Bleues - "Ça peut être un match référence" : une victoire en forme de mise sur orbite

"Il me semble vous avoir dit que j’avais confiance en elles…". Toujours aussi taquin en conférence de presse, Hervé Renard n’a pas manqué l’occasion de signifier aux journalistes que, lui n’avait jamais cédé au pessimisme ambiant ces derniers jours, malgré le démarrage compliqué de l’équipe de France dans ce Mondial. Après le match nul face à la Jamaïque (0-0) et ce grand vertige qui attendait les Bleues face au Brésil, il a logiquement savouré la victoire des siennes face à la Seleçao (2-1) à Brisbane.

"J’étais persuadé qu’elles allaient faire ce match, dans leur façon de se préparer, dans leur concentration, j’ai senti qu’elles voulaient remettre les pendules à l’heure", racontait l’ancien sélectionneur de la Zambie et de la Côté d’Ivoire, devenu le premier entraîneur à gagner un match de Coupe du monde chez les hommes et chez les femmes, quelques minutes après le coup de sifflet final. "On est très heureuses ce soir, on était dos au mur, le plus important c’était de gagner le match. Tout n’a pas été parfait mais le plan de jeu a été respecté, on est très fières", a indiqué, le visage illuminé, Eugénie Le Sommer aux côtés du coach, dans les travées du Suncorp Stadium.

"On a bien préparé notre semaine que ce soit dans la cohésion, dans la parole, dans ce qu’on a mis en place… ça a payé, surtout qu’on a mis la manière", savourait Grace Geyoro, notamment au sujet de ce premier acte où la puissance physique des Tricolores a fait mal aux Brésiliennes. Le 90e but de Le Sommer, d'une tête victorieuse à la 17e minute, faisant d’elle la meilleure buteuse des Bleues au Mondial. Un record de plus pour celle qui ne cesse de prendre ses distances sur Marinette Pichon.

"Il était important de presser haut cette équipe du Brésil qui, quand elle repart de derrière a de grosses qualités pour construire", se félicitait Hervé Renard quant au plan parfaitement exécuté par son équipe. "Il a eu des moments où on était plus en difficulté il fallait s’y attendre", a aussi reconnu Grace Geyoro, faisant notamment référence au début de seconde période plus disputé, qui a débouché sur l’égalisation de Debinha (58e).

Dans ce stade plein, tout acquis à la cause des Auriverde, où l’ambiance a été chaude comme jamais peut-être dans ce Mondial, excepté le premier match de l’Australie, il a fallu beaucoup de nerfs aux Tricolores pour tenir et enchaîner une cinquième victoire consécutive face aux Sud-Américaines. "On s’en doutait, c’est beau le football comme ça, c’est magnifique, en souriait Hervé Renard. Ça nous a permis de nous motiver aussi, il fallait être prêt à affronter l’évènement et les joueuses l’ont été".

Car les Bleues ne se sont pas désunies, malgré les turbulences : "On a bien réagi et ça montre qu’il faut toujours croire en nous jusqu’à la dernière minute", a indiqué Kadidiatou Diani en zone mixte. "C’est dur en termes d’émotions, on se souvient encore plus des victoires quand elles sont dans l’adversité", a dit de son côté Kenza Dali, cette fois alignée d’entrée dans le 4-4-2 français. Suite à sa 35e réalisation en Équipe de France de leur incontournable capitaine (83e), les Bleues ont en effet pu fêter avec exubérance le fait d’avoir empocher les trois points.

"Défensivement, c’est plus dur quand on joue contre la France, se désolait Pia Sundhage après le match. J’espérais avoir la possession mais ça n’a pas été le cas, et le plus on doit défendre dans notre moitié de terrain, plus l’équipe de France est bonne", a regretté la Suédoise, dont l’équipe devra rebondir face à la Jamaïque pour passer en 8e de finale.

Pour l’équipe de France, déjà tournée vers le prochain match face au Panama, les portes du prochain tour s’entrouvrent et même un peu plus que cela : "Ça peut être un match référence pour nous, c’est le début de notre compétition ce soir (samedi). On veut aller chercher cette première place", a affirmé Grace Geyoro. "On peut dire que c’est un match référence pour le moment et s’en servir pour s’améliorer encore sur certaines choses", a complété Le Sommer. "Ce n’est que le deuxième match donc il faut rester concentré", a tempéré Hervé Renard, équanime, mais que se libèrera peut-être plus, mercredi à Sydney, si ses joueuses enchaînent face au Panama.

A Brisbane, Vincent Roussel