a été courte. On avait le petit déjeuner jusqu'à 10 heures mais à 7h30, j'étais debout !
Tout vous sourit en ce moment...
C'est vraiment génial. En plus de la qualification, on a eu la belle surprise de suivre la défaite de l'Allemagne. C'est une bonne chose, voilà un objectif d'atteint mais Bruno le disait ce midi. Et je partage son point de vue : il ne faut vraiment pas se dire que maintenant ce n'est que du bonus. Il nous reste 90 voire 120 minutes pour aller en finale, il faut faire le nécessaire car sur un match il y a vraiment la place. Il faut le jouer à fond, ne pas avoir de complexes et avoir confiance en nous.
Vous avez fêté la défaite de l'Allemagne ?
Oui car on s'attendait à ce que les Allemandes aillent plus loin. Et puis avec la Suède, qui fait une belle Coupe du monde, et nous ça faisait trois belles équipes et comme il n' y avait que deux places pour les J.O...On a été soulagé que le Japon batte l'Allemagne
Les J.O., c'est un nouveau challenge à relever...
Je m'étais dit que je ferais le point après la Coupe du monde en fonction de notre parcours et comme il y a les J.O en 2012, on a envie de continuer.
Personne ne prendra sa retraite alors ?
(Rires) Les J.O sont un évènement planétaire, c'est notre première participation, et je pense qu'il n'y aura pas grand monde qui raccrochera les crampons à la fin de la Coupe du monde. Dans une carrière de sportif, c'est bien d'avoir des objectifs comme celui-là. C'est beau.
Si on revient sur le match d'hier, ça aurait pu être une rencontre hyper frustrante.
Sur l'ensemble du match, on méritait vraiment de passer, on s'était créé beaucoup plus d'occasions que les Anglaises même si dans les 30 derniers mètres, on a manqué de justesse technique et d'efficacité. Ça aurait été cruel sortir encore une fois aux tirs aux buts après l'élimination concédée à l'Euro 2009 face aux Pays-Bas.
En plus c'était le même scénario.
Quand l'arbitre a sifflé la fin des prolongations, beaucoup ont repensé à ce quart de finale en Finlande. Camille a raté son premier penalty et là on a eu une certaine forme de force en nous parce que Gaëtane nous dit : « Ce n'est pas grave parce qu'en Challenge de France, on avait gagné après avoir raté le premier. » Et moi, je la regarde en lui disant : « Oui mais c'était contre Lyon ! ». Mine de rien, on était décontracté et ça nous a souri. Si on avait perdu, on aurait eu énormément de regrets car c'était largement à notre portée
« Je ne pensais pas qu'elles seraient aussi cuites que ça »
Ça paraît incroyable cette décontraction en quarts de finale de Coupe du monde
Le fait d'être décontracté permet aussi de ne pas trop se poser de questions et de ne pas trop stresser. Ce n'est pas forcément un mal. J'ai aussi fait remarquer aux filles que la gardienne partait avant. D'ailleurs Eugénie (Le Sommer) et moi, on a changé notre façon de tirer.
La fraîcheur physique a aussi joué un rôle important dans ce match
J'ai été surprise. Je ne pensais pas qu'elles seraient aussi cuites que ça. Ça m'a étonné et quand j'ai discuté à la fin du match avec certaines Anglaises, elles m'ont dit qu'elles avaient beaucoup de pépins physiques. On l'a vu avec Kelly Smith qui a fini sur une jambe, Carney avait mal à un genou et deux trois autres joueuses étaient vraiment à la rue à la fin. Ça montre aussi qu'on fait du bon travail de côté là. Le travail physique nous permet de rivaliser avec les meilleures nations.
Avez-vous quand même douté ?
Quand on voit la tête de Laure (Lepailleur) sauvée sur la ligne, on se dit que c'est fini, que ça ne rentrera pas. Il y a quand même eu du doute mais on n'a jamais rien lâché, et on a été récompensé. Les Anglaises étaient cuites et nous on se précipitait, ont cafouillait parfois mais jusqu'à la dernière minute on a poussé et on a été récompensé.
