Le champion : Japon
Cela fait désormais près d'une décennie que le football japonais s'est installé parmi les meilleures nations du monde, et cela n'est aucunement un hasard s'il est devenu le premier pays à remporter au moins une Coupe du monde dans toutes les catégories d'âge (U17, U20, A). Dans le tableau ci-dessous, les résultats des équipes japonaises, qui n'ont pas connu de baisse de régime et ont atteint au moins une fois par année de compétition mondiale une demi-finale, gagné trois titres mondiaux, et atteint quatre autres finales. Aucune nation ne peut se targuer sur une si courte période de faire mieux.
2010 U17 : finale
2011 A : championnes du monde
2012 A : finale JO - U20 : 3e
2014 U17 : championnes du monde
2015 A : finale
2016 U17 : finale - U20 : 3e
2018 U20 : championnes du monde
Plus que les résultats en eux-mêmes, le Japon impressionne par son jeu. Le niveau technique, tactique, la force collective, les qualités individuelles, la fluidité du jeu permettent aux Nadeshiko de tout âge de forcer l'admiration de leurs adversaires, des amateurs de football et (télé)spectateurs. Le succès rencontré par l'équipe U20 tout juste sacrée championne du monde en France est tout sauf un hasard, et elle a eu le support massif du public présent dans les stades. Du quatuor offensif, aussi bien complémentaire qu'explosif, où le duo en pointe (Ueki/Takarada) a inscrit dix buts et délivré quatre passes décisives, bien aidé par les percées et les tirs hors de la surface de Miyazawa et le talent de la jeune Jun Endo, meilleure passeuse de la compétition (cinq passes), à la défense emmenée par Minami, le milieu de terrain où a régné l'indispensable Fuka Nagano au côté de Hayashi, le Japon avait du talent à revendre à tous les postes sur le terrain, et malgré la rude concurrence qui règne au sein du jeune vivier japonais, plusieurs championnes du monde devrait rejoindre les A à plus ou moins long terme...
C'est le fruit d'un travail minutieux de développement débuté il y a environ dix ans, intitulé « Players First », qui comporte un aspect très intéressant, celui d'axer le travail en observant notamment ce qui se fait au niveau mondial dans toutes les catégories d'âge tout en personnalisant les axes de travail aux spécificités et qualités du jeu japonais (notamment technique, intelligence de jeu, le collectif avant tout), en se concentrant sur le développement des joueuses dès les catégories de jeunes, et celui des entraîneurs, le tout avec des plans à court, moyen ou long terme. En résumé, il va falloir continuer à voir le Japon jouer les premiers rôles dans le paysage mondial, d'autant plus que le pays accueillera les Jeux olympiques en 2020 et est en lice pour organiser la Coupe du monde féminine en 2023.
Cela fait désormais près d'une décennie que le football japonais s'est installé parmi les meilleures nations du monde, et cela n'est aucunement un hasard s'il est devenu le premier pays à remporter au moins une Coupe du monde dans toutes les catégories d'âge (U17, U20, A). Dans le tableau ci-dessous, les résultats des équipes japonaises, qui n'ont pas connu de baisse de régime et ont atteint au moins une fois par année de compétition mondiale une demi-finale, gagné trois titres mondiaux, et atteint quatre autres finales. Aucune nation ne peut se targuer sur une si courte période de faire mieux.
2010 U17 : finale
2011 A : championnes du monde
2012 A : finale JO - U20 : 3e
2014 U17 : championnes du monde
2015 A : finale
2016 U17 : finale - U20 : 3e
2018 U20 : championnes du monde
Plus que les résultats en eux-mêmes, le Japon impressionne par son jeu. Le niveau technique, tactique, la force collective, les qualités individuelles, la fluidité du jeu permettent aux Nadeshiko de tout âge de forcer l'admiration de leurs adversaires, des amateurs de football et (télé)spectateurs. Le succès rencontré par l'équipe U20 tout juste sacrée championne du monde en France est tout sauf un hasard, et elle a eu le support massif du public présent dans les stades. Du quatuor offensif, aussi bien complémentaire qu'explosif, où le duo en pointe (Ueki/Takarada) a inscrit dix buts et délivré quatre passes décisives, bien aidé par les percées et les tirs hors de la surface de Miyazawa et le talent de la jeune Jun Endo, meilleure passeuse de la compétition (cinq passes), à la défense emmenée par Minami, le milieu de terrain où a régné l'indispensable Fuka Nagano au côté de Hayashi, le Japon avait du talent à revendre à tous les postes sur le terrain, et malgré la rude concurrence qui règne au sein du jeune vivier japonais, plusieurs championnes du monde devrait rejoindre les A à plus ou moins long terme...
