Coupe du Monde 2023 (D) - HAÏTI apporte un vent de fraîcheur

Haïti, qui a l'équipe la plus jeune de la compétition, est malheureusement tombée dans un groupe très compliqué puisque l'Angleterre, la Chine et le Danemark sont tous les trois dans le top 20 au classement FIFA. Pas de quoi faire peur à Nicolas Délépine et ses joueuses qui n'ont rien à perdre et veulent profiter à fond de cette première qualification en Coupe du monde qui a réjoui au pays mais dont elles n'ont pas pu profiter, s'entraînant en République Dominicaine. Le sélectionneur français devra faire sans la défenseure Amandine Pierre-Louis ou la gardienne Gabrielle Emilien qui n'ont pas pu obtenir leur passeport haïtien à temps, ainsi que de la défenseure Claire Constant qui s'était imposée au cours des derniers mois. La défense n'étant pas forcément le point fort de la sélection, on peut forcément regretter leur absence, surtout celle de Constant.

Délépine a fait confiance aux joueuses qui ont obtenu la qualification, et il devrait s'appuyer sur un onze principal dont l'écrasante majorité des joueuses évolue en France, près d'un quart dans son club de Grenoble. On devrait voir Karly Théus dans les buts, Kethna Louis, Tabitha Joseph, Chelsea Surpris, Betina Petit-Frère en défense, Jennyfer Limage, Sherly Jeudy au milieu derrière un quatuor Melchie Dumornay/Nérilia Mondésir/Batcheba Louis/Roselord Borgella (la seule trentenaire du groupe), le tout dans un sytème tactique qui peut évoluer mais qui reste normalement sur une base à quatre défenseures.

Le Nantais a remplacé Laurent Mortel à la tête de la sélection haïtienne début 2022, intrigué entre autres par le potentiel de l'équipe U20 en 2018. Il a réussi son premier pari, celui de la qualifier pour la Coupe du monde. L'entraineur de Grenoble est familier avec de nombreuses joueuses -dont la plupart des cadres- qui évoluent en France, dont plusieurs dans son club, avec lequel il met régulièrement des joueuses à l'essai.

La nouvelle joueuse de l'OL est annoncée depuis plusieurs années comme une future star et son passage à Reims lui a permis de confirmer ce statut. Elle n'a pas encore 20 ans (le 17 août) mais elle sera l'arme principale des Grenadières, la plus susceptible (avec Nérilia Mondésir) de créer des différences pour faire pencher la balance en faveur de son pays. C'est d'ailleurs elle qui avait inscrit le doublé permettant à Haïti de battre le Chili et rallier l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Malgré des atouts offensifs certains, Haïti devrait vivre trois matchs compliqués face à des équipes solides, voire pour l'Angleterre à un favori de la compétition malgré les absences. Une victoire semble difficile à obtenir alors que ses trois adversaires font partie du top 20 mondial, mais pourquoi pas tenter de tenir en échec un de ses adversaires. Trouver le fond des filets et offrir une opposition solide sera cependant le premier objectif des Grenadières.

Haïti a terminé troisième de son groupe lors du championnat féminin de la CONCACAF derrière les Etats-Unis et la Jamaïque, lui offrant un billet pour les barrages intercontinentaux. Dans le groupe B, les Haïtiennes ont écarté le Sénégal puis le Chili sur un doublé de Melchie Dumornay pour s'offrir une qualification historique.

Les résultats : Honduras (6-0), Saint-Vincent et les Grenadines (11-0), Iles Vierges Britanniques (21-0), Cuba (6-0), États-Unis (0-3), Mexique (3-0), Jamaïque (0-4), Sénégal (4-0), Chili (2-1)

Après les deux rencontres de barrages intercontinentaux en février, Haïti a signé une victoire contre la Moldavie et Malte avant une courte défaite en Corée du Sud (1-2). L'équipe s'était également largement inclinée contre le Portugal fin 2022 (0-5). Pour espérer exister dans un groupe très relevé, Haïti va devoir hausser son niveau de jeu de façon significative.

L'Angleterre le samedi 22 juillet à 11h30
La Chine le vendredi 28 juillet à 13h
Le Danemark le mardi 1er août à 13h

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