Qu'est-ce que vous vous dites au moment où Élise Bussaglia frappe.
Je vois Marie-Laure tomber et je pense d'abord au penalty surtout qu'il y a un cafouillage. Le ballon ressort sur Élise, je vois que ça tape le poteau. Je ne sais pas trop s'il rentre ou pas mais je vois les filets qui tremblent et c'est la délivrance. Et puis, je me dis que l'on peut encore gagner 2-1 car il reste encore un petit peu de temps. J'étais super contente.
Décrivez nous la joie du groupe après la victoire.
C'est énorme en plus que ce soit avec Lyon ou l'équipe de France, les penalties ne m'avaient pas trop souri. C'était une délivrance énorme. C'est dur de mettre des mots sur une telle joie. Il y a beaucoup de sentiment qui se mélangent. On a envie de pleurer de joie. Mais après toute cette tension accumulée à la fin, avoir pu exploser à la fin, c'était génial.
Le fait d'être décontracté permet aussi de ne pas trop se poser de questions et de ne pas trop stresser. Ce n'est pas forcément un mal. J'ai aussi fait remarquer aux filles que la gardienne partait avant. D'ailleurs Eugénie (Le Sommer) et moi, on a changé notre façon de tirer.
La fraîcheur physique a aussi joué un rôle important dans ce match
J'ai été surprise. Je ne pensais pas qu'elles seraient aussi cuites que ça. Ça m'a étonné et quand j'ai discuté à la fin du match avec certaines Anglaises, elles m'ont dit qu'elles avaient beaucoup de pépins physiques. On l'a vu avec Kelly Smith qui a fini sur une jambe, Carney avait mal à un genou et deux trois autres joueuses étaient vraiment à la rue à la fin. Ça montre aussi qu'on fait du bon travail de côté là. Le travail physique nous permet de rivaliser avec les meilleures nations.
Avez-vous quand même douté ?
Quand on voit la tête de Laure (Lepailleur) sauvée sur la ligne, on se dit que c'est fini, que ça ne rentrera pas. Il y a quand même eu du doute mais on n'a jamais rien lâché, et on a été récompensé. Les Anglaises étaient cuites et nous on se précipitait, ont cafouillait parfois mais jusqu'à la dernière minute on a poussé et on a été récompensé.
Qu'est-ce que vous vous dites au moment où Élise Bussaglia frappe.
Je vois Marie-Laure tomber et je pense d'abord au penalty surtout qu'il y a un cafouillage. Le ballon ressort sur Élise, je vois que ça tape le poteau. Je ne sais pas trop s'il rentre ou pas mais je vois les filets qui tremblent et c'est la délivrance. Et puis, je me dis que l'on peut encore gagner 2-1 car il reste encore un petit peu de temps. J'étais super contente.
Décrivez nous la joie du groupe après la victoire.
C'est énorme en plus que ce soit avec Lyon ou l'équipe de France, les penalties ne m'avaient pas trop souri. C'était une délivrance énorme. C'est dur de mettre des mots sur une telle joie. Il y a beaucoup de sentiment qui se mélangent. On a envie de pleurer de joie. Mais après toute cette tension accumulée à la fin, avoir pu exploser à la fin, c'était génial.
« Quand les gens vous disent par message interposé que devant leurs écrans ils ont pleuré de joie, ça vous rend fière. »
Comme l'avait dit le sélectionneur, avez-vous été respectueuses de vos adversaires dans l'hôtel ?
J'ai beaucoup apprécié l'attitude l'équipe anglaise. Elles sont venues nous serrer la main à la fin, et nous ont dit : « Bien joué, sur le match, il n'y a pas photo, vous avez été meilleures ». Tout le contraire de l'équipe allemande qui est hautaine et qui, dans les couloirs, vous dit à peine bonjour et vous bousculent un peu. L'Angleterre, c'est la classe, elles ont su reconnaître notre supériorité. La défaite est peut être plus facile à accepter quand on perd contre plus fort que soi.