C'est le fruit d'un travail minutieux de développement débuté il y a environ dix ans, intitulé « Players First », qui comporte un aspect très intéressant, celui d'axer le travail en observant notamment ce qui se fait au niveau mondial dans toutes les catégories d'âge tout en personnalisant les axes de travail aux spécificités et qualités du jeu japonais (notamment technique, intelligence de jeu, le collectif avant tout), en se concentrant sur le développement des joueuses dès les catégories de jeunes, et celui des entraîneurs, le tout avec des plans à court, moyen ou long terme. En résumé, il va falloir continuer à voir le Japon jouer les premiers rôles dans le paysage mondial, d'autant plus que le pays accueillera les Jeux olympiques en 2020 et est en lice pour organiser la Coupe du monde féminine en 2023.
Le finaliste : L'Espagne
Malgré la nette défaite obtenue en finale, l'équipe championne d'Europe aura longtemps tenu tête au Japon en finale. Ce fut finalement son match le plus abouti du tournoi après celui déjà contre le Japon en phase de groupe. Souvent dominatrice en première période, elle s'est fait peur à plusieurs reprises, et n'est pas passée loin d'une élimination dès la phase de poule face aux États-Unis (contre laquelle elle a bénéficié de deux grosses erreurs défensives pour se détacher) lors de la troisième journée. En quart de finale, elle a nettement dominé le Nigeria en première période avant de subir physiquement, et n'aura jamais été tranquille. Sa demi-finale face à la France fut facilitée par la prestation des Bleuettes, qui n'ont pas su utiliser les recettes des Nord-Américaines, des Nigérianes, voire des Paragueyennes pour mettre en danger une Espagne qui n'était pas à son meilleur niveau. Son manque d'efficacité en finale lui aura été fatal face à une équipe japonaise plus « tueuse », plus complète et plus fraîche pour terminer la compétition.
Une équipe qui se distingue par sa force collective, l'Espagne n'a cependant pas de solution de secours si elle ne parvient pas à mettre son jeu en place, ce qui a failli lui jouer des tours, mais sans conséquence. Il a tout de même fallu une Patri Guijarro en très grande forme pour lui permettre de se hisser jusqu'à la finale, étant directement impliquée sur les trois buts marqués par son équipe en quart et demi-finale entre autres.
L'Espagne a changé de dimension dans les catégories de jeunes, car elle répond désormais au défi physique, notamment grâce aux progrès du championnat qui permet aux jeunes joueuses de disputer plus de rencontres de plus haut niveau, et donc de s'améliorer dans ce secteur qui lui a longtemps fait défaut malgré des résultats souvent très positifs dans les catégories de jeunes. Double championne d'Europe en titre chez les U19, finaliste pour la première fois chez les U20, il ne fait aucun doute que le football féminin espagnol est sur une tendance positive. Il lui faut désormais confirmer au niveau supérieur, où il lui reste un palier à franchir pour faire partie des équipes sur lesquelles il faut véritablement compter.
Malgré la nette défaite obtenue en finale, l'équipe championne d'Europe aura longtemps tenu tête au Japon en finale. Ce fut finalement son match le plus abouti du tournoi après celui déjà contre le Japon en phase de groupe. Souvent dominatrice en première période, elle s'est fait peur à plusieurs reprises, et n'est pas passée loin d'une élimination dès la phase de poule face aux États-Unis (contre laquelle elle a bénéficié de deux grosses erreurs défensives pour se détacher) lors de la troisième journée. En quart de finale, elle a nettement dominé le Nigeria en première période avant de subir physiquement, et n'aura jamais été tranquille. Sa demi-finale face à la France fut facilitée par la prestation des Bleuettes, qui n'ont pas su utiliser les recettes des Nord-Américaines, des Nigérianes, voire des Paragueyennes pour mettre en danger une Espagne qui n'était pas à son meilleur niveau. Son manque d'efficacité en finale lui aura été fatal face à une équipe japonaise plus « tueuse », plus complète et plus fraîche pour terminer la compétition.
Une équipe qui se distingue par sa force collective, l'Espagne n'a cependant pas de solution de secours si elle ne parvient pas à mettre son jeu en place, ce qui a failli lui jouer des tours, mais sans conséquence. Il a tout de même fallu une Patri Guijarro en très grande forme pour lui permettre de se hisser jusqu'à la finale, étant directement impliquée sur les trois buts marqués par son équipe en quart et demi-finale entre autres.
L'Espagne a changé de dimension dans les catégories de jeunes, car elle répond désormais au défi physique, notamment grâce aux progrès du championnat qui permet aux jeunes joueuses de disputer plus de rencontres de plus haut niveau, et donc de s'améliorer dans ce secteur qui lui a longtemps fait défaut malgré des résultats souvent très positifs dans les catégories de jeunes. Double championne d'Europe en titre chez les U19, finaliste pour la première fois chez les U20, il ne fait aucun doute que le football féminin espagnol est sur une tendance positive. Il lui faut désormais confirmer au niveau supérieur, où il lui reste un palier à franchir pour faire partie des équipes sur lesquelles il faut véritablement compter.
Le troisième : L'Angleterre
Lors de ses quatre précédentes participations, l'Angleterre n'était par parvenue à passer le stade des quarts de finale, la dernière fois en 2008. Lors de sa dernière participation, en 2014, elle n'était pas sortie de son groupe. En 2018, elle faisait partie des outsiders, l'inclusion de Georgia Stanway et Lauren Hemp dans le groupe (elles n'ont pas pris par à l'Euro 2017) permettant d'espérer le meilleur. Et le duo a répondu présent, portant l'équipe vers une place jamais atteinte auparavant par l'équipe, sur la troisième marche du podium. En marquant neuf des treize buts inscrits par les Young Lionesses (trois pour Alessia Russo, un pour Chloe Kelly), Stanway et Hemp ont causé des gros dégâts dans les défenses adverses accompagnées de leurs deux acolytes de l'attaque. Si Hemp n'a marqué que contre le Mexique dans un match qui a perdu tout son intérêt en seconde période, elle s'est montré un poison constant pour les défenses adverses, alors que Stanway a montré qu'elle pouvait frapper à n'importe quel moment, de près comme de loin.
Les questions concernant l'équipe avant la compétition, pour laquelle peu de turnover était attendu, concernaient principalement sa capacité à conserver de la fraîcheur étant donné la dimension physique de son jeu ainsi qu'a se renouveller si son plan de jeu était mis en échec. Avec quasiment les mêmes joueuses du début à la fin du tournoi, elle a répondu physiquement aux attentes. Face au Japon, voire la France, elle a connu plus de difficulté à voir ses joueuses s'exprimer, et seule une erreur de concentration française a permis à Stanway de faire la différence.
Dans un pays qui fait de gros efforts pour développer le football féminin, où le championnat progresse d'année en année et s'installe progressivement dans le paysage européen, dans le sillage d'une équipe senior qui a terminé sur le podium de la dernière Coupe du monde et atteint la demi-finale de l'Euro disputé l'année passée, ce résultat est à la fois une confirmation et une promesse pour l'avenir.
Lors de ses quatre précédentes participations, l'Angleterre n'était par parvenue à passer le stade des quarts de finale, la dernière fois en 2008. Lors de sa dernière participation, en 2014, elle n'était pas sortie de son groupe. En 2018, elle faisait partie des outsiders, l'inclusion de Georgia Stanway et Lauren Hemp dans le groupe (elles n'ont pas pris par à l'Euro 2017) permettant d'espérer le meilleur. Et le duo a répondu présent, portant l'équipe vers une place jamais atteinte auparavant par l'équipe, sur la troisième marche du podium. En marquant neuf des treize buts inscrits par les Young Lionesses (trois pour Alessia Russo, un pour Chloe Kelly), Stanway et Hemp ont causé des gros dégâts dans les défenses adverses accompagnées de leurs deux acolytes de l'attaque. Si Hemp n'a marqué que contre le Mexique dans un match qui a perdu tout son intérêt en seconde période, elle s'est montré un poison constant pour les défenses adverses, alors que Stanway a montré qu'elle pouvait frapper à n'importe quel moment, de près comme de loin.