Après la victoire, vous disiez que c'était « sans conteste » votre plus beau match avec les Bleues. Pourquoi ?
Là c'est surtout au niveau des émotions, c'est un ¼ de finale de Coupe du monde, c'était historique, il y avait du suspens. Quand les gens vous disent par message interposé que devant leurs écrans ils ont pleuré de joie, ça vous rend fière. On est contente de leur apporter tout ce plaisir. Par rapport à tout ça, ce sont mes meilleurs moments en sélection. En plus du ¼ historique, c'est maintenant une demie historique qui nous attend avec une qualification pour les J.O. Je suis dans un moment de ma carrière où tout me réussit. J'ai envie de tout rafler, de tout gagner et de profiter de tous les moments. C'est génial.
Que vous inspire votre prochain adversaire, les États-Unis ?
C'est une équipe que je connais plutôt bien après avoir évolué pendant deux ans dans le championnat américain. C'est très physique. Et si techniquement elles ne sont pas impressionnante, collectivement, c'est un rouleau compresseur qui vous étouffe. Le problème c'est qu'avant de pouvoir jouer, il faut livrer le combat physique et nous on n'a pas l'habitude de ça. On laisse beaucoup d'énergie quand on joue ces équipes-là et on manque souvent de lucidité pour mettre en place notre jeu. C'est jamais évident c'est un style de jeu différent du notre. Il faudra bien répondre au duel physique, avoir un maximum de lucidité pour jouer au sol, avoir du mouvement, faire des débordements sur le côté et être très présentes devant le but.
Thibault Simonnet avec Sébastien Duret, à Düsseldorf
J'ai beaucoup apprécié l'attitude l'équipe anglaise. Elles sont venues nous serrer la main à la fin, et nous ont dit : « Bien joué, sur le match, il n'y a pas photo, vous avez été meilleures ». Tout le contraire de l'équipe allemande qui est hautaine et qui, dans les couloirs, vous dit à peine bonjour et vous bousculent un peu. L'Angleterre, c'est la classe, elles ont su reconnaître notre supériorité. La défaite est peut être plus facile à accepter quand on perd contre plus fort que soi.
Après la victoire, vous disiez que c'était « sans conteste » votre plus beau match avec les Bleues. Pourquoi ?
Là c'est surtout au niveau des émotions, c'est un ¼ de finale de Coupe du monde, c'était historique, il y avait du suspens. Quand les gens vous disent par message interposé que devant leurs écrans ils ont pleuré de joie, ça vous rend fière. On est contente de leur apporter tout ce plaisir. Par rapport à tout ça, ce sont mes meilleurs moments en sélection. En plus du ¼ historique, c'est maintenant une demie historique qui nous attend avec une qualification pour les J.O. Je suis dans un moment de ma carrière où tout me réussit. J'ai envie de tout rafler, de tout gagner et de profiter de tous les moments. C'est génial.
Que vous inspire votre prochain adversaire, les États-Unis ?
C'est une équipe que je connais plutôt bien après avoir évolué pendant deux ans dans le championnat américain. C'est très physique. Et si techniquement elles ne sont pas impressionnante, collectivement, c'est un rouleau compresseur qui vous étouffe. Le problème c'est qu'avant de pouvoir jouer, il faut livrer le combat physique et nous on n'a pas l'habitude de ça. On laisse beaucoup d'énergie quand on joue ces équipes-là et on manque souvent de lucidité pour mettre en place notre jeu. C'est jamais évident c'est un style de jeu différent du notre. Il faudra bien répondre au duel physique, avoir un maximum de lucidité pour jouer au sol, avoir du mouvement, faire des débordements sur le côté et être très présentes devant le but.
Thibault Simonnet avec Sébastien Duret, à Düsseldorf