Les questions concernant l'équipe avant la compétition, pour laquelle peu de turnover était attendu, concernaient principalement sa capacité à conserver de la fraîcheur étant donné la dimension physique de son jeu ainsi qu'a se renouveller si son plan de jeu était mis en échec. Avec quasiment les mêmes joueuses du début à la fin du tournoi, elle a répondu physiquement aux attentes. Face au Japon, voire la France, elle a connu plus de difficulté à voir ses joueuses s'exprimer, et seule une erreur de concentration française a permis à Stanway de faire la différence.
Dans un pays qui fait de gros efforts pour développer le football féminin, où le championnat progresse d'année en année et s'installe progressivement dans le paysage européen, dans le sillage d'une équipe senior qui a terminé sur le podium de la dernière Coupe du monde et atteint la demi-finale de l'Euro disputé l'année passée, ce résultat est à la fois une confirmation et une promesse pour l'avenir.
Les récompenses individuelles
Elles ont fait la part belle au trio qui a terminé sur le podium, et en premier lieu à l'Espagnole Patri Guijarro, qui a remporté le Ballon d'Or et le Soulier d'Or (six buts, trois passes décisives). Le Japon n'a pas été en reste avec les Ballons d'Argent (Saori Takarada) et de Bronze (Moeka Minami), le Soulier de Bronze (Takarada, cinq buts, trois passes décisives) et le Prix du Fair-Play, et l'Angleterre a pris ce qu'il restait, c'est à dire le Gant d'Or (Sandy McIver) et le Soulier d'Argent (Georgia Stanway, six buts).
En ce qui concerne le classement des buteuses, on soulignera la régularité de Georgia Stanway, qui aura marqué un but au moins par match à l'exception de la demi-finale contre le Japon, inscrivant les deux buts de la victoire face aux Pays-Bas en quart de finale. Une belle performance alors que l'Angleterre n'aura pas rencontré le souffre-douleur paraguayen, qui a permis à Guijarro, Takarada et même Riko Ueki (cinq buts, mais une seule passe contre trois pour sa compatriote) d'inscrire trois buts. Avec deux joueuses à cinq buts inscrits, le Japon montre également la force de son collectif, inarrêtable une fois la phase de poule terminée.
Patri Guijarro a certainement bénéficié pour remporter le Ballon d'Or de la force collective japonaise, rendant le choix difficile pour désigner les meilleures joueuses de la compétition. Passée de justesse en poule, puis en quart de finale voire en demi-finale avant de perdre nettement en finale, l'Espagne n'a pas survolé la compétition comme le Japon, qui aurait très bien pu placer trois joueuses dans ce classement spécifique. Ce n'est cependant pas surprenant de voir Guijarro, une des principales favorites pour le Ballon d'Or avant la compétition, le remporter après avoir été la joueuse qui a fait la différence au sein d'un collectif de qualité.
En ce qui concerne le classement des buteuses, on soulignera la régularité de Georgia Stanway, qui aura marqué un but au moins par match à l'exception de la demi-finale contre le Japon, inscrivant les deux buts de la victoire face aux Pays-Bas en quart de finale. Une belle performance alors que l'Angleterre n'aura pas rencontré le souffre-douleur paraguayen, qui a permis à Guijarro, Takarada et même Riko Ueki (cinq buts, mais une seule passe contre trois pour sa compatriote) d'inscrire trois buts. Avec deux joueuses à cinq buts inscrits, le Japon montre également la force de son collectif, inarrêtable une fois la phase de poule terminée.
Patri Guijarro a certainement bénéficié pour remporter le Ballon d'Or de la force collective japonaise, rendant le choix difficile pour désigner les meilleures joueuses de la compétition. Passée de justesse en poule, puis en quart de finale voire en demi-finale avant de perdre nettement en finale, l'Espagne n'a pas survolé la compétition comme le Japon, qui aurait très bien pu placer trois joueuses dans ce classement spécifique. Ce n'est cependant pas surprenant de voir Guijarro, une des principales favorites pour le Ballon d'Or avant la compétition, le remporter après avoir été la joueuse qui a fait la différence au sein d'un collectif de qualité.